Evoquant le massacre de plus de 1 200 juifs le 7 octobre en Israël par les terroristes du Hamas, Conesa fait un parallèle et rappelle qu’il y a des similitudes avec les résistants français pendant l’occupation nazie : les résistants étaient qualifiés de terroristes par les Allemands, comme le Hamas est qualifié de terroriste par les Européens.
Si l’expert trouve des similitudes entre le Hamas et les résistants, c’est que les résistants ont brûlé vifs des bébés allemands, ont violé leurs femmes devant leurs enfants et mari, et leurs enfants devant leurs parents ; c’est qu’ils ont décapité et démembré vivant des bébés, des femmes et des vieillards – devant leurs familles. Je ne crois pas avoir lu ceci dans les livres d’histoire. Mais qui suis-je ? Je ne suis pas un expert.
En revanche, concernant Israël, Conesa n’a pas beaucoup de culture. Moi si.
Dans l’émission, il dit ceci :
“Quand vous avez un gouvernement qui autorise les juifs radicaux à s’installer en Cisjordanie, avec des routes protégées par l’armée, cela tue l’État palestinien, » explique Conesa.
Il critique aussi la politique israélienne actuelle sous la direction de Netanyahou, qu’il qualifie d’”extrémiste”.
“Netanyahu est un extrémiste, simplement, il a la force, et le fait qu’un extrémiste utilise la force ne le rend pas plus légitime que le faible qui va utiliser le terrorisme. »
Décodage
“Quand vous avez un gouvernement qui autorise les Juifs radicaux à s’installer en Cisjordanie, avec des routes protégées par l’armée, cela tue l’État palestinien.
- Conesa n’a jamais entendu parler des accords d’Oslo, qui font pourtant partie des accords internationaux.Pour un expert en relations internationales, ne pas connaître Oslo, c’est à peu près aussi énorme qu’un garagiste qui ne saurait pas qu’entre le moteur et les roues d’une voiture, il y a une boîte de vitesse. Madame Michu ne le sait pas. Le garagiste doit le savoir, l’expert Conesa devrait le savoir.
- Que disent les accords d’Oslo ? (je rappelle à Conesa qu’ils sont le résultat de la volonté des Arabes de l’OLP, signataires des accords.) Ils disent que la Judée Samarie, territoires contestés, sera divisée en trois zones, A, B, et C.
A
La zone A désigne les régions de Judée Samarie où l’Autorité palestinienne (AP) s’est vu accorder un contrôle total sur les questions civiles et de sécurité. La règle spécifique pour la zone A peut être résumée comme suit :
- Administration civile :
L’Autorité palestinienne exerce un contrôle administratif exclusif sur la zone A. Cela comprend la gouvernance, les services civils et la fourniture de services de base tels que l’éducation, les soins de santé et l’administration locale.
- Responsabilité en matière de sécurité :
L’Autorité palestinienne est responsable du maintien de l’ordre public et de la sécurité dans la zone A. Cela implique la mise en place et le maintien d’une force de police palestinienne chargée de faire respecter la loi et l’ordre, de prévenir la criminalité et de maintenir l’ordre public.
- Coopération israélienne en matière de sécurité :
Bien que l’Autorité palestinienne soit responsable au premier chef de la sécurité dans la zone A, Israël et l’Autorité palestinienne sont censés coopérer sur les questions liées à la sécurité, notamment en partageant des renseignements, en coordonnant les patrouilles et en répondant aux préoccupations mutuelles en matière de sécurité.
- Élections palestiniennes :
Les accords d’Oslo prévoyaient la tenue d’élections en Judée Samarie et dans la bande de Gaza, afin de permettre la mise en place d’un organe de gouvernement palestinien démocratiquement élu. L’Autorité palestinienne a été autorisée à organiser des élections dans les zones qu’elle contrôle, y compris la zone A.
B
Zone B : En vertu des accords d’Oslo, la zone B a été désignée comme une zone où les Arabes auraient le contrôle administratif et la responsabilité des affaires civiles, tandis qu’Israël conserverait le contrôle des questions de sécurité. Les droits et responsabilités spécifiques accordés à Israël dans la zone B sont les suivants :
- Contrôle de la sécurité : Israël conserve un contrôle général de la sécurité dans la zone B, y compris la prévention du terrorisme et la protection des citoyens israéliens.
- Affaires civiles : L’Autorité palestinienne (AP) reçoit une autorité autonome limitée pour les affaires civiles dans la zone B, y compris l’éducation, la santé et l’administration locale.
- Coopération conjointe : Israël et l’Autorité palestinienne sont censés coopérer et coordonner leurs activités dans la zone B, y compris les questions liées à la sécurité et au développement des infrastructures.
- Contrôle des frontières : Israël conserve le contrôle des frontières extérieures de la zone B, y compris la circulation des biens et des personnes à l’intérieur et à l’extérieur de la zone.
