La Confédération norvégienne des syndicats, connue sous le nom de LO, représente plus de 900 000 travailleurs syndiqués dans le pays – plus d’un quart de la population active adulte. Ses délégués ont voté vendredi à 193 contre 117 en faveur d’un boycott total d’Israël.
« Étant donné que le dialogue et les résolutions ont eu peu d’effet, il faut désormais s’efforcer de parvenir à un boycott économique international, culturel et académique d’Israël afin d’atteindre ces objectifs », est-il énoncé dans la résolution.
Ces dernières années, LO a appelé à boycotter diverses institutions israéliennes, y compris le syndicat de la Histadrout, ainsi que les entreprises «qui profitent de l’occupation des terres palestiniennes», comme l’a déclaré l’organisation dans une résolution de 2013. Comme pratiquement tous les acteurs du secteur industriel et économique d’Israël ont des relations avec des branches dans des colonies israéliennes, cet appel de LO équivalait déjà à un appel à un boycott général de l’économie israélienne.
Le ministre norvégien des Affaires étrangères, Børge Brende, a écrit sur Twitter: « Le gouvernement norvégien s’oppose fermement à la décision de l’Union syndicale norvégienne: #boycott of #Israel. Nous avons besoin de plus de coopération et de dialogue, pas de boycott. »
Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié ce vote de « discriminatoire ».
Au royaume de Norvège, le luthéranisme est religion d’Etat. Le fondateur de ce courant du protestantisme, Martin Luther, s’est notamment illustré en publiant en 1543 Von den Jüden und iren Lügen – un pamphlet antisémite ordurier et scatologique appelant à l’extermination physique des Juifs.