Autour de la table de Chabbath, n°404 Souccoth
Ces paroles de Tora seront dites pour la Refoua Cheléma de Avigdor Ben Gina parmi tous les malades du Clall Israël
Nous avons la chance, Chabbat prochain et en France aussi le lendemain dimanche, de fêter Souccoth. Le calendrier hébraïque est magnifique, depuis les jours austères et de repentance Roch Hachana et Yom Kippour, nous entrons directement sous la Soucca, cette petite cabane, accompagné des quatre espèces végétales Loulav, Ethrog, Hasdass et Arava. Le Midrach plusieurs fois rapportés par votre feuillet préféré enseigne que, si au grand jamais, on devait écoper d’un jugement sévère, que D’ nous en préserve, lors de ses derniers jours, il nous resterait à prendre nos bagages et de prendre l’exil sous notre sainte cabane. De cette manière élégante, on prend sur nous, à l’avance, la punition de l’exil afin que l’année à venir soit exemptée d’une telle punition (bar minan). La grande douceur sera, que durant notre passage éphémère sous notre Soucca, on vivra un temps particulièrement agréable. En effet, la Halakha (loi juive) stipule que l’on y placera ses beaux services et qu’on se revêtira de nos plus beaux habits de Yom Tov et ‘Hol Hamo’éd. Donc en prenant cet exil doré, on aura la certitude qu’Hachem nous préservera de grands maux pour l’année à venir. N’est-ce pas beau d’être né juif, mes chers lecteurs ?
Une fois, un grand commerçant s’était rendu auprès d’une sommité de la ‘Hassidouth : l’Admour de Gour, le Beth Israël. Le nanti dira au rav qu’il est comblé dans sa vie, il ne lui manque rien. Il possède de gros revenus, une belle famille et tout le monde est en bonne santé, béni soit Hachem ! Seulement il lui manque quelque chose : la joie. Il dira : »Rabbi, je ne comprends pas ce qui m’arrive, j’ai tout pour être heureux mais je ne le suis pas ! » Le rabbi lui répondit d’après un verset dans les Tehilim (30.12) : »Ouvre ton sac et fait venir la joie ! ». Et le rav d’expliquer à sa manière : »Le roi David nous donne un conseil pour accéder à la joie : ouvre ton sac de richesses donne à ton prochain et aux bonne œuvres (ndlr : d’ailleurs je connais personnellement un très bon Collel du rav Asher Brakha-Bénédict situé à Raanana et avec des succursales dans beaucoup d’autres villes du saint pays…). Ouvre ton cœur à ton prochain : plus tu mettras la main à la pâte, plus ta joie grandira et tu atteindras le bonheur. Fin de l’anecdote. Donc si parmi mes fidèles lecteurs il existe certains qui sont tracassés par les soucis quotidiens, même alors que la fête de Souccoth est à notre portée, je leur propose cette semaine le conseil de ce grand de la Tora : s’occuper des besoins de son prochain cela peut être pécuniaire mais c’est aussi et bien des fois le soutien physique ou morale. Et cela commencera bien évidement par nos plus proches : sa femme, ses enfants puis le cercle des amis et enfin de la communauté plus éloigné. D’ailleurs le Choul’han ‘Aroukh (529) tranche qu’on devra acheter à sa femme des vêtements neufs ou des bijoux (pour la fête) et à ses enfants des friandises et on sera aussi redevable de procurer de la nourriture aux différents pauvres. C’est peut-être l’intention du verset lorsqu’il est écrit au sujet de la fête de Souccoth : « Et tu te réjouiras durant la fête : toi, ton fils, ta fille ta servante, le Lévi le converti l’orphelin et la veuve qui se trouvent dans ta ville » « (Devarim 16.14). C’est-à-dire que pour accéder à la vraie joie il faudra veiller à ce que son prochain ait de quoi passer dignement la fête.
