La député Haneen Zoabi du parti de « la liste arabe unifiée » (rechima hamechoutéfeth arabe, s’entend), a été vidée manu militari de la Knesset le 29 juin dernier pour avoir tenu des propos mettant en cause l’intégrité des soldats israéliens qui sont intervenus sur le Mavi Marmara, le bateau turc qui avait tenté d’entrer illégalement dans la zone maritime au large de Gaza en avril 2010.
Reprenant l’accord fraîchement passé entre le cabinet du premier ministre israélien et la Turquie, Zoabi a déclaré que cet « accord avec la Turquie constitue l’aveu que les soldats de Tsahal ont bel et bien assassiné 13 citoyens turcs, et que la personne qui leur a ordonné de le faire s’amende aujourd’hui de sa dette. Puisqu’il en est ainsi, j’exige aussi des excuses personnelles et des indemnisations ! » (parmi les « passagers » du « Marmara » se trouvait aussi… Mme Zoabi qui fut condamnée alors par le comité d’éthique).
Une déclaration qui a été immédiatement suivie de réactions très violentes de la part des élus présents à l’assemblée quand cette député arabe a accusé les soldats : les députés se sont pris à parti et le service d’ordre a même dû intervenir pour séparer les protagonistes.
Selon les règles de la Commission, la peine maximale qui peut être imposée à un membre de la Knesset qui a outrepassé les règles de conduite est un évincement pour une durée de six mois de toutes les commissions de la Knesset, ainsi que des séances plénières. Si le cas est grave, la commission peut également retirer un mois de salaire au député incriminé.
Mais ce n’est pas la première fois que Mme Zoabi se fait remarquer par ses comportements provocateurs et parfois carrément insurrectionnels, comme ce fut le cas de ces propos qu’elle avait tenus le 8 octobre 2015 sur un site Web affilié au Hamas : « Des centaines de milliers de fidèles doivent monter à Al-Aqsa afin de faire face au complot israélien qui a fait couler le sang des habitants de Jérusalem-Est. Aujourd’hui, on ne voit que des actions individuelles, le soutien populaire est nécessaire ! Les attaques isolées qui n’ont pas le soutien populaire sont oubliées en quelques jours. Seule la sortie en masse de milliers de personnes peut faire de ces actions une véritable Intifada ! »
Condamnée cette fois-ci pour « incitation à la violence », les sanctions imposées par la commission sont bien connues de Zoabi. Après sa participation à la flottille du Marmara, le Comité d’éthique lui avait, en effet, déjà imposé la peine maximale en l’excluant six mois de la Knesset. Et en avril dernier, après avoir assisté à une réunion avec des familles de terroristes, ce sont trois députés arabes, Haneen Zoabi et Bâle Ghattas, qui sont suspendus pour une période de quatre mois, et Jamal Zahalka pour deux mois. La députée aurait normalement dû reprendre ses fonctions le 9 juin dernier. Le Comité d’éthique doit donc se réunir une nouvelle fois pour discuter du cas Zoabi, mais il a déjà fait savoir hier que l’ouverture du dossier avait été repoussée devant la requête avancée par Youssef Jabareen du parti de la Rechima hamechoutéfeth…