Le Qatar, un émirat qui diffuse l’antisémitisme

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Sans réelle présence juive à l’intérieur de ses frontières, le Qatar, tant au niveau de ses dirigeants que de sa population, affiche un antisémitisme assumé.

Officiellement, il n’existe pas de juif qatari bien que certains estiment qu’il y en aurait peut-être quelques uns. La seule présence juive « officielle » (et intermittente) est celle de soldats américains « de confession israélite » stationnés dans l’émirat comme le prouvait une déclaration du Département de la Défense qui annonçait que, pour la fête de Pessa’h, ceux-ci recevraient des rations cachères spéciales. A laquelle s’ajoute, il faut le noter, le passage à Doha, la capitale du Qa-tar, de businessmen certes juifs, mais qui ne s’affichent pas comme tels.
Mais cette absence plutôt normale dans la région n’empêche pas le Qatar d’afficher un antisémitisme des plus « classiques ». Au niveau de sa population, un rapport publié en 2014 par l’Anti-Defamation League (ADL) montrait que, dans l’émirat, 82% des interrogés estimaient que « les gens détestent les juifs en raison de la manière dont ceux-ci se conduisent », 70% pensaient que « les juifs ont un trop grand contrôle sur les médias » du monde entier et 71% répondaient que « les Juifs ont trop de pouvoir sur les marchés financiers internationaux ».
Si l’on se tourne du côté des « décideurs » qataris, les choses ne sont pas vraiment différentes. Citons quelques exemples parmi tant d’autres. En janvier 2016, le jour de la commémoration internationale de la Shoah, le journal local Al Sharq expliquait, via la plume d’un cer-tain Mustafa Al-Maleh, que les juifs n’ont ni religion, ni éthique, ni morale. Et qu’ils ont été, tout au long de l’histoire, le modèle essentiel d’une moralité pourrie et corrompue… à tel point que ces traits négatifs sont devenus héréditaires faisant partie du code génétique juif en toute époque et tout lieu.
A la fin de cette même année 2016, le Centre Simon Wiesenthal envoyait une lettre de protestation au ministre de la Culture du Qatar, Salah bin Ghanem bin Nasser Al Ali, en raison de la vente d’ouvrages antijuifs à la Foire Internationale du Livre de Doha. Outre, une traduction en arabe de « Mein Kampf » d’Adolf Hitler, l’organisation citait une douzaine d’autres volumes tels que « Theodor Herzl, le démon sioniste et le satan de l’ère moderne », ou bien « Le crime sacré: génocide de l’idéologie du livre hébraïque jusqu’au projet sioniste » pour ne citer que deux d’entre eux.
Reste à se pencher sur le cas de la chaîne de télévision « Al Jazeera », du moins sa version arabe, chaîne financée, comme chacun le sait, par les dirigeants du Qatar. Selon une étude d’Oren Kessler publiée en 2012 par le « Middle East Quaterly », après le 11 septembre,  les présentateurs de la chaîne ont régulièrement répété le mensonge complotiste selon lequel les juifs auraient été prévenus de ne pas venir travailler au World Trade Center ce jour-là. L’été précédent, Al Jazeera demandait à ses spectateurs si le sionisme était pire que le nazisme (85% répondaient par l’affirmative).
Par ailleurs, le « théologien » islamiste, Yusuf al-Qaradawi, qui présente, sur la chaine, son programme le plus populaire intitulé « Sharia et Vie », s’en prend régulièrement aux juifs. « Oh Allah, compte les et tue-les jusqu’au dernier » y a entre autre déclaré en 2009, celui qui ailleurs, a fait l’éloge du traitement des juifs par Hitler.

Source Catherine Garson www.actuj.com

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