Vers la destitution d’Erdoğan ? La foule envahit le palais présidentiel

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L’arrestation d’Ekrem İmamoğlu a déclenché la plus grande vague de manifestations en Turquie depuis plus de dix ans. Des centaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues dans de nombreuses villes à travers le pays, défiant l’interdiction de rassemblement imposée par les autorités. Ce week-end, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés devant la mairie d’Istanbul et le palais de justice. À Ankara et à Izmir, des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers.

JDN – Yanki Cohen

La crise en Turquie s’aggrave – Ekrem İmamoğlu, maire d’Istanbul, a appelé les citoyens à sortir dans les rues : « La Turquie s’est réveillée aujourd’hui face à une trahison majeure. Le processus judiciaire en cours n’en est pas un. C’est une exécution sans procès. Faites entendre votre voix, sortez sur les places publiques. C’est le jour où il faut prendre ses responsabilités et rejoindre la lutte. »

Actuellement, une scène dramatique se déroule en Turquie : les manifestants ont envahi le palais présidentiel d’Erdoğan.

İmamoğlu, âgé de 54 ans, est considéré comme le principal rival politique du président Recep Tayyip Erdoğan. Il devait être officiellement annoncé comme candidat de l’opposition turque à la présidence dans les prochains jours. Dans un message publié sur le réseau X après la prolongation de sa détention, il a déclaré : « Je resterai ferme, je ne reculerai pas. Ensemble, nous effacerons cette tache sur notre démocratie et nous traduirons en justice ceux qui sont derrière cette manœuvre judiciaire. »

Le parquet accuse İmamoğlu et plusieurs dizaines de ses proches d’appartenir à une organisation criminelle, de chantage, de corruption et de fraude aggravée. Il a toutefois été libéré sous conditions dans une autre affaire, concernant des liens présumés avec des organisations terroristes.

Mobilisation nationale

L’arrestation d’İmamoğlu a déclenché une mobilisation de masse sans précédent depuis plus d’une décennie. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans tout le pays, en violation de l’interdiction des rassemblements publics émise par les autorités.

Ce week-end, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés devant la mairie d’Istanbul et le palais de justice. À Ankara et Izmir, des affrontements ont éclaté avec la police, qui a eu recours à des gaz lacrymogènes, du spray au poivre et des canons à eau.

Répression de la contestation

Le gouvernement turc a pris des mesures drastiques pour tenter de réprimer la protestation croissante. Selon le ministère de l’Intérieur, au moins 323 personnes ont été arrêtées lors des manifestations – un chiffre probablement sous-estimé. Les autorités ont également :

  • Interdit les rassemblements publics dans les trois plus grandes villes du pays

  • Restreint l’accès aux réseaux sociaux

  • Fermé les principaux centres de transport pour empêcher les manifestants de se rassembler dans les places publiques

Malgré cela, la mobilisation se poursuit, et les observateurs politiques estiment que l’arrestation d’İmamoğlu est une tentative d’Erdoğan d’éliminer son principal rival politique en vue des prochaines élections.

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