Qu’est-ce qui empêche l’offensive terrestre de commencer ?

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Par LPH INFO

Nous sommes dans la troisième semaine de guerre, des centaines de milliers de réservistes ont été appelés depuis le premier jour, d’importantes troupes stationnent à la frontière à Gaza. Chaque jour, les responsables militaires et politiques disent que l’offensive terrestre dans Gaza est imminente, mais celle-ci tarde à venir.

Cette attente est motivée par plusieurs éléments:

1. Exploiter toutes les voies aériennes et préparer les fantassins

L’aviation israélienne bombarde Gaza, sans relâche, depuis deux semaines, et elle continue. Cette nuit (dimanche à lundi), les frappes se sont intensifiées. Ainsi, Tsahal prépare le terrain à l’entrée de ses fantassins. L’objectif est de réduire au minimum les risques, les pièges et les mauvaises surprises que découvriront nos soldats lorsqu’ils entreront sur le territoire de la Bande de Gaza.

Le Premier ministre Netanyahou a tenu une série d’entretiens dans le but de préparer cette offensive et de choisir le meilleur moment pour la lancer. Entre autres, il a rencontré deux fois l’ancien général Yits’hak Brik. Ce dernier avait, trois mois avant les massacres du 7 octobre, donné une interview sur la chaine Hidabrout, dans laquelle il avait mis en garde contre le scénario cauchemardesque qui s’est réalisé ce samedi noir : ”Lors de la prochaine guerre, qui sera une guerre globale, ils tireront sur nous 3500 roquettes par jour, l’hystérie gagnera le pays, les routes seront bloquées, les soldats ne pourront pas arriver. Alors, les émeutiers arabes commenceront à se lâcher, ils rentreront à l’intérieur de l’Etat d’Israël, par milliers, pas en faisant des manifestations, ils rentreront dans les villes, à Haïfa, à Akko, à Lod et dans toutes les villes et ils tireront sur tout ce qui bouge. Un massacre est sur le point de se produire et l’Etat d’Israël ne l’a toujours pas compris”.

Au lendemain du 7 octobre, ses paroles ont résonné dans toutes les têtes. Aujourd’hui, Netanyahou prend conseil auprès de ce général concernant la manœuvre terrestre. Le général Brik s’oppose à une offensive terrestre pour le moment. Il estime qu’il faut d’abord ”assécher le Hamas” par les airs et seulement après envoyer nos soldats dans la Bande de Gaza.

Après l’échec du 7 octobre, le Premier ministre manœuvre avec prudence, il sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Cette attente est également destinée à permettre aux fantassins de s’entrainer intensément et de se préparer à tous les scénarios possibles à l’intérieur de Gaza.

A l’heure qu’il est, le porte-parole de Tsahal a indiqué que l’armée était prête à une opération terrestre et n’attendait que le feu vert de l’échelon politique.

2. Laisser une marge de manœuvre aux négociations pour libérer les otages

La question des otages est au cœur des préoccupations de l’échelon politique comme du militaire mais aussi des Etats-Unis, le principal allié d’Israël dans cette guerre.
Le New York Times cite des cadres de l’administration Biden qui expliquent que le retard de l’offensive terrestre israélienne vise aussi à gagner du temps dans les négociations autour des otages, dans l’espoir de parvenir à un accord avant toute action terrestre qui mettrait aussi les otages en péril. Les Américains veulent aussi en profiter pour permettre le passage d’une aide humanitaire aux Gazaouis.

 

3. Donner du temps à l’armée américaine pour déployer ses forces dans la région

Le conflit à Gaza pourrait s’élargir à la frontière nord voire devenir un conflit régional, si l’Iran décidait d’entrer directement en guerre, en attaquant, notamment, des positions américaines dans la région.

Les Etats-Unis veulent se préparer à cette éventualité et demandent à Israël du temps pour déployer des forces militaires supplémentaires. Le lancement de l’offensive terrestre pourra être à l’origine d’une réaction iranienne à laquelle les Américains veulent être préparés.

Par ailleurs, une présence militaire américaine renforcée est également dans l’intérêt d’Israël.

Les responsables israéliens soulignent que la décision finale et le choix du moment d’entrer dans Gaza leur revient pleinement: ”Nous dialoguons avec les Etats-Unis depuis le premier jour”, a déclare le vice-ambassadeur israélien aux Etats-Unis, Eliav Ben Yamin sur Galei Tsahal, ”Ils comprennent que nous menons cette guerre suivant nos intérêts. Au final, nous ferons ce que nous avons à faire, lorsque nous jugerons que le moment est le bon”.

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