Le début du témoignage du Premier ministre Benjamin Netanyahou dans son procès a fait la une des grands journaux internationaux. • « C’est un point bas dans la carrière de celui qui a dominé la politique israélienne pendant trois décennies », écrit The Times de Londres, qui ne peut évidemment pas comprendre quelles sont les positions et les intentions cachées de l’establishment juridique local…
Assaf Uni
Malgré la longueur des procédures judiciaires et l’instabilité persistante au Moyen-Orient, les médias internationaux ont rapporté aujourd’hui (mardi) le début de la phase de témoignage du Premier ministre Benjamin Netanyahou, accusé de corruption, fraude et abus de confiance.
« Au cœur des accusations se trouvent ses relations avec une série de personnalités riches », écrit le Financial Times ce matin. Le journal britannique a également noté que Netanyahou est le seul Premier ministre israélien « à être resté en poste après avoir été inculpé ».
« Après cinq ans de procédure… Netanyahou témoigne pour la première fois dans un tribunal dans un procès de corruption qui pourrait se solder par une peine de dix ans de prison », écrit ce matin The Times de Londres. Le journal a également souligné que Netanyahou détient le « douteux honneur de devenir le premier Premier ministre en fonction d’Israël à être jugé alors qu’il est encore en poste », qualifiant cet épisode de « point bas dans la carrière de celui qui a dominé la politique israélienne pendant trois décennies ». Le correspondant du journal à Tel-Aviv a ajouté que « le système judiciaire israélien est connu pour sa lenteur, et un verdict n’est pas attendu avant 2026 au plus tôt ».
L’agence de presse internationale AP a décrit cette étape comme « un jalon embarrassant pour un leader qui a tenté de se forger l’image d’un homme d’État sophistiqué et respectable ». L’agence a rappelé les accusations portées contre Netanyahou, notamment « la réception de cigares et de champagne d’une valeur de dizaines de milliers de dollars » en échange de faveurs personnelles, ainsi que « la promotion de lois en faveur d’un magnat des médias, en échange d’une couverture médiatique favorable pour lui et sa famille ».
Tous les médias ont largement cité la conférence de presse que Netanyahou a tenue hier (lundi), au cours de laquelle il a accusé les autorités judiciaires israéliennes de mener une « chasse aux sorcières » contre lui.
« Ce qui est en jeu n’a jamais été aussi important »
Aux États-Unis, le début du témoignage du Premier ministre a également fait la une des grands journaux. Dans le New York Times, il est écrit que ce témoignage « accentue les enjeux dans une affaire judiciaire clivante qui a pesé sur la vie politique israélienne pendant une décennie ». Le procès, selon le correspondant du journal en Israël, « se trouve au cœur d’un conflit politique profond entre les Israéliens eux-mêmes ».
Le journal ajoute que « les partisans de Netanyahou affirment qu’un ‘État profond libéral’ en Israël tente de le destituer par des moyens judiciaires, après l’échec des tentatives de le renverser dans les urnes. Ses opposants l’ont appelé à démissionner, certains l’accusant même de poursuivre la guerre… pour échapper à la prison et rester au pouvoir ». Dans tous les cas, note le journal, ce procès « a généré des années de division politique en Israël ».
Dans le Washington Post, il est écrit que Netanyahou « tente depuis des années d’éviter de comparaître au tribunal », mentionnant ses efforts récents pour repousser son témoignage pour diverses raisons. « Ce qui est en jeu n’a jamais été aussi significatif », écrit le journal dans son rapport depuis Tel-Aviv, « tant pour Netanyahou, qui risque la prison, que pour le système judiciaire, que les partisans de Netanyahou qualifient de menace pour la démocratie ».