Alors que Gallimard prévoit de rééditer, courant 2018, les pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, Serge Klarsfeld a fait savoir qu’il réclamait son interdiction.
La réédition des pamphlets antisémites de l’écrivain français Louis-Ferdinand Céline est loin de faire l’unanimité. « Je compte faire tout ce qui est en mon possible pour l’empêcher. Nous avons des lois qui nous permettent de réprimer les propos antisémites. Je les utiliserai », a déclaré Serge Klarsfeld, dans les colonnes de l’Obs. Le président de l’association des Fils et Filles de déportés de France est même allé jusqu’à réclamer son interdiction. Après la guerre, Céline lui-même avait refusé de diffuser ses pamphlets, arguant son « droit de retrait », mais c’est Lucette, son épouse désormais veuve, qui a donné son accord pour publication. Courant 2018, « Bagatelles pour un massacre», « L’Ecole des cadavres», « Les Beaux draps », de véritables brûlots où la violence antijuive se répand sur les pages telles des bouffées délirantes et verbales, devraient sortir chez Gallimard sous la forme d’un recueil titré « Ecrits polémiques ». La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans l’univers littéraire: elle réveille les mêmes interrogations que lors de la réédition de «Mein Kampf». Peut-on interdire la littérature de la guerre ? Peut-on l’autoriser et si oui, sous quelles conditions ? L’éditeur promet un important appareillage de notes, de critiques et d’avertissements pour accompagner le texte et une préface signée Pierre Assouline. Mais cela sera-t-il suffisant ? Le 12 décembre, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), Frédéric Potier, a également envoyé un courrier à Antoine Gallimard. « Afin de lever les inquiétudes que fait naître à cet égard le calendrier serré annoncé, je vous serais très reconnaissant de bien vouloir m’éclairer sur les conditions d’élaboration de cette édition critique et sur les mesures prises pour en garantir la scientificité et la pluridisciplinarité», écrit-il au président de la maison d’édition.
Alors que ces pamphlets devaient tomber dans le domaine public en 2031, deux actualités sont venues bousculer le calendrier prévu : d’abord, la parution de ces pamphlets au Québec (contrairement à la loi française qui prévoit qu’une œuvre tombe dans le domaine public 70 ans après le décès de l’auteur, le Québec limite cette période à 50 ans). C’est ainsi que des touristes importent ces livres en France pour les revendre à prix d’or et que la loi est contournée de fait. La seconde raison est matérielle : comme le rapporte le magazine L’Express, Lucette Destouches connaît des difficultés financières. A 105 ans, les problèmes de santé de la veuve de l’écrivain l’obligent à avoir besoin d’une assistance médicale 24h/24 : ainsi la parution de ces livres pourraient lui permettre de joindre les deux bouts. Etant l’unique ayant-droit, la décision de cette publication lui revient. Cependant, cela n’exclut pas les propos de l’auteur de Voyage au Bout de la Nuit de tomber sous le coup de la loi. Affaire à suivre, donc.
Source www.actuj.com
Tant que la justice française sera laxiste et les lois mal faites ,nous serons confrontés à ce genre de problèmes.
Idem pour les condamnations des Dieudonné,Soral et autres. Beaucoup de « belles » paroles de nos responsables politiques mais peu d’actes …..