Trump : quelle stratégie pour transformer Gaza ?

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Avec Trump, une opportunité historique se présente à Gaza

Le président a déjà démontré sa volonté de rompre avec les conventions passées et d’adopter des solutions créatives. Le Premier ministre, pour sa part, doit proposer de nouvelles idées « originales ». C’est ainsi que la bombe à retardement qui pèse sur Gaza pourra être désamorcée.

Par Gilad Erdan

Le président Donald Trump a déclaré son intention de mettre un terme aux guerres au Moyen-Orient. Mais lors de sa rencontre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, les deux dirigeants devront s’attaquer à la bombe à retardement qui reste à Gaza sous la coupe du Hamas. Le défi : empêcher que Gaza ne redevienne une base terroriste qui déclenchera la prochaine guerre.

Trump a déjà prouvé qu’il était prêt à bousculer les normes et à adopter des solutions innovantes. Cette fois, Netanyahou doit également proposer des idées nouvelles et « originales ».

Israël doit regarder la réalité en face : même après le récent cessez-le-feu, le Hamas dispose toujours d’environ 20 000 combattants et de dizaines de kilomètres de tunnels à Gaza. L’organisation terroriste s’emploie déjà à reconstruire ses capacités et à former une nouvelle génération de terroristes. C’est pourquoi Netanyahou doit faire comprendre à Trump que reconstruire Gaza revient à reconstruire le Hamas. Toute reconstruction de la bande de Gaza doit se limiter au strict minimum.

Le danger est immédiat. Ne vous y trompez pas : tous les mécanismes mis en place pour surveiller les matériaux entrant dans Gaza ont échoué dans le passé et échoueront encore à empêcher le Hamas de les utiliser pour rétablir ses capacités militaires.

Israël et les États-Unis doivent envoyer un message clair au monde arabe : tant que le Hamas contrôlera Gaza, une autre guerre n’est qu’une question de temps, et tout investissement dans la reconstruction sera gaspillé, comme cela a été le cas dans le passé.

Lors de son entretien avec Trump, Netanyahou doit également mettre en garde contre l’illusion d’un « gouvernement technocratique » à Gaza. Comme le montrent le soi-disant « ministère de la Santé de Gaza » et l’agence UNRWA, aucun organisme professionnel ne peut exister à Gaza sans être contrôlé par des terroristes. Tant que le Hamas restera la force armée dominante dans la bande de Gaza, il contrôlera en fin de compte toute autorité civile qui y sera établie.

L’Autorité palestinienne (AP) ne peut pas non plus être la solution. Non seulement l’AP continue de payer des salaires aux terroristes et ne parvient pas à empêcher les attaques depuis son territoire, mais il est également clair que, tout comme le Hamas a expulsé l’AP de Gaza en 2007, la même chose se produirait à nouveau si l’AP se voyait confier des responsabilités en matière de sécurité dans la bande de Gaza.

Il faut faire comprendre à Trump qu’il n’y aura peut-être pas d’autre choix que d’établir une administration militaire et civile israélienne temporaire à Gaza. Aucune autre entité, hormis Israël, ne sera disposée à combattre le Hamas sur le long terme. Seule une administration militaire israélienne peut démanteler le contrôle armé du Hamas et jeter les bases d’une alternative civile locale qui pourrait gagner en force à l’avenir.

Empêcher la reconstruction ne ferait pas qu’entraver la capacité du Hamas à reconstruire son infrastructure militaire, mais enverrait aussi un message clair à la population de Gaza : tant que le Hamas restera au pouvoir et engagé dans le terrorisme, il n’y aura pas d’avenir pour la bande de Gaza. En outre, cela signifierait aux partisans du terrorisme islamiste, enhardis par le récent accord de prise d’otages du Hamas, que le prix à payer pour lancer des attaques meurtrières contre Israël sera lourd.

Briser les conventions

La proposition de Trump d’encourager et de faciliter l’émigration volontaire de Gaza vers des pays tiers n’est pas seulement révolutionnaire, elle pourrait être la seule idée qui pourrait conduire à une stabilité durable et offrir aux Gazaouis un avenir meilleur.

Certains diront qu’il n’est pas réaliste d’encourager les habitants de Gaza à émigrer. Mais il faut se rappeler qu’avant la signature des accords d’Abraham, des « experts » comme le secrétaire d’Etat américain de l’époque, John Kerry, affirmaient qu’il était impossible de conclure des accords de paix entre Israël et les Etats arabes sans la création préalable d’un Etat palestinien.

Des dizaines de milliers de Gazaouis se dirigent vers le nord de la bande de Gaza. Photo : Reuters

En fin de compte, lorsqu’il y a un président déterminé, prêt à briser les conventions et à promouvoir les intérêts communs des États de la région, l’impossible devient possible.

Concernant l’Iran, il est tout aussi urgent de parvenir à un accord avec les États-Unis pour rétablir la campagne de pression maximale. Cela implique notamment d’exiger que les pays européens activent le mécanisme de retour à la normale pour rétablir les sanctions paralysantes contre Téhéran. Mais cette fois, il est également crucial de persuader Trump de présenter une menace militaire immédiate au régime des ayatollahs.

En outre, Israël et les États-Unis doivent parvenir à un accord sur des mesures conjointes visant à fournir un soutien direct aux forces d’opposition en Iran qui œuvrent pour un changement de régime.

En sortant des sentiers battus et en adoptant de nouvelles idées, il sera possible dans les années à venir de réaliser une transformation historique qui assurera la sécurité d’Israël pour des générations et stabilisera l’ensemble du Moyen-Orient.

JForum.fr avec ILH

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