Interview du rav Yichaï Assayag de Lev leA’him
Lev leA’him – « le cœur dirigé vers les frères » – est une association déjà ancienne, qui œuvre depuis sa séparation de Yad leA’him en 1989, en marge de la fondation du parti politique « Déguel haTora ». Cet organisme, dirigé par le rav Eliézer Sorotskin, prend sa source dans le remarquable travail fait en son temps par les « Pe’ïlim », les « activistes » du monde de la Tora, qui se sont alors dévoué, dans les années 1950-60, à apporter un support spirituel aux familles qui arrivaient d’Afrique du Nord et du Yémen. Il s’agissait d’aider les enfants à trouver la voie vers des institutions religieuses et à assurer une éducation correspondant aux aspirations de leurs communautés.
Cet organisme a pris la décision d’étendre ses activités en faveur du public francophone, qui arrive de nos jours dans le pays.
Nous avons rencontré le rav Yichaï Assayag pour mieux comprendre ce que propose son équipe.
« Nous proposons aux familles françaises un rendez-vous avec l’un de nos délégués, afin de voir avec eux ce qu’il en est de leurs enfants sur le plan éducatif.
Ceci est fait de manière personnalisée, et c’est l’un de nos responsables qui se rend sur place.
Le fait est, à ce que nous constatons alors, que bien des parents ne sont pas au courant des différences qui existent entre le monde israélien, et celui qu’ils ont connu en France. A partir de là, de nombreuses erreurs se produisent, et les conséquences peuvent être dramatiques. »
Comment connaissez-vous leurs adresses ?
« C’est un point délicat : nous n’avons pas droit, contrairement à d’autres, à recevoir les adresses des nouveaux-venus, et c’est plus à nous de faire fonctionner nos relations… En effet, on n’est pas tellement intéressé à ce que l’on aide les familles à se diriger vers des institutions pratiquantes, rien de neuf sous le soleil.
De plus, la ‘alia présente ne se rend pratiquement jamais dans les Mercazé klita, ces centres d’accueil pour ‘Olim, mais arrive directement à un appartement, acheté ou loué.
Mais le fait est que le public qui est le notre a conscience du besoin qu’il a de recevoir des informations objectives et utiles, et peut même nous joindre avant de venir, de l’étranger. »
Et que faites-vous pour eux ?
« Il s’agit d’abord de voir avec eux où en sont leurs enfants, quel est le niveau de la famille, et vers quelle école il est effectivement bon de les diriger.
Ils ont grande difficulté à comprendre que dans certaines institutions, même si en apparence la pratique est respectée, malgré cela les enfants finissent par tout lâcher ! C’est le point le plus délicat, et c’est là-dessus souvent que nous devons passer le plus de temps. Cela ne leur rentre pas dans la tête. Mais c’est ce que nous constatons, nous qui sommes sur le terrain depuis de longues années. »
Cela vous amène également à les aider à se faire accepter dans des écoles ?
« Bien entendu, et c’est parfois le moment le plus délicat : telle école est faite pour eux, soit, mais encore faut-il à présent aller convaincre sa direction qu’en effet tel ou tel enfant réussira chez eux !
Cela peut signifier également dans certains cas que nous devons voir comment des cours supplémentaires leur sont accordés, etc. »
Et à un âge plus avancé que celui de l’école ?
« Si c’est de Yechivoth qu’il s’agit, les jeunes qui veulent suivre un tel cursus peuvent finalement se diriger vers l’une ou l’autre des institutions francophones existantes, et ils y trouveront un encadrement permettant de les préparer aux grandes Yechivoth. Cela n’est plus de notre recours. »
Les coordonnées des délégués de Lev LeA’him figurent dans la liste des volontaires fournie sur ce site (http://www.kountrass.com/lev-leahim/).