Mohammad Javad Zarif, vice-président iranien chargé des affaires stratégiques, a affirmé dans une interview citée par Iran International que des explosifs avaient été trouvés dissimulés dans une plateforme de centrifugeuses acquise par l’Organisation iranienne de l’énergie atomique. Zarif a accusé les sanctions internationales d’avoir contraint l’Iran à dépendre d’intermédiaires, ouvrant ainsi la voie à une infiltration israélienne.
Ynet – Itamar Eichner
Israël aurait intégré des explosifs dans la technologie des centrifugeuses achetées par l’Iran pour son programme nucléaire. C’est ce qu’a affirmé Mohammad Javad Zarif (notre photo), vice-président chargé des affaires stratégiques à Téhéran, en évoquant une tentative de sabotage israélien non encore divulguée publiquement.
Les révélations de Zarif
Dans une déclaration en réponse à des questions, Zarif, ancien ministre des Affaires étrangères, a expliqué que les sanctions imposées à l’Iran et à ses alliés avaient exacerbé les défis sécuritaires, rendant le pays vulnérable aux pièges tendus par Israël. Selon un reportage d’Iran International, média en langue persane basé au Royaume-Uni et affilié à l’opposition iranienne, Zarif a déclaré : « Nos collègues ont acheté une plateforme de centrifugeuses pour l’Organisation de l’énergie atomique, et il a été découvert que des explosifs y avaient été dissimulés. Nous avons réussi à les détecter. »
Bien que Zarif n’ait pas précisé la date de cet incident, il a ajouté que les Gardiens de la Révolution avaient confisqué des appareils de communication et renforcé les contrôles pour éviter une répétition de tels incidents. Par ailleurs, l’autorité de l’aviation civile iranienne a interdit les appareils électroniques, y compris les téléphones portables, sur les vols commerciaux.
Les sanctions comme cause de vulnérabilité
Zarif a souligné que les sanctions avaient forcé l’Iran à recourir à des intermédiaires pour acquérir des équipements, créant ainsi des failles exploitées par Israël : « Au lieu d’acheter directement auprès des fabricants, les sanctions nous obligent à passer par plusieurs intermédiaires. Si le régime sioniste infiltre même un seul de ces intermédiaires, ils peuvent insérer ce qu’ils veulent. Et c’est précisément ce qui s’est passé. »
Sabotages et incidents passés
Le sabotage de l’usine de centrifugeuses de Natanz en 2021, probablement causé par une explosion, avait été qualifié par l’Iran de « terrorisme nucléaire ». Bien que l’événement n’ait jamais été pleinement expliqué par l’Iran, et qu’Israël n’ait pas revendiqué cette opération, Zarif a décrit comment les sanctions avaient accru la dépendance iranienne à des tiers, rendant possible l’infiltration israélienne.
Dans le même reportage, Iran International a également mentionné l’opération de sabotage menée par le Mossad en septembre dernier contre les appareils de communication du Hezbollah. Cette opération, qui s’est étalée sur plusieurs années, avait entraîné la mort de 12 membres du Hezbollah et blessé des milliers d’autres, à travers des explosifs miniatures insérés dans des appareils vendus à l’organisation terroriste.
« Les problèmes rencontrés avec ces appareils au Liban ont révélé un processus de sabotage minutieusement orchestré par les sionistes pendant des années, » a conclu Zarif.