Et pour tous ceux qui n’ont pas la possibilité de soutenir leur prochain par exemple s’ils habitent en Auvergne, Honfleur ou même au Cameroun, la communauté juive reçoit notre feuillet là-bas, je leur propose un autre conseil pour y accéder. La Guemara au début de Soucca enseigne qu’une Soucca élevée de plus de 20 Amoth soit plus de 10 mètres, est impropre à la Mitsva. Une des raisons données dans la Guemara (Souca 2) est qu’au-delà de 20 amoth un homme se trouve sous l’ombre des pans de la Soucca et non sous l’ombre du toit (sekhakh). En effet, le principal de la Mitsva c’est le toit ; la preuve est que ses murets peuvent être constitués de toutes les matières métal, plastique ou pierres tandis que le toit n’est valable que s’il est constitué de matière végétales. Le « Aroukh Laner » dans une introduction au traité Soucca explique que les pans sont une allusion à toutes les données de ce monde qui entourent l’homme depuis le bas. Cependant l’homme perspicace lève son regard vers le ciel le toit de sa Soucca. Il sait que le principal de sa cabane c’est le toit car il représente la Providence Divine. En levant notre regard on se rappelle de la Main Divine qui veille sur nous. C’est cette Main qui nous surveille et guide nos pas. On aura confiance que tous nos besoins seront assurés à chaque moment. Donc la Soucca vient nous éclairer que la Présence Divine est présente dans nos vies. Or, si notre Soucca est trop élevée, on se sent protéger par les pans : on place trop notre confiance dans les données de ce monde par exemple son boss ou le directeur du personnel ou même le Roch Collel, pour ceux qui ont la chance d’étudier au Beth Hamidrach. La vraie délivrance de l’homme provient d’Hachem et non des hommes.
Donc la magnifique Table du Chabbat vous a proposez cette semaine deux antidotes afin de passer de magnifiques fêtes de Souccoth nous permettant de lever son regard vers le haut et de voir que durant sept jours notre protection, sécurité et confort sont assurés pas ce frêle toit. C’est la preuve que toute l’année c’est similaire : c’est Hachem qui organise les événements de notre vie, qui nous prend la main et nous élève, celui qui veut bien Lui tendre la main. De plus, et pour vous donner du baume au cœur, je conclurais par un enseignement des Kabbalistes (Gour Arié, au nom du Ari zal) : celui qui est particulièrement joyeux tous les jours de Souccoth sera assuré d’avoir une année pleine de joie ! Donc c’est le moment de mettre le paquet et on sera sûr d’avoir du bonheur TOUT LE LONG DE L’ANNÉE !
Par le mérite de la bénédiction du Tsadik
J’ai le plaisir de vous présenter une « perle » du rav Elimeleh Biderman chlita. L’histoire se déroule sous les cieux cléments de la Terre sainte d’il y a 80 années en arrière au tout début de la création de l’Etat juif. Il s’agissait d’un très vieil habitant la ville sainte de Jérusalem. Cet homme avait une longévité tout à fait extraordinaire puisqu’il avait atteint l’âge inespéré de 116 ans. Qui plus est, il se portait comme un senior (tranche 65/75) ! Seulement il avait demandé les services d’un Admour, le « Chélmé Rebe », qui résidait dans l’ancienne ville. L’Admour dépêcha un émissaire et le vieil homme expliqua qu’il avait un problème dont il ne trouvait pas la solution. Il expliqua que son fils unique âgé de 90 ans souffrait de maux inguérissables et qu’il était alité dans un hospice de vieillard de la veille ville. Il demanda l’aide du rav car, avec l’âge, il avait des difficultés à venir visiter son fils. L’admour se dépêcha de rencontrer le fils alité et lui demanda la raison de ses maux. Le fils expliqua que sa situation ne ressemblait en rien à celle de son père. Il rajouta : « J’ai encore 4 ans à vivre ». L’Admour demandera des explications mais ce dernier répondit: c’est un secret, et si vous voulez savoir plus, allez parler à mon père ». L’Admour reprit la direction du père en lui demandant des explications. Le père raconta son histoire : « Je suis né il y a plus d’un siècle en Europe centrale. Dans ma prime jeunesse, je n’étais pas doué pour les matières scolaires. Mes parents m’ont envoyé au Talmud Tora de la ville mais rapidement je faisais l’école buissonnière… En final mes parents m’ont fait travailler à la poste comme postier/facteur. Depuis le levé du jour jusqu’au soir je