Un réseau de contrebande de drones lié au Hezbollah démantelé en Europe

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Selon Le Figaro, les agences de sécurité en Espagne, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni ont déjoué une opération de contrebande massive visant des civils et des soldats israéliens

Par Stav Levaton – Times of Israel

Un missile du Hezbollah intercepté par le système de défense antiaérienne israélien dans le nord du pays, sur une photo prise depuis le nord d'Israël le 25 août 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Un missile du Hezbollah intercepté par le système de défense antiaérienne israélien dans le nord du pays, sur une photo prise depuis le nord d’Israël le 25 août 2024. (Crédit : Jalaa Marey/AFP)

Un réseau multinational de contrebande du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah opérant à travers l’Europe a été démantelé, les autorités ayant intercepté de grandes quantités de composants de drones destinés à être utilisés dans des attaques contre Israël, a rapporté vendredi Le Figaro.

Cette opération sophistiquée aurait couvert l’Espagne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni et visait à fournir au groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran des matériaux capables de produire des centaines, voire des milliers, de drones explosifs.

Selon l’article du Figaro, les autorités ont eu connaissance du réseau pour la première fois à la mi-2024, lorsque la Garde civile espagnole a repéré des achats suspects de composants de drones par des ressortissants libanais opérant par l’intermédiaire de sociétés écrans espagnoles. Ces matériaux, qui comprenaient des systèmes de guidage électroniques, des moteurs, des hélices et des composés chimiques pour l’assemblage de drones, étaient destinés au Hezbollah et ont été interceptés avant d’être expédiés.

Les autorités estiment que certaines de ces pièces ont déjà été utilisées dans des drones lancés par le groupe terroriste en direction d’Israël.

Les arrestations de juillet 2024 ont marqué une première avancée : les autorités espagnoles ont appréhendé à Barcelone un suspect nommé Firas A.H., l’accusant d’avoir acquis et tenté d’expédier des matériaux susceptibles d’être utilisés comme armes contre des cibles militaires et civiles en Israël, selon l’article.

Simultanément, la police allemande a arrêté un suspect nommé Fadel Z. à Salzgitter. Les procureurs allemands ont révélé qu’il était affilié au Hezbollah depuis au moins 2016 et qu’il s’était procuré des moteurs de drones en Allemagne dans le but explicite de soutenir des attaques contre Israël.

Des policiers espagnols, à Barcelone, le 18 décembre 2019. (Crédit : Joan Mateu/AP)

Une deuxième vague d’arrestations a suivi en avril 2025, selon Le Figaro.

L’Espagne a arrêté trois autres suspects à Barcelone, tandis que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’agence d’espionnage intérieure française, a arrêté un homme accusé de complot terroriste visant à commettre des crimes contre des individus – là encore, Israël étant considéré comme la cible finale.

En parallèle, deux suspects ont été arrêtés à Londres, soupçonnés de financer le terrorisme et d’appartenir à une organisation interdite. La police britannique a souligné que l’enquête se concentrait sur les activités du Hezbollah à l’étranger et dans le pays, même s’il n’y avait actuellement aucune menace immédiate pour le grand public.

Les deux suspects ont été remis en liberté sous caution dans l’attente de la suite de l’enquête, et une date d’audience a été fixée au milieu du mois de juillet 2025. Dans une déclaration publique, le chef du British Counter Terrorism Command (CTC) a envoyé un message fort : « Notre enquête se poursuit, mais j’espère que ces arrestations montreront que nous prendrons des mesures énergiques contre toute personne impliquée dans des activités terroristes, que ces activités soient concentrées ici, au Royaume-Uni, ou ailleurs. »

Illustration : Des terroristes du Hezbollah brandissant des drapeaux du groupe terroriste chiite libanais lors des funérailles d’un commandant et d’un autre terroriste qui ont été tués par une frappe de drone israélienne, dans le village de Chehabiyeh, au sud-Liban, le 17 avril 2024. (Crédit : Mohammed Zaatari/AP)

Alors que les services de renseignement européens ont déclaré que le réseau n’avait pas l’intention de mener d’attaques sur le sol européen, l’ampleur et l’organisation de l’opération ont révélé les efforts continus du Hezbollah pour se préparer au combat contre Israël en utilisant l’Europe comme plaque tournante logistique.

Le réseau basé en Europe a été comparé à la campagne internationale de contrebande d’armes et d’argent liquide menée depuis longtemps par l’Iran pour soutenir le Hezbollah, et principalement dirigée vers Beyrouth.

La semaine dernière, le journal saoudien Al-Hadath révélait que le Hezbollah avait commencé à faire passer des armes en contrebande au Liban par voie maritime. Selon cet article, l’Iran s’appuierait désormais sur les voies maritimes pour soutenir le Hezbollah, après la fermeture des routes terrestres de contrebande, principalement via la Syrie, en début d’année, en raison des attaques israéliennes, de la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad et de la répression de la contrebande par le gouvernement libanais.

En février, l’armée israélienne avait révélé que l’Iran faisait passer de l’argent liquide en contrebande au Hezbollah via l’aéroport international de Beyrouth. Dans un message publié sur le réseau social X, le porte-parole de Tsahal en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, avait indiqué que l’argent était acheminé par la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, vers le Hezbollah à l’aide de vols civils. Selon l’armée israélienne, cet argent était utilisé par le groupe terroriste soutenu par l’Iran pour se reconstituer.

Le ministre de la Défense, Israel Katz (à gauche), et le chef du Commandement du Nord de l’armée israélienne, le général de division Ori Gordin, au poste militaire « Margaliot Defender », dans le sud du Liban, à la périphérie de Markaba, le 2 avril 2025. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Pendant plus d’un an après le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas contre le sud d’Israël, le Hezbollah a lancé des milliers d’attaques de drones et de roquettes contre Israël.

Les attaques ont visé aussi bien les civils que les positions militaires, provoquant des évacuations massives des villes du nord d’Israël et un état d’alerte prolongé dans toute la région. Il s’agissait de la période la plus longue et la plus intense des hostilités entre le Hezbollah et Israël depuis la Deuxième Guerre du Liban en 2006.

Depuis la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en novembre 2024, la frontière nord est restée relativement calme. Bien que le cessez-le-feu ait officiellement expiré en février, les combats à grande échelle n’ont pas repris et les tensions restent pour l’instant contenues.

Malgré le retrait de l’armée israélienne du Liban prévu par l’accord, Tsahal maintient une présence dans cinq points stratégiques du sud du pays, ce que le ministre de la Défense, Israel Katz, justifie par la nécessité de protéger les habitants du nord.

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