Les défis des soldats du Na’hal
Un témoignage poignant du front
Le lieutenant-colonel D., commandant du bataillon Granith (932) de la brigade Na’hal, a récemment partagé son expérience des combats acharnés auxquels son unité a été confrontée. Déployé initialement en Cisjordanie, son bataillon a été rapidement redirigé vers la frontière libanaise dès le 7 octobre, face à une possible menace du Hezbollah. Par la suite, ses troupes ont participé aux opérations terrestres à Gaza, notamment lors de batailles marquantes comme l’assaut sur l’hôpital Shifa et les affrontements intenses dans le quartier de Zeitan.
L’un des premiers affrontements du bataillon a eu lieu après deux jours de progression dans la région de Shati. Trois terroristes ont tenté de cibler un char et de capturer des soldats, déclenchant un engagement direct. Selon le commandant, ces situations nécessitent une vigilance extrême et un professionnalisme absolu pour minimiser les pertes et assurer le succès des missions.
L’opération la plus complexe fut sans conteste le raid sur l’hôpital Shifa, où le bataillon Granith fut la seule unité d’infanterie à accompagner les forces spéciales de Shayetet 13. L’avancée à pied, faute de blindés adaptés, a rendu cette mission périlleuse. Malgré ces difficultés, l’unité a respecté son plan d’opération, capturant plus de 500 combattants ennemis. Ce fut un moment clé, symbolisant l’impact stratégique de l’armée israélienne sur le terrain.
L’une des opérations les plus marquantes fut la libération de Farhan al-Kadi, le seul otage extrait vivant d’un tunnel souterrain à Tel Sultan. Ce succès a toutefois été suivi d’un drame : six otages ont été exécutés dans un autre tunnel dès le lendemain. Cette dure réalité du combat a été l’un des aspects les plus difficiles pour le bataillon, mais elle a également joué un rôle crucial dans les négociations visant à libérer d’autres captifs.
Un moment de choc pour le commandant et ses hommes fut la découverte d’une école maternelle remplie de propagande haineuse contre les Juifs. Des images de massacres, des manuels scolaires prônant la violence, ainsi que des caches d’armes sous les lits des enfants ont révélé la profondeur de l’endoctrinement ennemi. Ce constat a renforcé leur détermination à poursuivre leur mission.
L’épreuve des pertes
Perdre des officiers en pleine bataille est l’une des épreuves les plus dures pour une unité. Le 7 octobre, le bataillon a subi une lourde perte avec la mort du colonel Yonatan Steinberg, leur commandant de brigade. Plus tard, le colonel Ahsan Daksa, de la brigade 401, a également été tué lors d’une bataille à Jabaliya. Dans ces moments critiques, le lieutenant-colonel D. a dû prendre temporairement le commandement avant que la hiérarchie militaire ne désigne un nouveau leader.
Une guerre transformée par la coordination interarmes
Les combats d’aujourd’hui ne sont plus menés par des unités isolées, mais par des équipes de combat intégrées. L’armée israélienne a optimisé la coordination entre ses différentes forces : infanterie, blindés, drones, hélicoptères et unités navales. Cette synergie a permis d’obtenir des résultats opérationnels significatifs. Selon le commandant, cette approche intégrée a rendu l’armée plus efficace que jamais.
Une génération marquée par la guerre
Le lieutenant-colonel D. est l’un des rares officiers à avoir combattu du début à la fin de la guerre sans changer de poste ni de front. Pour lui, cette génération de soldats ne se définit pas par une victoire éclatante, mais par leur résilience face à l’adversité et leur engagement à poursuivre la mission malgré les pertes. À ses yeux, cette guerre a transformé son unité en une force plus soudée et déterminée que jamais.
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