Le terroriste Salah Hamouri transformé en saint sur France Inter

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Une chronique du chef du service international du « Monde », invité de la radio, se distingue par sa malhonnêteté et passe sous silence de nombreuses informations essentielles.

La campagne mensongère de soutien à Salah Hamouri, jusqu’à présent cantonnée à la presse communiste et pro-palestinienne, vient de passer un nouveau cap.

France Inter a en effet diffusé le 12 décembre une surprenante chronique« Qui se soucie de Salah Hamouri ? », signée Christophe Ayad, le chef du service international du journal Le Monde, qui était ce jour-là invité de la radio de service public.

 

 

Dans cet édito, le journaliste prend la défense du « jeune » Franco-Palestinien, incarcéré en Israël depuis le 23 août. Déjà condamné à 7 ans de prison en 2008 en raison de son appartenance au FPLP et pour une tentative d’attentat contre le grand rabbin d’Israël, Salah Hamouri est aujourd’hui suspecté d’avoir poursuivi ses activités terroristes.

En quelques phrases, la tribune concentre plus d’une inexactitude, mensonges par omission et autres commentaires dénotant un parti-pris anti-israélien évident.

 

 

Salah Hamouri se trouve actuellement sous le régime de la « détention administrative », utilisé en Israël dans les cas les plus graves touchant à la sécurité publique. Estimant que « ce régime d’un autre âge n’est pas digne d’une démocratie moderne », le journaliste du Monde croit pouvoir indiquer que S. Hamouri « n’a été, à ce jour, ni déféré devant un juge, ni inculpé ».

Christophe Ayad poursuit en affirmant que ni Salah Hamouri, ni ses proches « ne savent ce que les autorités israéliennes lui reprochent ». « On dispose, tout au plus d’une déclaration anonyme de la police qui le soupçonne de s’être engagé dans des activités politiques illégales »indique le journaliste.

« Déclaration anonyme », « soupçons », « activités politiques »… En quelques mots, et autant d’approximations, la chronique présente Israël comme une sorte de république bananière où les opposants seraient emprisonnés sans jugement, sur de simples rumeurs et sans que leur soient même indiqués les griefs à leur encontre.

Qu’en est-il de cette « déclaration anonyme de la police » israélienne, par définition invérifiable ? InfoEquitable n’en a pas trouvé la moindre trace.

En revanche, si France Inter et son chroniqueur s’étaient donné la peine de consulter des sources officielles, comme le site de la Cour suprême israélienne, cela lui aurait évité de colporter des rumeurs et des ragots infondés.

 

 

Ils y auraient trouvé de précieux renseignement sur le cas Salah Hamouri, notamment cette décision de justice en date du 22 octobre dernier.

 

 

Salah Hamouri et ses avocats la connaissent bien, puisque c’est eux-même qui ont contesté la mesure de détention administrative en présentant ce recours.

Dans leur jugement, les magistrats de la Cour suprême indiquent clairement les accusations formulées contre Salah Hamouri.

 

 

Le jugement de la cour suprême indique clairement que les documents produits par l’accusation désignent Salah Hamouri comme « un haut responsable d’une organisation terroriste opérant à Jérusalem, en Judée et en Samarie ».

Il est donc totalement faux d’affirmer que Salah Hamouri et ses avocats « ignorent ce qu’il lui est reproché »Il est tout aussi inexact ne dire qu’il n’a « jamais été déféré devant un juge ».  Les magistrats de la cour suprême exercent en permanence un contrôle judiciaire de la procédure.

Le jugement précise par ailleurs les modalités de la détention administrative. Il souligne tout d’abord qu’il s’agit d’une « mesure exceptionnelle » et qu’elle n’est destinée qu’à « de très rares cas justifiant son utilisation ». Il reconnait que cette mesure se fonde sur « des renseignements et des pièces » confidentiels qui ne sont pas présentés à la défense. Il s’agit très clairement d’un régime dérogatoire au droit commun. Ce caractère confidentiel des éléments à charge est justifié par l’évidente nécessité de protéger les sources.

Le jugement poursuit en rappelant précisément le droit des avocats de Salah Hamouri de contester devant la justice le bien fondé de cette détention administrative, s’ils l’estiment injustifiée. La mission des magistrats de la Cour suprême est donc d’examiner le dossier confidentiel afin de dire en l’espèce si la détention de Salah Hamouri est abusive ou si au contraire elle est justifiée.

Après examen du dossier, les juges israéliens – qui ont lors de l’audience longuement interrogé les responsables du Shin-Beth sur les éléments en leur possession – ont donc confirmé les charges pesant sur Salah Hamouri: « Il ressort des éléments que le prévenu constitue bien un danger important et réel pour la sécurité publique et que la détention administrative pour la période donnée est justifiée ».

La Cour suprême israélienne n’a rien d’un tribunal fantoche. Réputés pour leur indépendance, les magistrats de la plus haute juridiction israélienne ont dans le passé rendu de nombreuses décisions favorables aux Palestiniens.