C
Dans le cadre des accords d’Oslo, la zone C a été désignée comme une zone où Israël maintiendrait un contrôle civil et sécuritaire total. Les droits et responsabilités spécifiques accordés à Israël dans la zone C sont les suivants :
- Sécurité et contrôle civil :
Israël a le contrôle total de la sécurité, de l’administration et des affaires civiles dans la zone C. Cela comprend le contrôle de l’application de la loi, de la planification et du zonage de l’urbanisme, du développement des infrastructures (routes, hôpitaux, écoles, administrations locales, assainissement des eaux, eau courante, entretien, écologie, électricité, etc.) et de la gestion des ressources.
- Peuplement : Israël a le pouvoir d’établir et de maintenir des villes, villages et communes israéliennes dans la zone C, ainsi que le contrôle de la planification et de la construction dans ces zones.
- Ressources en terre et en eau : Israël a le contrôle des terres et des ressources en eau dans la zone C, y compris la gestion et l’allocation de ces ressources.
- Présence palestinienne : Les Arabes résidant dans la zone C sont soumis au régime militaire israélien et doivent obtenir des autorités israéliennes permis de construire et de développement.
Conesa ne sait pas cela. Il vient de le lire pour la première fois de sa vie ici. Ce qu’il vient de lire ne lui plaît probablement pas, alors je lui rappelle que les droits d’Israël en zone C résultent de la volonté de l’OLP, qui a signé cet accord, deux fois d’ailleurs.
Conesa a tout faux
Lorsque Conesa déclare : « Quand vous avez un gouvernement qui autorise les Juifs radicaux à s’installer en Cisjordanie, avec des routes protégées par l’armée, cela tue l’État palestinien », il a tout faux.
Ce n’est pas le gouvernement qui autorise les Juifs à s’installer en « Cisjordanie », ce sont les accords internationaux.
Sauf erreur de ma part, Conesa, les Juifs, radicaux ou pas, ont droit de se loger. Vous avez le droit de considérer que les Juifs de Judée Samarie sont des radicaux, et ils le sont peut-être. Cela ne leur donne pas moins de droits au logement que les Israéliens arabes radicaux, que les Israéliens extrémistes de gauche, ni, chez vous, que les nazillons et les communistes.
Les routes protégées par l’armée le sont en vertu des accords d’Oslo. Si ça vous déplaît, allez chercher Yasser Arafat outre-tombe et dites-lui d’annuler sa signature.
Oui, tout cela tue peut-être l’Etat palestinien. Ca s’appelle le droit international. Tout comme la résolution 80 de la Charte des Nations unies qui interdit à l’ONU de créer un Etat palestinien.
Netanyahou « extrémiste »
Conesa déclare :
“Netanyahu est un extrémiste, simplement, il a la force, et le fait qu’un extrémiste utilise la force ne le rend pas plus légitime que le faible qui va utiliser le terrorisme. »
Le Likoud auquel appartient le Premier ministre Netanyahou est un parti de centre droit. Netanyahou est l’un des politiciens les plus à gauche du gouvernement actuel, avec Yoav Galant.
Conesa ne connaît pas la langue française. Le terme « extrémiste », en politique, désigne l’absence de partis ou de personnes plus extrêmes.
Un brillant auteur de ma connaissance a dressé, sur Israël24 7.org, une cartographie des différents partis politiques israéliens. Je recommande à Conesa sa lecture. Il apprendra qu’à la droite du Likoud se trouvent le Shas, le Sionisme religieux, l’Union Tora judaïsme, et Israël Beitenou, ce qui classe difficilement le Likoud à l’extrémité.
Netanyahou pas légitime ?
Conesa s’égare, en parlant de la « force » et de la légitimité de Netanyahou. La “force”, c’est l’armée et de la police, comme dans tous les pays. Conesa pense-t-il qu’Israël n’a pas le droit d’avoir une “force” ?
Qant à la « légitimé », que quelqu’un explique à Conesa qu’Israël est une démocratie, que des élections ont eu lieu en novembre 2022, et que Netanyahou a été élu, moi je refuse de le lui révéler.
Conclusion
A la date d’arrêt de mes connaissances, c’est à dire hier soir après dîner, les négociations sur le statut final de la Judée Samarie n’ont pas encore été conclues, et la situation n’est toujours pas résolue : les accords d’Oslo sont toujours en vigueur. Si Conesa en sait plus, qu’il m’éclaire de ses lumières.
Et parlant de lumières, Audiard disait : « Faut pas parler aux cons, ça les instruit ». Je ne pense pas que Pierre Conesa soit con.
Le FLN algerien était moins un mouvement de résistance qu’un mouvement nationaliste, raciste et xénophobe. Les massacres perpétrés à Oran en 1962 ont donné lieu à des atrocités comparables à celles du pogrom antisémite du 7 octobre 2023. Les résistants français au contraire n’ont jamais commis la moindre atrocité sur une population civile y compris allemandz. Ce Pierre Conesa est un méprisable et inepte individu (je m’exprime en termes euphémiques) comme il en existe un grand nombre en ce siècle barbare