Durant les combats, une masse d’informations sans précédent dans l’histoire des conflits modernes a été collectée. « Nous avons saisi plus de documents et de données ennemies que dans toute autre guerre », a déclaré un haut responsable de Tsahal.
Israël Béténou – ‘Hanan Greenwood
La guerre des Épées de fer est entrée dans l’histoire non seulement pour ses succès militaires, comme l’opération Beeper, mais aussi parce qu’elle est la première guerre du renseignement à grande échelle, avec une captation de données sans précédent dans l’histoire.
Durant les combats sur les différents fronts, Tsahal a collecté une quantité inédite de renseignements militaires et technologiques. Si des analystes devaient examiner l’ensemble des documents récupérés, il leur faudrait plus d’un siècle pour les traiter. Face à cette surcharge d’informations, les serveurs de Tsahal sont arrivés à saturation, obligeant l’armée à acheter de nouveaux serveurs pour stocker toutes les données.
Un afflux d’informations jamais vu dans l’histoire militaire
Un haut responsable de Tsahal a affirmé : « Cette guerre nous a permis de récupérer plus de documents et d’informations en territoire ennemi que toutes les autres guerres réunies. Ce phénomène ne se limite pas aux conflits israéliens, il est sans précédent à l’échelle mondiale. »
Les renseignements collectés comprennent des documents classifiés, des ordinateurs, des serveurs, des caméras et d’autres équipements sensibles saisis sur le terrain.
Une transformation des méthodes de renseignement
Dès le début de la guerre, Tsahal a déployé des méthodes avancées de renseignement. Les services de renseignements israéliens, durement critiqués pour leurs défaillances lors de l’attaque du 7 octobre, ont dû mettre de côté toute culpabilité et se concentrer sur la victoire dans une guerre multi-fronts inédite depuis des décennies.
Pour cela, Tsahal a mis en place des centres d’opérations stratégiques, intégrant des spécialistes de plusieurs unités de renseignement, notamment :
- Le Shin Bet (Service de sécurité intérieure)
- AMAN (Direction du renseignement militaire)
- Unité 8200 (cyber-renseignement et surveillance électronique)
- Unité 504 (interrogatoires et renseignements humains)
- Unité 9900 (renseignement géospatial et imagerie satellite)
Dans certains cas, des officiers de renseignement de terrain ont participé directement aux interrogatoires des prisonniers, permettant d’accélérer le transfert des informations aux unités opérationnelles.
Les brigades d’élite en charge du renseignement en territoire ennemi
Dès le début des combats, l’importance du renseignement comme clé de la victoire a été comprise. Certaines unités de combat ont reçu pour mission principale la collecte d’informations.
Ainsi, la 98ᵉ division, qui regroupe des brigades d’élite telles que la brigade des commandos et la brigade des parachutistes, a consacré 75% de ses missions en territoire ennemi à la collecte de renseignements critiques.
Dans certaines zones comme Khan Younès, Jabalia et Shuja’iyya, ce chiffre atteignait même 90%. « Ce n’était pas seulement de la collecte passive, mais des opérations actives pour capturer des documents et des dispositifs électroniques hautement sensibles », précise un officier de Tsahal.
Les soldats déployés ont reçu des instructions précises sur les types de documents à rechercher et sur les procédures de conservation des données. Dans certains cas, des quantités massives de documents ont été saisies en pleine bataille, comme ce fut le cas dans le quartier de Hamad à Khan Younès, où des soldats de l’unité Egoz ont découvert des archives stratégiques du Hamas.
Des avancées spectaculaires dans la détection des tunnels
L’une des plus grandes réussites de cette nouvelle approche est l’amélioration du repérage des tunnels du Hamas.
Grâce à la combinaison de nouvelles technologies et de renseignements humains, le taux de détection des tunnels est passé de 2% à 75%.
« Avant, nous trouvions 4 tunnels dans une zone de 200 mètres, maintenant nous en détectons 25 sur 300 mètres », explique un officier du renseignement.
L’intelligence artificielle au service de Tsahal
Face aux volumes de données sans précédent, Tsahal a dû intégrer l’intelligence artificielle pour analyser les documents capturés.
« Nos systèmes peuvent scanner des millions de documents en quelques minutes et détecter des liens invisibles à l’œil humain », expliquent des responsables de l’armée.
Un nouveau centre de commandement technologique, intégrant des experts de l’Unité 8200 et de l’Unité 9900, a été mis en place pour traiter ces données. Ce centre développe des algorithmes avancés, permettant d’extraire des informations essentielles des documents récupérés.
Chaque brigade et division de Tsahal reçoit un soutien logistique et technologique personnalisé pour analyser et exploiter les informations en temps réel.
Les formats de données complexes, tels que des schémas techniques et plans d’infrastructures souterraines, sont convertis en informations exploitables sur le terrain.
Des résultats concrets sur le terrain
L’exploitation des renseignements collectés a déjà conduit à des succès militaires majeurs.
Les informations obtenues ne sont pas seulement utilisées pour des opérations stratégiques, mais également pour le combat quotidien.
L’un des développements les plus marquants concerne la protection des troupes en combat : des technologies avancées permettent désormais aux hélicoptères d’évacuation d’atterrir au plus près des unités combattantes pour exfiltrer les blessés en toute sécurité.
Une guerre qui redéfinit l’histoire du renseignement
Avec des volumes de données records, l’intégration de l’IA et de nouvelles stratégies militaires, la guerre des Épées de fer marque un tournant historique dans la collecte et l’exploitation du renseignement militaire.
Grâce à ces avancées, Tsahal ne se contente plus de réagir aux menaces, mais anticipe les stratégies ennemies avec une précision jamais atteinte auparavant.