Comment les sentiments personnels du président russe Vladimir Poutine envers Israël – et les Juifs – pourraient-ils influer sur la politique russe sur des questions clés?
Le président russe Vladimir Poutine vient en Israël cette semaine pour assister à la 75e commémoration de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz où 1,41 million de Juifs ont été gazés à mort pendant la Seconde Guerre mondiale.
La commémoration fait partie du cinquième Forum mondial de l’Holocauste (WHF) et est l’un des plus grands événements jamais organisés en Israël avec au moins 36 dirigeants mondiaux présents à l’événement marquant le 75e anniversaire de la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge.
L’événement a été organisé par l’État d’Israël, le musée de l’Holocauste Yad Vashem et WHF et se concentrera sur l’explosion de l’antisémitisme dans le monde occidental.
La visite de Poutine en Israël, sa première en huit ans, a été mise en doute le mois dernier lorsqu’une nouvelle mini-crise a éclaté entre Israël et la Russie concernant la détention d’Israéliens qui se sont rendus dans les aéroports russes où ils ont été interrogés et où leurs bagages ont été fouillés.
Cette décision semble être un message adressé à Israël concernant l’interdiction faite à des milliers de Russes d’entrer en Israël chaque année pour des raisons de sécurité.
L’attitude de Poutine envers Israël pourrait être qualifiée d’ambivalente.
D’une part, il autorise Israël à effectuer des frappes aériennes contre des cibles liées à l’Iran en Syrie malgré le déploiement du bouclier antimissile S-300 qui est conçu pour abattre les avions de chasse entrants, à l’exception de l’avion de combat furtif F-35 Adir d’Israël.
D’autre part, le leader russe n’a pas peur de chercher une confrontation avec l’Etat juif, comme la crise qui a éclaté sur le conflit israélo présumé downing d’un avion de reconnaissance de l’ IL-20 russe sur la Syrie au nord-ouest en septembre ici 2018.
Le dirigeant russe a par la suite acquitté Israël après avoir reçu des informations du Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou qui prouvait que des avions de combat israéliens étaient déjà de retour en Israël après avoir mené une frappe dans une base iranienne près du Liban au moment de la destruction de l’IL-20.
L’année dernière, une nouvelle mini-crise entre Israël et la Russie a éclaté après que les autorités russes ont arrêté et détenu le touriste israélien de 26 ans Na’ama Issachar à l’aéroport de Moscou.
Issachar a été surprise en train d’avoir 9,5 grammes de marijuana dans ses bagages, mais la femme a nié avoir connaissance de l’origine de la drogue.
Elle a ensuite été condamnée à 7,5 ans de prison et c’est là qu’une campagne nationale menée par la mère d’Issachar pour obtenir la libération de Na’ama a commencé.
Yaffa Issachar a même menacé d’empêcher Poutine d’assister à la commémoration d’Auschwitz de peur qu’il n’obtienne la libération de sa fille et a appelé le Premier ministre Netanyahou à utiliser sa relation spéciale avec le président russe pour le convaincre d’utiliser son droit de gracier les prisonniers.
Netanyahou a parlé à Poutine de la question à plusieurs reprises, mais la semaine dernière seulement, il a commencé à indiquer qu’il pouvait réussir et a publié une vidéo optimiste sur sa page Web à propos de sa dernière conversation avec Poutine.
Ce week-end, le journal russe Kommersant a rapporté, citant des responsables russes inconnus, que Poutine envisageait en effet de libérer Issachar malgré l’irritation d’un refus israélien de faire de même avec le citoyen russe Alexei Burkov qui a été arrêté par Israël et attend son extradition vers les États-Unis pour cybercriminalité des charges.
La question est maintenant de savoir ce qui motive Poutine dans sa relation quelque peu compliquée avec Israël.
La réponse à cette question se trouve dans ce qui est arrivé à l’ancien chef du KGB pendant sa jeunesse lorsqu’il vivait avec ses parents dans un appartement à Saint-Pétersbourg.
Les médias israéliens ont déjà publié quelques détails sur ces années apparemment fatidiques avec la Jewish Telegraph Agency ( JTA ) qui rapportait en 2018 qu’un couple de Hassidim ‘Habad âgé habitait dans l’immeuble où vivait Poutine et « s’occupait du garçon ».
JTA n’a pas rapporté de détails sur ces «soins» mais a indiqué que cela pourrait être la raison pour laquelle Poutine a un point faible pour les Juifs et Israël, comme le montre également le fait que le président russe a acheté un appartement à Tel Aviv pour son ancienne professeur, Mina Yuditskaya.
Maintenant, cependant, la feuille de Chabbat Dwash Chabbat, une publication avec des enseignements juifs composés par un groupe de Juifs proches du rav de Tibériade et du kabbaliste rav Dov Kook, a révélé de nouveaux détails sur la relation de Poutine avec ses voisins juifs.
Dwash Shabbat a obtenu ses informations du Grand rabbin russe Berel Lazar, chef du mouvement Loubavitch en Russie.
Selon le Dwash Chabbath, les parents de Poutine étaient de très pauvres Russes travailleurs qui avaient à peine assez d’argent pour pouvoir nourrir leur enfant.
Le couple juif était le seul à s’inquiéter du jeune Poutine, malgré la présence d’autres familles russes dans l’immeuble, conscientes de la situation problématique de l’enfant.
Chaque fois que les voisins juifs ont remarqué que le jeune Poutine était seul à la maison sans nourriture, ils lui ont préparé un repas décent et l’ont également invité à leur table de Chabbat et pour les fêtes juives.
Cela a exposé le jeune Poutine à des rituels juifs et des prières.
Ses voisins lui ont même acheté des vêtements et se sont assurés qu’il ne serait pas sans besoins essentiels.
Cela semble être la véritable raison du point faible de Poutine pour les Juifs et Israël.
Source hassidout.org