Pour Mélenchon « l’antisémitisme reste résiduel en France »

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Dans un texte publié sur son blog, le leader de La France insoumise est revenu sur l’interview de Benyamin Netanyahou sur LCI.

Par Alexandra Jaegy pour Le Point

Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a livré, ce dimanche 2 juin, son analyse de l’entretien télévisé du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, sur LCI, jeudi 30 mai. Dans une note, titrée « Netanyahou à la télé : la déchéance de l’officialité » et publiée sur son blog, l’homme politique affirme que « contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est, en tout cas, totalement absent des rassemblements populaires », rapporte BFM TV.

Pourtant, les actes antisémites en France ont été multipliés par quatre en un an, selon les chiffres du Conseil représentatif des institutions juives de France révélés en janvier dernier. En 2022, on en dénombrait 436 contre 1 676 en 2023. Après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, ces faits ont considérablement augmenté.

Entre janvier et mars 2024, la hausse est de 300 % par rapport à la même période en 2023, selon le gouvernement. À l’école, les actes antisémites ont aussi explosé. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) annonce une hausse de 45 % des signalements dans les collèges et les lycées français.

Insultes envers Meyer Habib

Le leader de La France insoumise est également revenu sur l’affaire du drapeau palestinien à l’Assemblée nationale. Sébastien Delogu, député LFI de Marseille (7e circonscription des Bouches-du-Rhône), a écopé d’une sanction lourde – une censure avec exclusion temporaire, soit la plus sévère – après l’avoir brandi. Il regrette une indignation à géométrie variable, en comparant cet événement à l’interview du Premier ministre israélien.

« Les perroquets des pouvoirs de notre pays se sont gravement interrogés pour savoir si les protestations populaires contre l’interview du criminel de guerre n’étaient pas elles-mêmes une entrave à la liberté d’expression. Une indignité de plus car ils ne se posaient pas ce type de question deux jours auparavant à propos de la sanction du député Insoumis Sébastien Delogu », écrit-il.

Concernant les accusations d’antisémitisme à l’égard de David Guiraud – député LFI qui a qualifié le député Meyer Habib de « porc » et de « cochon » –, Jean-Luc Mélenchon estime qu’elles sont « caricaturales ». « Le rayon paralysant abusif de l’accusation d’antisémitisme est désormais sans effet », avance-t-il.

La sortie de Jean-Luc Mélenchon a provoqué des réactions à gauche. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, s’est interrogé sur X : «Pourquoi minimiser les actes antisémites quand tout indique qu’ils explosent ?». Les deux partis, naguère alliés au sein de la Nupes, ont fini par rompre tous rapports au lendemain des attaques du 7 octobre. L’ancien lieutenant de LFI Alexis Corbière s’est dissocié des déclarations du leader de gauche radicale. «Je considère que l’antisémitisme est une réalité, il est là, comme d’autres formes de racisme», a-t-il lâché.

Le candidat du PS aux européennes, Raphaël Glucksmann, souvent pris pour cible par LFI, a contredit Jean-Luc Mélenchon lundi matin sur France Inter. «C’est tout sauf résiduel, a-t-il commencé. Vouloir minorer cette montée de l’antisémitisme est une catastrophe, il faut y faire face et clairement dire : ça ne passera pas.» Sans citer nommément Jean-Luc Mélenchon, ni même LFI, Raphaël Glucksmann a ajouté que «toute forme de brutalisation du débat public, tout clin d’œil répugnant, toute forme d’appel aux plus bas instincts, est profondément irresponsable».

 

 

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