courrais d’un endroit à un autre de la ville. Une fois la veille de Souccoth j’ai reçu un colis de livres à remettre au Tsadik et Talmid ‘Hakham de la ville: Rabbi Hillel de Koulmié (un élève du ‘Hatham Sofer). Je suis rentré chez lui et pour la première fois, je voyais le saint homme très préoccupé. Je me suis dit que c’était dû au fait qu’il n’avait pas de Soucca pour les fêtes ou qu’il n’avait pas les quatre espèces du Loulav. En rien, sa soucca était derrière sa maison tandis qu’un magnifique Ethrog et Loulav trônaient dans sa pièce. Je lui demandais alors avec beaucoup d’humilité les raisons de sa tristesse. Il me répondit : « Je ne te cacherai rien, mais cette année j’ai bien peur de ne pas pouvoir accomplir la Mitsva de dormir dans ma Soucca. En effet, depuis quelques jours une bande de malintentionnés me fait des problèmes, peut-être comme les ancêtres des libéraux de notre époque qui sont dérangés par la religiosité du rav de leur ville ? Ils m’ont même prévenu que cette année ils ne me laisseront pas dormir dans ma Soucca. Le rav n’avait pas de force pour se protéger contre cette bande de vauriens, donc il ne savait pas quoi faire. Je lui proposais alors de dormir les sept jours de Souccoth sous sa cabane et de me tenir prêt pour en découdre avec les intrus. A l’époque j’étais un très fort gaillard qui n’avait peur de rien et encore moins d’une bande de souloux. Le rav était content et il retrouva son sourire. Le jour dit de la fête, je me retrouvais à dormir dans la cabane en tenant un lourd gourdin dans mes mains. L’heure dite arriva, vers les 2 heures du matin des coups se firent entendre à la porte du rav, c’était une bande d’éméché. J’ai pris prestement mon bâton et je me suis posté devant le groupe et avec toutes mes forces j’ai donné des coups de toutes parts. Le groupe de larrons était complétement désarçonné, ils pensaient se trouver devant un veil homme sans défense et voilà qu’ils avaient en face d’eux un lion enragé. En peu de temps ils furent en déroute et depuis lors ils ne revinrent plus importuner le rav. A la fin de la fête, le rav était particulièrement heureux comme la magnifique Table du Chabbat vous l’a bien expliqué : Souccoth est le temps de notre joie et les bénédictions se réalisent. Il me dit alors: « Je te bénis d’une longue vie jusqu’à 120 ans et aussi que tu ne vois pas mourir dans tes jours ta descendance »
Fin de l’épisode qui remontait à plus de 100 années en arrière. Donc conclu cet ancien Juif de Hongrie, « quand mon fils te dit qu’il en a encore pour quatre ans, il a raison, car j’ai 116 ans il me reste quatre ans pour que la bénédiction finisse son effet ». L’Admour resta suffoqué de l’histoire et garda en tête les paroles du senior. Durant les quatre années il garda contact avec le responsable de l’hospice ainsi qu’avec des proches du père. Quelques temps plus tard précisément 4 ans après on informa l’Admour que le vieillard venait de décéder. Une heure après, il appela la direction de l’hôpital et on l’informa que le fils venait aussi de rendre son âme à l’âge vénérable de 94 ans. Fin de l’anecdote véritable.
On retiendra le pouvoir de bénédiction des Tsadikim par le mérite de la joie des jours de Souccoth…
Coin Halakha : Durant les 7 jours de Souccoth (et en Gola 8 jours) on résidera dans une Soucca. C’est une cabane faite au minimum de 3 pans c’est mieux d’en faire 4 sur lesquels on placera un toit, le « skhakh ». La surface minimale est de 70 cm sur 70 cm avec une hauteur minimal de 98 cm. Le toit est fait d’un végétal qui sera détaché du sol, la branche d’un arbre est impropre pour le toit de la Soucca tout le temps où elle est rattachée à l’arbre. On ne pourra pas utiliser un objet manufacturé, même de bois, pour confectionner le toit. Avant de poser le toit il faudra d’abord monter les pans puis placer le toit. On fera attention de placer la cabane sous le ciel. On vérifiera qu’il n’y a pas les feuillages d’un arbre ou même un balcon au-dessus du toit de la Soucca même si il est particulièrement élevé car cela rend la Soucca impropre pour la Mitsva.
Hag Saméah aux Rabanim, Avrékhim, tous mes lecteurs et le Clall Israël
David Gold
Une Berakha à un de mes fidèles et perspicace lecteur David Timsit (Raanana) afin qu’il passe avec son épouse et ses enfants de magnifiques fêtes de Souccoth.