Au cours des trois derniers mois de conflit avec le Hamas, les objectifs de la guerre israélienne ont subi des ajustements significatifs. Initialement fixés à la libération des otages et au renversement du Hamas, ces objectifs semblent de plus en plus difficiles à atteindre. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé lors d’une conférence de presse que la guerre contre le Hamas se prolongerait encore de nombreux mois, soulignant la nécessité de plus de temps pour remporter la victoire.
Cependant, des officiers supérieurs de l’armée israélienne reconnaissent désormais que la destruction totale des infrastructures de lancement de roquettes du Hamas peut ne pas être réalisable. Bien que le nombre de tirs de roquettes depuis Gaza ait considérablement diminué, la perspective de parvenir à un avenir sans roquettes provenant du voisin du sud semble peu réaliste selon ces officiers.
Au début du conflit, Israël s’était fixé deux objectifs majeurs : libérer tous les otages détenus par le Hamas et renverser le groupe terroriste, le privant de ses capacités militaires et le retirant du pouvoir à Gaza. Cependant, trois mois plus tard, malgré la présence massive de Tsahal sur le terrain, ces objectifs initiaux semblent difficiles à atteindre.
Le professeur Motti Neiger, de l’école de communication de l’université Bar-Ilan, souligne que les objectifs initiaux étaient probablement impossibles à réaliser. Fixer des objectifs inatteignables prépare le terrain à l’échec. Il insiste sur le fait que la guerre n’est pas uniquement une opération militaire mais aussi une bataille pour la conscience, et des objectifs plus modestes pourraient constituer une victoire psychologique.
Actuellement, l’armée israélienne cherche à obtenir autant de résultats que possible dans un contexte de pressions internationales croissantes en faveur d’un cessez-le-feu. Netanyahu a souligné que mettre fin à la guerre sans atteindre les deux objectifs, la libération des otages et le renversement du Hamas, n’était pas une option envisageable.
La situation devient plus complexe à mesure que le nombre de morts augmente de part et d’autre. Bien que les sondages montrent un large soutien de l’opinion publique israélienne à la guerre contre le Hamas, des voix critiques émergent, remettant en question l’utilisation de la puissance de feu israélienne et la sécurité des soldats.
Le temps presse également pour les 129 otages israéliens encore détenus. Netanyahu affirme que les efforts se poursuivent sans relâche pour les ramener. La libération des otages est considérée comme une obligation morale et fait partie de l’éthique nationale d’Israël. Cependant, les négociations complexes avec le Hamas laissent peu de place à l’optimisme.
Alors qu’Israël continue ses opérations à Gaza, il fait face à la difficulté d’écraser l’idéologie du Hamas, un objectif potentiellement hors de portée à court terme. L’issue de la guerre dépendra de divers facteurs, dont le soutien continu des États-Unis et l’attitude changeante de l’opinion publique israélienne face aux pertes croissantes parmi les troupes.
Les objectifs de guerre pouvaient être considérés comme inatteignables à l’origine, mais le contexte post-7 octobre ne permettait pas de fixer des objectifs moins ambitieux, car la population n’aurait pas accepté une telle concession. Malgré les difficultés rencontrées, on peut observer la détermination du gouvernement élargi à poursuivre les combats, peut-être de manière différente, mais en continuant les efforts pour éliminer la menace du Hamas et libérer les otages.
Jforum.fr
