La preuve du génocide arménien découverte à Jérusalem

Des boîtes de preuves reposaient dans les archives du Patriarcat arménien de Jérusalem depuis près d'un siècle, inaccessibles aux savants "pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires".

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Members of the Jerusalem Armenian community protest outside the Knesset following the Israeli government's recent diplomatic agreement with Turkey, in demand that the State of Israel finally recognize the Armenian Genocide, at its 101st anniversary. The knesset plenary held a discussion and vote to hold an official day marking the Armenian genocide. Israel has consistently avoided official recognition of the genocide as such, in the hands of the Ottoman Empire in 1915, as it will risk diplomatic relations with Turkey. July 5, 2016. Photo by Hadas Parush/Flash90

Alors que la Turquie persiste à nier la déportation systématique et le meurtre des Arméniens à partir de 1915, le génocide arménien au cours duquel environ 1,5 million d’Arméniens ont été assassinés par les Turcs ottomans, des preuves perdues ont récemment été retrouvées dans des archives à Jérusalem. Les chercheurs qualifient la découverte de «preuve irréfutable» de ce crime de masse.

Le New York Times a rapporté samedi que Taner Akcam, un historien turc de l’Université Clark à Worcester, Massachussets, est tombé sur un télégramme original des tribunaux militaires qui ont d’abord condamné les planificateurs du génocide. Cette preuve-clé a longtemps manqué, et ce manque de documents originaux est jusqu’à aujourd’hui ce qui permet à l’Etat turc de nier le génocide.

« Jusqu’à récemment, le pistolet fumant manquait, a déclaré Akcam au Times. C’est là  le pistolet fumant ».

Le télégramme codé a été rédigé par Behaeddin Shakir, un fonctionnaire ottoman de haut rang, à l’attention d’un collègue, s’informant des détails concernant la déportation et le meurtre d’Arméniens dans l’est de l’Anatolie. Une copie de ce télégramme a été utilisée dans la conviction de Shakir, peu de temps avant que presque tous les documents originaux et les témoignages ne disparaissent, contraignant les chercheurs à s’appuyer sur des sources secondaires dans leurs recherches sur le sujet.

Selon le Times, le leadership arménien à Istanbul a expédié 24 boîtes d’archives en Angleterre lorsque les nationalistes turcs ont pris le contrôle du pays en 1922. Les documents ont ensuite été expédiés en la France pour être confiés aux soins d’un évêque et finalement aux archives du Patriarcat arménien de Jérusalem, où ils reposaient depuis les années 1930, inaccessibles aux chercheurs « pour des raisons qui ne sont pas tout à fait claires ».

Akcam est d’abord tombé sur des photographies du télégramme original à New York, en possession du neveu d’un moine arménien décédé.

L’année dernière, le Comité de l’éducation, de la culture et des sports de la Knesset a annoncé qu’il reconnaissait le génocide arménien.

« C’est notre obligation morale de reconnaître l’Holocauste de la nation arménienne », avait alors déclaré le président du comité, le député Shas Ya’akov Margi.

Georgette Avakian, présidente du Comité national arménien à Jérusalem, a déclaré au comité de la Knesset qu’après 101 ans, l’heure était venue pour la Knesset de rejoindre les parlements du monde entier et les 31 pays qui ont déjà reconnu le génocide arménien.

 

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