Le rav Tzvi Kostiner, qui dirige une école préparatoire à l’armée, dit aux adolescents que l’armée détruit les familles, le service militaire mixte conduit à la « folie.
Par TIMES OF ISRAEL
Le chef d’une école religieuse de préparation à l’armée du sud d’Israël a accusé Tsahal de chercher à « détruire » les familles israéliennes, dans un discours prononcé dimanche pour mettre en garde les filles religieuses de ne pas « tenter » de s’enrôler.
Dans son allocution, diffusée lundi aux journaux télévisés de ‘Hadashot, rav Tzvi Kostiner a affirmé que le service militaire mixte a poussé des femmes à quitter l’armée en raison de problèmes émotionnels, de blessures et de harcèlement.
« Tout cette mixité est impudique. Aujourd’hui, l’armée tout entière est un gigantesque mélange », a-t-il dit lors d’un rassemblement à Jérusalem pour les adolescentes religieuses intitulé « La féminité : une question fondamentale ».
Il a dit que les hommes et les femmes qui servent ensemble mène à la « folie » dans l’armée, les femmes assumant des rôles traditionnellement réservés aux hommes.
« Comme si c’était un nouvel engouement, s’enrôler, être un homme, être un idéaliste », a dit le rav, qui dirige Midbara ke’Eden, une Yechiva à Mitzpé Ramon. « Ne t’avise pas de t’enrôler », a-t-il averti et supplié les personnes présentes « d’aller partout et de dire aux filles de ne pas s’enrôler. »
La question de l’enrôlement des femmes, en particulier dans les unités de combat, est devenue sensible parmi les chefs religieux nationalistes orthodoxes ces dernières années, et a opposé les chefs militaires traditionnellement libéraux israéliens aux chefs spirituels d’un grand nombre de soldats et d’officiers pratiquants.
Les déclarations de Kostiner sont arrivées à peine une semaine après que le ministre de la Défense Avigdor Liberman a empêché le Grand rabbin séfarade Yitz’hak Yossef d’assister aux cérémonies de l’armée pour avoir soutenu un rabbin de droite qui avait appelé à l’éviction du chef d’état-major de Tsahal Gadi Eizenkot, au sujet de l’intégration des femmes soldats dans les unités de combat.(avant que le ministre de la Défense ne se rétracte…)
De même, le Grand rabbin de Tsfat, le rav Chemouel Eliyahou, avait été banni des cérémonies de Tsahal, tout comme le rav Chelomo Aviner, qui est à la base du présent scandale, fixant qu’il était interdit de rejoindre les unités mixtes, qui constituent la quasi-totalité des unités non combattantes de l’armée, ainsi que plusieurs unités de combat, et donc de s’enrôler tout simplement…
Il est tout de même regrettable que cette main-mise des anti-religieux sur les systèmes vitaux du pays se poursuit comme si de rien n’était, en dépit des données démographies qui veulent que la société laïque ne fait presque pas d’enfants et a tendance à ne pas rester dans le pays. Il y a une trentaine d’année, nous avons assisté à une sorte de révolution électorale avec l’entrée de près de vingt parlementaires religieux à la Knesset. Mais pour ce qui est de l’armée, du ministère de l’Education, et des tribunaux surtout, on fait du sur-place.
Malgré la motivation pour défendre le pays, les religieux s’introduisent dans Tsahal par le bas : vous devez d’abord faire vos classes, puis, si vous persévérez, vous deviendrez officier, jusqu’à un certain plafond qui n’atteindra jamais les cercles décideurs du système.
Quant aux laïcs, ils prennent les rênes par le haut. Et il ne s’agit pas de simples laïcs, mais souvent d’idéologues dont les positions n’ont plus évolué depuis 1869 de l’ère vulgaire, quand les Juifs allemands ont obtenu l’égalité des droits : se faire bien voir des non-juifs en prenant ses distances de son D. et de sa Torah, et cultiver un messianisme athée où l’agneau pourra paître en compagnie du loup quand il sera lui-même devenu carnivore, quand il se passera de cacherout pour manger comme lui. Cette tendance doit voir d’un mauvais œil la montée en force des religieux dans tous les échelons en-dessous du plafond autorisé. Il faut donc tout faire pour les dégoûter ou les convaincre à se laisser couper les péoth.
Et pour ce qui est de l’enrôlement pour les filles, c’est encore plus problématique que de travailler dans un bureau avec un patron, puisqu’à l’armée ce sont des ordres et que la secrétaire même en terrain périlleux a le droit de démissionner.
»פרט וכלל ופרט לא אתה דן אלא כעין הפרט »
« Particulier – général – particulier, tu ne trancheras que selon le particulier ».
C’est l’un des 13 principes de rabbi Yichmaêl énoncé dans le Talmud et que nous répétons tous les matins en préambule à la Tefila.
Le « défaut » du système sioniste religieux דתי לאומי est qu’en s’intégrant au système politique on finit par basculer dans « le général » כלל et là, on est en pleine contradiction avec le principe de trancher selon le « particulier » פרט.
Le collectif (l’armée) l’emporte sur le particulier (l’individu) et la Halakha qu’il se doit d’appliquer en toutes circonstances.
Il est heureux que les rabbanim tel que le rav Aviner et le rav Eliahou montent au créneau, mais ont-ils une influence quelconque ? D’ Sait combien de « dégâts spirituels » nos fils et nos filles subissent et subiront encore.
Chacun en tant que פרט doit se déterminer à se défendre spirituellement avant de défendre collectivement le pays car ce n’est qu’à ce prix que le pays sera véritablement défendu.