La première approche est la solution à un État, ce qui implique qu’Israël doit annexer la Cisjordanie dans son intégralité et mettre un terme aux ambitions palestiniennes d’établir un État indépendant à l’avenir. Les partisans de cette option affirment que le problème démographique ne constitue pas une menace, car, sur la base des chiffres actuels du taux de natalité, la majorité juive est garantie, à condition de ne pas prendre en compte la bande de Gaza.
La deuxième approche, qui s’oppose également à la création d’un État palestinien, soutient l’annexion de la zone C – environ 60% du territoire de la Cisjordanie – ainsi que de toutes les zones où se trouvent déjà des colonies de peuplement israéliennes. De cette façon, les Palestiniens vivant dans les zones A et B bénéficieraient d’une autonomie civile, tandis qu’Israël maintiendrait le contrôle militaire total de toutes les zones situées entre le Jourdain et la mer Méditerranée. Le problème est que la zone B comprend 169 enclaves, toutes entourées de la zone C, et chaque fois qu’un Palestinien se croiserait entre elles, elles entreraient en territoire israélien souverain.
La troisième approche, en principe, soutient une solution politique au conflit, mais affirme qu’elle ne pourra être atteinte dans un avenir proche, faisant de la « gestion de conflit » la seule option viable à l’heure actuelle.
La quatrième approche souligne également l’importance de parvenir à un accord permanent avec les Palestiniens, mais sans la pression supplémentaire de s’inscrire dans le cadre de la solution prévoyant la création de deux États – ce qui, selon les défenseurs de cette approche, serait préjudiciable aux deux parties.
La cinquième approche (la quatrième approche) repose également sur la conviction qu’il est impossible de parvenir à un accord politique dans un proche avenir. Cependant, ceux qui font campagne pour lui pensent que l’occupation israélienne des territoires palestiniens doit cesser quoi qu’il arrive. Israël doit se replier sur la barrière de séparation le long de la Ligne verte en Cisjordanie, tout en conservant le contrôle de la vallée du Jourdain – où pratiquement aucun Palestinien ne vit – transférant ainsi le fardeau politique à l’Autorité palestinienne. En 2006, Ehud Olmert, alors Premier ministre, avait qualifié cette approche de «plan de convergence».
La sixième approche appelle un retour immédiat à la table des négociations, préalable à une future solution à deux États. Il existe diverses «sous-approches» tactiques quant à la manière de faciliter les négociations, mais elles ont toutes la conviction commune qu’il est vital de parvenir le plus rapidement possible à un accord permanent basé sur le principe des deux États.
Le principe de la présence de deux États repose sur quatre hypothèses: la solution doit être trouvée entre le Jourdain et la mer Méditerranée ; les Palestiniens doivent créer leur propre État souverain; la bande de Gaza et la Cisjordanie doivent fusionner en une seule entité politique; et la frontière entre Israël et un futur État palestinien doit être basée sur les lignes de 1967, avec seulement de légers ajustements. Pourquoi ces hypothèses sont-elles correctes ? Il existe au moins deux solutions alternatives au conflit. La première repose sur un échange de territoire entre Israël, l’Égypte, la Jordanie, la Palestine et l’Arabie saoudite, tandis que la seconde repose sur la création d’une fédération entre la Jordanie et la Cisjordanie.
La division entre la gauche qui soutient une solution à deux États et la droite qui s’y oppose ne reflète pas vraiment la portée de la discussion. En outre, il est facile d’être contre quelque chose, il est beaucoup plus difficile d’énoncer définitivement ce que vous défendez. Les élections sont l’occasion non seulement de dialoguer avec les gens, mais également avec les opinions et les idées. Il ne suffit pas de dire ce à quoi vous vous opposez, il est beaucoup plus essentiel de dire ce que vous soutenez.