Selon Le Figaro, les agences de sécurité en Espagne, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni ont déjoué une opération de contrebande massive visant des civils et des soldats israéliens
Un réseau multinational de contrebande du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah opérant à travers l’Europe a été démantelé, les autorités ayant intercepté de grandes quantités de composants de drones destinés à être utilisés dans des attaques contre Israël, a rapporté vendredi Le Figaro.
Cette opération sophistiquée aurait couvert l’Espagne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni et visait à fournir au groupe terroriste chiite libanais soutenu par l’Iran des matériaux capables de produire des centaines, voire des milliers, de drones explosifs.
Les autorités estiment que certaines de ces pièces ont déjà été utilisées dans des drones lancés par le groupe terroriste en direction d’Israël.
Les arrestations de juillet 2024 ont marqué une première avancée : les autorités espagnoles ont appréhendé à Barcelone un suspect nommé Firas A.H., l’accusant d’avoir acquis et tenté d’expédier des matériaux susceptibles d’être utilisés comme armes contre des cibles militaires et civiles en Israël, selon l’article.
Simultanément, la police allemande a arrêté un suspect nommé Fadel Z. à Salzgitter. Les procureurs allemands ont révélé qu’il était affilié au Hezbollah depuis au moins 2016 et qu’il s’était procuré des moteurs de drones en Allemagne dans le but explicite de soutenir des attaques contre Israël.
Une deuxième vague d’arrestations a suivi en avril 2025, selon Le Figaro.
L’Espagne a arrêté trois autres suspects à Barcelone, tandis que la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’agence d’espionnage intérieure française, a arrêté un homme accusé de complot terroriste visant à commettre des crimes contre des individus – là encore, Israël étant considéré comme la cible finale.
En parallèle, deux suspects ont été arrêtés à Londres, soupçonnés de financer le terrorisme et d’appartenir à une organisation interdite. La police britannique a souligné que l’enquête se concentrait sur les activités du Hezbollah à l’étranger et dans le pays, même s’il n’y avait actuellement aucune menace immédiate pour le grand public.
Alors que les services de renseignement européens ont déclaré que le réseau n’avait pas l’intention de mener d’attaques sur le sol européen, l’ampleur et l’organisation de l’opération ont révélé les efforts continus du Hezbollah pour se préparer au combat contre Israël en utilisant l’Europe comme plaque tournante logistique.
Le réseau basé en Europe a été comparé à la campagne internationale de contrebande d’armes et d’argent liquide menée depuis longtemps par l’Iran pour soutenir le Hezbollah, et principalement dirigée vers Beyrouth.
La semaine dernière, le journal saoudien Al-Hadath révélait
En février, l’armée israélienne avait révélé que l’Iran faisait passer de l’argent liquide en contrebande au Hezbollah via l’aéroport international de Beyrouth. Dans un message publié sur le réseau social X, le porte-parole de Tsahal en langue arabe, le colonel Avichay Adraee, avait indiqué que l’argent était acheminé par la Force Al-Qods du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, vers le Hezbollah à l’aide de vols civils. Selon l’armée israélienne, cet argent était utilisé par le groupe terroriste soutenu par l’Iran pour se reconstituer.
Pendant plus d’un an après le déclenchement de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas contre le sud d’Israël, le Hezbollah a lancé des milliers d’attaques de drones et de roquettes contre Israël.
Les attaques ont visé aussi bien les civils que les positions militaires, provoquant des évacuations massives des villes du nord d’Israël et un état d’alerte prolongé dans toute la région. Il s’agissait de la période la plus longue et la plus intense des hostilités entre le Hezbollah et Israël depuis la Deuxième Guerre du Liban en 2006.
Depuis la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah en novembre 2024, la frontière nord est restée relativement calme. Bien que le cessez-le-feu ait officiellement expiré en février, les combats à grande échelle n’ont pas repris et les tensions restent pour l’instant contenues.
Malgré le retrait de l’armée israélienne du Liban prévu par l’accord, Tsahal maintient une présence dans cinq points stratégiques du sud du pays, ce que le ministre de la Défense, Israel Katz, justifie par la nécessité de protéger les habitants du nord.