Il n’est pas inutile de préciser que toutes les démocraties modernes disposent, elles aussi, d’un arsenal législatif dérogatoire au droit commun pour faire face à la menace terroriste. En France, depuis la fin de l’état d’urgence, l’article 3 de la loi anti-terroriste permet des « mesures individuelles de surveillance » pour toute personne « soupçonnée de sympathie terroriste », et ce sans le contrôle d’un juge. Parmi ces mesures, l’assignation à résidence pour une durée d’un an. L’état d’urgence – qui est resté en place durant près de deux ans – autorisait des mesures encore plus drastiques.

Quelle est l’organisation dont Salah Hamouri est accusé d’être un dirigeant ?

L’organisation dont Salah Hamouri est suspecté d’être l’un des dirigeants est le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) un groupe armé qui figure sur la liste officielle des organisations terroristes établie par Israël mais aussi sur celles des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de l’Union Européenne.

 

 

Seulement voilà, France Inter et Christophe Ayad ont certainement leur propre liste sur laquelle ne figure pas le FPLP.

Dans sa chronique, le journaliste se borne à indiquer que le FPLP est « un groupuscule palestinien d’extrême-gauche ».

Comme ces choses-là sont dites de manière pudique !

Si l’on transpose ça sur l’échiquier français, un « groupuscule d’extrême-gauche »pour l’auditeur confiant et peu averti de la radio de service public, cela évoque une sorte d’ONG située dans une mouvance qui va d’Arlette Laguiller aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Que des braves gens.

 

CHRISTOPHE AYAD

 

Spécialiste du Moyen-Orient, prix Albert-Londres 2004 pour ses reportages sur le terrain en Irak, Christophe Ayad ne doit pas avoir le temps d’aller consulter un site aussi difficile d’accès que Wikipédia.

La notice concernant le FPLP aurait pu lui donner une idée des réelles activités de ce « groupuscule palestinien d’extrême-gauche ».

Fondé par George Habbache, de triste mémoire, le FPLP a fait son entrée sur la scène terroriste en faisant exploser en vol, le 23 février 1970, le vol de la Swissair Zurich Tel-Aviv, tuant ses 47 passagers et membres d’équipage. Ce n’était qu’un coup d’essai, partiellement raté. La bombe aurait dû en fait être embarquée dans un vol El-Al. Au FPLP, quand on se donne la peine de faire un attentat, on préfère tuer des Juifs.

Quelques mois plus tard, en septembre 1970, le FPLP avait détourné plusieurs avions entre l’Europe et les Etats-Unis et procédé à un tri entre passagers Juifs et non-Juifs. Les uns avaient été libérés, les autres gardés en otages. Devinez lesquels ?

Depuis les années 2000, le FPLP a commis au moins treize attentats (attentats suicides, bombes, fusillades, attaques à l’arme blanche) en Israël, visant exclusivement les civils, ayant fait plus de trente morts et des dizaines de blessés. Pour mémoire, on peut citer l’attentat suicide contre la pizzeria de Karné Shomron le 16 février 2002 (3 morts) ou plus récemment le massacre à coup de hache de quatre fidèles juifs (et d’un policier) qui étaient en train de prier dans une synagogue de Jérusalem, le 18 novembre 2014.

Salah Hamouri n’a jamais démenti son appartenance au FPLP

Salah Hamouri a été Condamné en 2008 à 7 ans de prison pour son appartenance au FPLP et son implication dans la préparation d’un attentat contre le Grand rabbin d’Israël, le rav Ovadia Yossef. Lors de son procès, face aux preuves réunis par les enquêteurs, le jeune Franco-Palestinien avait d’ailleurs reconnu les faits et plaidé coupable, selon le principe anglo-saxon du plea bargain qui permet à un accusé, en échange d’aveux circonstanciés, de n’être condamné qu’à la moitié de la peine encourue.

Aujourd’hui les sympathisants de Salah Hamouri, et une partie de la presse française, insinuent que ses aveux  n’auraient aucune valeur et que le jeune Franco-Palestinien aurait en réalité avoué sous la contrainte.

Il n’en est rien.

Après sa libération, en 2011, Salah Hamouri a donné cette interview au Point dans laquelle il a eu tous le loisir d’expliquer sa version des faits.

A l’issue de cette très longue interview d’une quinzaine de questions, le journaliste Amin Arefi interroge l’ancien taulard sur ses liens avec le FPLP.

Rompu à la langue de bois que les activistes palestiniens savent parfaitement manier face aux médias occidentaux, Salah Hamouri ne répond pas à la question. Il l’esquive… sans démentir.

Pareillement, sa réponse à la question portant sur la tentative d’attentat contre le rav Ovadia Yossef, n’est pas franchement une proclamation d’innocence.

 

Nous tenions à apporter cet éclairage à Christophe Ayad dont c’est peu dire que nous avons trouvé sa chronique sur France Inter incomplète et manquant d’objectivité. 

Source infoequitable.org

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