Fred Trump se présentait être originaire de Suède. En fait, son père, Frederick Trump (1869-1918) est un allemand originaire de la ville de Kallstadt (royaume de Bavière) qui émigre en 1885 aux États-Unis et fait fortune dans des restaurants lors de la ruée vers l’or du Klondike. Revenu se marier dans son pays natal avec Elizabeth Christ, il retourne à New York, dans le quartier de Woodhaven (Queens). Dès lors, pourquoi Fred Trump fils a-t-il soutenu que sa famille émanait de Suède ? Simplement, admet rav Chemouel Wagner dans une interview au Yated Nééman, comme sa famille possédait un nombre important d’appartements dans le quartier de Brooklyn, il ne lui était pas agréable de se reconnaitre une origine allemande…
Plus que cela : Fred fils a attribué une synagogue au père de rav Chemouel – et ce dernier, Roch Yechiva d’une institution pour jeunes américains dans les monts de Judée, voit dans cet acte surprenant de la part de ce non-Juif américain-allemand un mérite dont son fils, le fameux Donald, a peut-être de nos jours hérité…
Rav Israël Wagner zal, le père de rav Chemouel, raconte ce dernier, est arrivé dans les années cinquante à New York. Dans sa jeunesse, il était très proche de rabbi Aharon de Belz ; après la Shoah, il est passé en Bolivie où il a exercé comme rav, puis en Californie, et enfin à New York, car il cherchait des institutions valables pour éduquer ses enfants. Il fut invité à devenir le rav dans un quartier, Flatsbush, dont les immeubles appartenaient à Fred Trump. La plupart des habitants étaient des Juifs, peu religieux, mais qui avaient encore de grands souvenirs de leur enfance en Europe. Une synagogue fut créée dans un sous-sol, et rav Israël en fut le rav. Rapidement, la communauté augmenta de volume. Et la cave devint trop petite. Comment faire pour accéder à un local plus adéquat ? Rav Israël prit l’initiative d’en parler au propriétaire, Fred, n’hésitant pas à présenter l’aspect commercial de la chose, une synagogue dans le quartier pouvant attirer encore plus de monde, des gens corrects et civilisés. L’idée plut fortement à M. Trump, qui offrit un terrain dans ce but, et ajouta des fonds pour aider à la construction de la synagogue !
Par la suite, les relations entre les deux ne firent qu’augmenter, quand Fred appelait rav Israël « mon rav ». Et, en effet, il continua à soutenir la synagogue avec des dons qui allaient en augmentant, tant son respect envers rav Israël était grand ; le rav pouvait aussi lui parler de familles du quartier passant par des phases difficiles, et Fred aidait…
Fred était quelqu’un de posé et de calme, contrairement à son fils, et, chrétien, avait du respect face à la religion, quand bien même fut-ce celle de notre peuple. Il considérait rav Israël comme étant un exemple de ce qu’un homme religieux devait être.
« Voici deux ans, ajoute rav Wagner, ma mère décédée depuis est arrivée à l’âge de 90 ans. Nous avons organisé une petite fête en Israël, et avons entre autres envoyé une invitation à Donald, que nous connaissions fort bien de l’époque. A notre grande surprise, il se souvenait parfaitement de notre mère, et a envoyé une photo avec une dédicace, à la « rebbetsen »… »
Lors de sa campagne récente, Donald Trump n’a pas hésité à se montrer fier de la synagogue que sa famille a érigée à Flatbush.
Pour rav Chemouel Wagner, l’actuel président des Etats Unis a du « zekhouth avoth », des mérites hérités de son père, qui l’ont accompagné à son poste actuel !