Rav Meir Mazouz zatsal, l’un des leaders du judaïsme orthodoxe sefarade, est décédé

0
295

Le rav Meir Mazouz zatsal, figure majeure du public orthodoxe-sefarade et directeur de la Yechiva « Kissé Ra’hamim », est décédé à l’âge de 80 ans.

Ma’ariv

Le rav Mazouz était considéré comme l’un des guides spirituels les plus importants parmi les Juifs originaires de Tunisie. Lui-même avait immigré d’Afrique du Nord et avait fondé en Israël en souvenir de son père zatsal, assassiné en Tunisie, les institutions de la Yechiva « Kissé Ra’hamim », avec son frère, le rav Tsemakh Mazouz, qui en était le principal surveillant spirituel.

Le Premier ministre Benyamin Netanyahou lui a rendu hommage : « Je partage la douleur de nombreux citoyens à l’annonce du décès du rav Meir Mazouz zatsal – l’un des géants de la Tora de notre génération, dirigeant de la Yechiva « Kissé Ra’hamim » et pilier de la Halakha et de la tradition du judaïsme sefarade. J’ai eu le privilège de le rencontrer et d’échanger avec lui, et j’ai toujours été impressionné par sa sagesse, sa perspicacité et son humilité. Il portait avec fierté l’héritage du judaïsme tunisien et a formé des générations d’élèves qui poursuivent sa voie. Sa personnalité unique perdurera à travers eux, et la lumière de sa Tora ne s’éteindra pas. Ma femme Sara et moi adressons nos condoléances les plus sincères à la famille Mazuz et à tous ceux qui ont admiré le rav. »

Le Grand Rabbin séfarade, rav Yits’hak Yossef, a déclaré : « Ce grand gaon zatsal faisait partie de ceux qui ont transmis la tradition orale et perpétué les coutumes de sa communauté ancestrale et du glorieux judaïsme sefarade. Il a enseigné la Tora durant des dizaines d’années et a diffusé la connaissance à un large public. Le judaïsme sefarade perd une voix unique qui n’est plus. Que l’Éternel console sa famille distinguée et apporte du réconfort à ses nombreux disciples parmi tous les endeuillés de Sion et de Jérusalem. Puisse la mort être engloutie à jamais, et que D’ essuie les larmes de tous les visages. Amen. »

Le ministre de l’Intérieur, Moshé Arbel, a également réagi : « C’est avec une profonde tristesse que je me sépare aujourd’hui de notre maître, le grand rav Meir Mazouz zatsal. Lors de notre dernière rencontre il y a deux semaines, il évoquait avec nostalgie les jours où j’ai eu le mérite d’étudier la Tora chez lui, il y a plus de 20 ans. Son image majestueuse manquera cruellement aux étudiants en Tora et à ceux qui écoutaient ses enseignements. Que sa mémoire soit bénie. »

Le mouvement Shas a publié un communiqué : « Le mouvement Shas, dirigé par le Conseil des Sages de la Tora et son président rav Aryeh Derhy, pleurent amèrement la disparition du grand gaon, dernier représentant d’une génération de sages, fils de saints, expert en Halakha, pilier de la Tora et défenseur de la tradition selon l’usage précis des Juifs tunisiens. Il était proche de rav Ovadia Yossef zatsal et a dirigé spirituellement la communauté juive tunisienne durant des décennies. La perte est immense pour le monde de la Tora et de la Halakha. Le mouvement Shas adresse ses condoléances à sa noble famille, à son éminent frère, à ses fils et à ses milliers d’élèves et disciples. Que l’Éternel guérisse la blessure de Son peuple et hâte notre rédemption. Amen. »

Enseignement de la Tora et ouvrages halakhiques

Le rav Mazouz donnait des cours de Tora diffusés sur la radio « Kol Barama », et a publié de nombreux ouvrages d’étude et de Halakha. Les institutions qu’il a fondées accueillaient des enfants dès la maternelle jusqu’à l’âge des grandes Yechivoth. Il insistait pour que l’étude du Talmud suive la méthode traditionnelle tunisienne, avec pour but de la faire revivre et de la préserver.

Il mettait un point d’honneur à la prononciation correcte de l’hébreu dans les prières, le kiddoush et l’étude. Même dans son quotidien, son langage était reconnaissable et unique. Contrairement à la norme dans le monde ultra-orthodoxe, le Rav Mazouz insistait également pour que ses élèves maîtrisent le Tanakh (Bible hébraïque) et non uniquement le Talmud et la halakha.

Il possédait aussi une grande érudition dans le domaine des poèmes liturgiques (piyoutim) et de la musique liturgique juive. Il a notamment compilé le sidour « Ish Matsliaḥ », qui préserve les traditions et les coutumes propres aux Juifs tunisiens.

Ces dernières semaines, alors qu’il était hospitalisé, ses élèves, ainsi que de hauts rabbins – dont l’ancien Grand Rabbin d’Israël, le rav Yits’hak Yossef – ont appelé à prier pour lui. Le président de Shas, Aryeh Derhy, a également appelé à lire des Tehilim (psaumes) en sa faveur.

Aucun commentaire

Laisser un commentaire