C’est, semble-t-il, la chute des exportations depuis le début de l’année 2016 qui ralentit la croissance économique en Israël avec des chiffres trop faibles (2,5%).
Au cours des trois derniers mois (février-avril 2016), Israël a vu ses exportations s’effondrer de près de -21,7% en rythme annuel, alors qu’une semblable avait déjà eu lieu au trimestre précédent (-14%).
Or, cette baisse des exportations n’épargne quasiment aucun secteur : que ce soient les industries de pointe (comme l’électronique, la pharmacologie ou l’aéronautique) où les exportations ont affiché une chute sèche de -32,1% au dernier trimestre, après une perte de 22,7% au trimestre précèdent, les industries mixtes (comme les métaux et les plastiques) qui ont vu leurs exportations reculer de -2,2% au cours des trois derniers mois.
Exception à la règle : l’industrie traditionnelle (comme l’agroalimentaire et le textile) qui a connu une reprise de ses exportations de 3,7% en trois mois.
Quant aux services (start-up exclues), ils ont aussi perdu -4,1% de leurs débouchés extérieurs au cours des trois derniers mois, après un recul de -1,3% au trimestre précédent. Les principaux services qui ont du mal à maintenir leurs débouchés extérieurs sont les services aux entreprises : leurs exportations ont reculé de 6,7% au cours des trois derniers mois. Les services aux entreprises représentent les deux tiers des exportations totales de services d’Israël et ils comprennent les logiciels, les télécoms, l’ingénierie, le marketing, etc.
Seule lueur d’espoir sur le front des exportations israéliennes : les services touristiques. Au cours des trois derniers mois, les exportations de services touristiques ont gagné 6,3%. Le nombre de nuits passées dans les hôtels du pays a augmenté de 4,4% durant les mois de février à avril derniers. Mais, ce sont surtout les Israéliens qui ont tendance à remplacer les touristes étrangers dans l’hôtellerie, avec une progression de 7,9% durant les trois derniers mois.
Le conseiller économique de la banque Hapoalim, Leo Liederman, a ainsi déclaré que « Israël flirte avec la récession économique ». Et, fin de semaine dernière, c’est l’Organisation pour la Coopération et le Développement économiques (OCDE) qui a lancé un avertissement depuis son siège de Paris : « La croissance est atone dans les économies avancées et elle a ralenti dans nombre d’économies émergentes qui ont joué le rôle de locomotives mondiales depuis la crise », a expliqué le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, lors du lancement de la dernière édition des « Perspectives économiques ».
Pour répondre à cette situation, les experts internationaux pour l’économie d’Israël ont expliqué qu’« un budget expansionniste, des taux d’intérêt bas et les prix du pétrole devraient soutenir la demande intérieure et l’emploi. Les exportations sont très faibles, mais elles devraient repartir avec un renforcement progressif de la demande étrangère, même si celle-ci est attenue par l’appréciation du shekel »…