Omar Ghayyad, enseignant pour l’UNRWA, a exprimé sa gratitude envers l’Espagne pour son soutien indéfectible à la Palestine, que ce soit par la reconnaissance de son statut d’État ou en appuyant l’Afrique du Sud dans son procès contre Israël à la Cour internationale de justice. Ghayyad a également remarqué l’enthousiasme des supporters espagnols, arborant des drapeaux palestiniens lors de matchs de football. De même, lors du festival de San Fermin à Pampelune, des drapeaux palestiniens ont été déployés, illustrant une dimension politique accrue dans cet événement historique.
Cependant, cette solidarité perçue envers Gaza crée une atmosphère difficile pour les Juifs en Espagne, un pays où l’Inquisition a été officiellement abolie en 1834. L’annonce par le Premier ministre Pedro Sanchez, en mai, de reconnaître officiellement un État palestinien, a suscité l’inquiétude parmi la communauté juive et les expatriés israéliens. Tandis que certains, comme Ilana O’Malley, trouvent un soutien parmi les Espagnols, d’autres ressentent une profonde déconnexion entre la politique et la réalité quotidienne.
La tension a encore augmenté lorsque Yolande Diaz, vice-Première ministre espagnole, a utilisé un slogan anti-Israël dans un discours, et que la ministre de la Défense, Margarita Robles, a qualifié l’opération militaire israélienne à Gaza de « véritable génocide ». En réponse, le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a menacé de fermer le consulat espagnol à Jérusalem.
Les tensions diplomatiques ont des répercussions directes sur les Israéliens vivant en Espagne, comme en témoigne Sivan Bar-oz Ortega, qui a déménagé à Madrid pour échapper à l’hostilité qu’elle ressentait en Catalogne. Le climat de peur est palpable, avec une montée des actes antisémites depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre. La situation est exacerbée par la couverture médiatique intensive et souvent biaisée, selon certains résidents israéliens anonymes, alimentant l’hostilité envers les Juifs.
Face à ces défis, des initiatives comme la loi de citoyenneté de 2015 pour les descendants des Juifs séfarades et le Centre culturel Sefarad-Israël à Madrid visent à réparer les erreurs historiques et promouvoir la réconciliation. Cependant, la récente reconnaissance de l’État palestinien par l’Espagne et son soutien à une action en justice contre Israël pour génocide ont intensifié les divisions. Un sondage de l’Institut Real Elcano révèle que 78 % des Espagnols soutiennent cette reconnaissance, et de nombreuses universités ont suspendu leurs collaborations avec des institutions israéliennes.
La question palestinienne polarise la politique espagnole, illustrée par la protestation du chef du parti Vox, Santiago Abascal, contre la reconnaissance de la Palestine. L’Espagne, en étant le premier pays de l’UE à soutenir une plainte pour génocide contre Israël, renforce encore les tensions.
La situation des Juifs en Espagne devient de plus en plus difficile dans un contexte de solidarité croissante envers la cause palestinienne, illustrant les défis de la coexistence et de la politique internationale dans le pays.
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