Quand la haine envers Netanyahou disqualifie ses auteurs

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La haine envers Netanyahou a égaré leur jugement

Qu’ils le veuillent ou non, l’hostilité d’Argaman, Ya’alon et Olmert envers Netanyahou nuit au camp du centre-gauche et rend un immense service au camp adverse. La menace mafieuse d’Argaman, les absurdités d’Olmert et les informations non fondées de Ya’alon ne se contentent pas d’abaisser le niveau du débat, ils détournent aussi l’attention des nombreuses critiques légitimes contre le Premier ministre.

De plus, ils se font les complices des ennemis d’Israël, par leurs participations régulières à des reportages télévisés anti-israéliens où sous prétexte de dévoiler les dessous des services de défense d’Israël ou du gouvernement, leurs paroles sont toujours mises en avant. Ils apparaissent comme les Israéliens gentils qui dénoncent les méfaits d’Israël par plaisir de critiquer non seulement Netanyahou, mais aussi Israël, Tsahal et le Mossad. Cette haine aveugle ne s’apaise même pas, malgré le mal qu’ils font à tout le peuple juif, et par lesquels les antisémites brandissent pour leurs justifications les déclarations de ces malades haineux.

Pardonnez-moi, membres du camp du centre et de la gauche, mais certains des leaders de ce camp ont perdu pied. La droite compte son lot d’agitateurs du chaos, et ils méritent toutes les critiques. Nous en avons parlé et nous en parlerons encore. Mais rien, absolument rien, ne justifie la dérive de certaines figures éminentes du camp opposé à Netanyahou. Il ne s’agit plus seulement de militants protestataires, infiltrés parfois par des éléments douteux, y compris des trolls anti-sionistes de gauche. Ces derniers jours, ce sont des figures de premier plan qui ont dérapé : un ancien Premier ministre, un ancien chef d’état-major et un ancien chef du Shin Bet.

Commençons par Ehud Olmert, qui a déclaré au sujet de Netanyahou que « son frère est mort et que la famille Netanyahou a veillé à transformer son cadavre en une plateforme pour bâtir une carrière publique et politique ». Ensuite, il y a Bogie Ya’alon, qui a affirmé sur Kol Israël qu’« il existe des renseignements encore non prouvés, qui nécessitent une enquête, selon lesquels Netanyahou aurait reçu 15 millions de dollars en 2012 et 50 millions en 2018 du Qatar. Il y a des documents des services de renseignement émiratis ». Enfin, il y a Nadav Argaman, qui a adressé une menace à peine voilée à Netanyahou : si celui-ci enfreint la loi, lui, Argaman, parlera et révélera ce qu’il sait sur lui.

Le niveau d’hostilité envers Netanyahou a atteint des sommets. Cette hostilité s’est transformée en haine aveugle incontrôlée. Et cela ne se limite plus aux marges. Les propos absurdes d’Olmert en sont un exemple frappant. Netanyahou n’a pas bâti sa carrière sur le cadavre de son frère. Il l’a construite grâce à son éloquence et son charisme. À l’époque où nous étions en contact – ce qui n’est plus le cas aujourd’hui – j’avais en face de moi un homme cultivé. Il avait lu des livres dont je ne soupçonnais même pas la connaissance. Où trouve-t-il le temps ?

Lorsqu’il était ministre des Finances, il a ignoré sa base électorale, s’est moqué des difficultés de coalition et a pris les mesures les plus impopulaires pour sauver l’économie. Certes, il a changé. Ce n’est plus le même Netanyahou. Mais prétendre qu’il a bâti sa carrière sur « le cadavre de son frère » ?

Concernant Ya’alon, il évoque l’affaire RAVEN, portant sur des paiements effectués par le Qatar à de nombreux dirigeants et influenceurs dans le monde. Des pots-de-vin. Netanyahou et Avigdor Lieberman figurent sur la liste des bénéficiaires. Je dois avouer que j’ai envisagé d’écrire à ce sujet. Non pas pour accuser Netanyahou d’avoir accepté des pots-de-vin du Qatar, mais uniquement pour rapporter l’évolution de cette affaire à l’international, comme l’a présentée le Dr Yigal Carmon, un homme sérieux, directeur de l’institut de recherche MEMRI. Finalement, nous n’avons pas publié d’article, car cela nécessitait plus de prudence. Contrairement aux accusations de Netanyahou et de ses partisans, les journaux sérieux ne se précipitent pas pour publier des enquêtes contre lui sans preuves solides. Ce n’est pas la première fois que Ya’alon dit des absurdités. Il a déjà accusé Israël de nettoyage ethnique. Si c’est cela l’opposition à Netanyahou, alors il peut se réjouir.

Quant à Argaman, il a lancé une menace sur ce qu’il pourrait révéler à l’avenir si Netanyahou enfreint la loi. Pardon ? Qui lui en a donné le droit ? En vertu de quelle légitimité un ancien chef du Shin Bet peut-il menacer un Premier ministre ? Et comment certains anciens responsables peuvent-ils justifier une telle menace ?

Tous les directeurs du Shin Bet ont des informations sensibles. Dans les dictatures, on fait chanter les dirigeants avec des dossiers compromettants. Si Argaman détient des preuves d’une menace contre l’État, il avait le devoir d’agir par les canaux appropriés, et non pas aujourd’hui, en plein climat de division politique. Et il est heureux que l’actuel directeur du Shin Bet ait pris ses distances avec son prédécesseur.

Cette « trinité » est exaspérante, car il existe d’innombrables critiques justifiées contre Netanyahou. Beaucoup les ont formulées, y compris moi-même. Des critiques sur un échec stratégique qui dure depuis des années. Des critiques sur la vente des intérêts nationaux à la coalition. Des critiques sur l’injustice envers ceux qui servent des centaines de jours tandis que des privilèges sont accordés aux déserteurs. Netanyahou n’est pas le seul responsable, mais il est sans doute le principal artisan de la politique de soutien au Hamas, qui nous a menés à la pire débâcle de l’histoire du pays. Pour échapper à ses responsabilités, Netanyahou n’hésite pas à s’attaquer à ceux qui ont consacré leur vie à la sécurité du pays. C’est lui qui prétend, scandaleusement, qu’une « junte » sévit à la tête des services de sécurité. Il l’a même qualifiée de « huitième front ». D’un côté, le Hamas. De l’autre, ceux qui ont voué leur vie à protéger Israël. Selon Netanyahou, les deux sont unis contre lui.

Mais le fait que Netanyahou perde pied ne justifie pas que d’anciens dirigeants fassent de même.

Olmert, Ya’alon et Argaman ont rendu un fier service à Netanyahou. Car lorsqu’il y a cent critiques, et que trois d’entre elles sont mensongères ou absurdes, la crédibilité des 97 autres en pâtit. Les déclarations de ces trois personnalités ont un double effet : elles dégradent le débat public et elles offrent un cadeau à Netanyahou. La haine est un mauvais conseiller. Elle fait perdre la raison. Ils n’ont pas nui à Netanyahou, qui prétend depuis des années être victime d’une chasse aux sorcières. Ils ont seulement réussi à prouver que, parfois, juste parfois, Netanyahou a raison.

JForum.fr – Ben Dror Yemini

NDLR : Notons que Ben Dror Yemini (notre photo) est tout autant pris par des a-priori, ainsi qu’il le prouve, mais au moins il est conscient du fait qu’il faut savoir développer de grands efforts pour conserver l’équilibre. Juste dommage que même lui n’y parvient pas… Quant aux raisons de cette haine énorme, faut se tourner vers des psychiatres pour leur demander d’où elle prend sa source.

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