Petite définition de l’éducation d’après la Tora

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Autour de la table de Chabbath, n° 434 ‘Hol hamo’èd Pessa’h

Une berakha afin que tous nos soldats et les otages reviennent à la maison en bonne santé.

On a la chance de vivre la fête de Pessa’h et le Séder est à peine passé que j’ai pensé vous faire partager un enseignement d’un de nos maîtres au sujet de l’éducation. En effet, ces jours (de demi-fête) sont l’occasion d’entretenir avec nos enfants un dialogue. Ce n’est pas fortuit que les Sages de mémoire bénie ont institué le « Ma Nichtana » le jour du Séder car Pessa’h est avant tout la fête de la transmission de valeurs à la nouvelle génération. Donc, si tout le long du Séder on a parlé ÉDUCATION il serait intéressant de connaître le point de vue d’un grand de la Tora : rav Moché Feinstein zatsal sur le sujet. Il écrit dans une responsum (Yoré Dé’a 3/76) envoyée, il y a 50 ans, ces mots (traduction libre):

« Pour ce qui est de la réussite dans l’éducation et comment se comporter avec nos enfants : il n’y a pas de principe. Tout dépend de la nature de l’enfant que Hachem nous a octroyé. Généralement il faut corriger avec douceur, et exceptionnellement avec sévérité. De sorte que les enfants comprendront plus tard que c’était pour leur bien car ils entendront que c’était aussi la volonté de Hachem. Le principe général c’est d’éduquer son fils (fille) dans la foi en Hachem et de Sa Tora, de lui démontrer que tout ce que ses parents lui offrent est un cadeau du Ciel. Alors, il acquerra l’amour de Hachem car il acceptera ses parents comme des  envoyés du ciel qui lui ont été offert. A ce moment l’enfant aura le bénéfice de l’amour de ses parents et il acceptera leurs demandes. Il n’aura pas besoin de punitions car il comprendra que c’est pour son bien. Pour la bonne réussite il faudra veiller à ce que le père et la mère soient sur la même longueur d’onde et aussi beaucoup prier pour la réussite des enfants. Parler Emouna (foi) avec ses enfants commence très tôt dès qu’ils ont conscience d’avoir des parents et même avant qu’ils ne sachent parler. » Fin de la lettre du rav Feinstein zatsal.

De ces paroles très innovantes on apprendra que de faire savoir à son jeune fils/fille que toutes les bontés qu’on lui prodigue proviennent du Ribono chel ‘Olam , car c’est Lui le vecteur de tout le bien sur terre, l’enfant appréhendera qu’il existe un partenariat entre ses parents bien aimés et le Créateur. C’est-à-dire qu’il comprendra que les choses fondamentales de son existence sont liées avec Hachem et Sa Tora et que ses parents font AUSSI parti du plan divin.

Guérir par la Matsa ?

Le saint Zohar appelle la Matsa :  » Nahama dehimnouta  » : le pain de la foi et aussi le « pain de la guérison » (2° Partie 183 : 3° partie 251). D’après le Zohar, la Matsa n’est pas seulement le souvenir de la sortie de l’esclavage, c’est beaucoup plus. C’est une manière d’accéder de nos jours à la guérison de nos maux spirituels et d’accéder à la foi en D’.

Peut-être qu’on peut expliquer ce phénomène de Foi/Guérison d’une manière simple. C’est que notre renforcement dans la foi amènera la guérison, sur beaucoup des peines que la vie peut procurer. De plus, il est très intéressant de savoir que la Matsa c’est la seule Mitsva qui soit liée avec la nourriture. En effet, lorsque le Temple de Jérusalem existait, nous avions la Mitsva de manger des korbanoth (sacrifices) pour les Cohen et les propriétaires des animaux. Depuis, il n’existe plus de Mitsva liée avec les aliments. Par exemple à Chabbat, bien manger c’est une imposition des Prophètes pour faire que le Chabbat soit un « délice », mais l’alimentation en elle-même n’est pas une Mitsva.

On peut expliquer le fait que la Matsa s’appelle « le pain de la Emouna » parce que tout au long de la soirée du Séder on raconte la longue histoire de l’esclavage puis les plaies et enfin la sortie d’Égypte. Tout cela au moment où la Matsa est posée à table. De plus, au moment où l’on raconte la Haggada on doit découvrir les Matsoth. Donc c’est bien une manière de faire « rentrer » dans nos Matsoth tous ces concepts très élevés. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on mange la Matsa à la fin de la Haggada. De plus cette même nuit on mangera le Maror/herbes amères en souvenir du labeur égyptien puis le « sandwich » de la Matsa et du maror en souvenir du sacrifice de l’agneau pascal. Tout ce grand cérémonial pour faire « rentrer » dans notre corps tous ces concepts élevés et par là nous faire acquérir un haut niveau de foi et croyance.

Cependant il faut savoir que l’obligation de manger de la Matsa c’est uniquement le 1er jour (Choul’han Arou’h 475.7) en Israël et le 1er et 2ème jour (décret des rabanim) en diaspora, les autres journées de Hol Hamoèd, il n’existe pas de Mitsva de manger de la Matsa. Mais durant, tous les jours de Pessa’h il sera interdit de manger du ‘Hamets, cependant, quelqu’un qui a du mal à digérer les Matsoth, pourra se nourrir autrement. La Mitsva de manger la Matsa c’est précisément le premier soir comme il est écrit : « Le soir vous mangerez des Matsoth ». Le ‘Hok Ya’akov explique que la Matsa de la semaine de Pessa’h ressemble à ce que l’on retrouve pour l’abattage rituel de la viande. En effet, en jour ouvrable il n’existe pas de Mitsva de manger de la viande cachère. Uniquement celui qui veut manger un bon steak est obligé de demander à son boucher de la viande qui a été abattue suivant le rituel mais il ne pourra pas manger de la viande tuée par une décharge électrique. De la même manière, à Pessa’h, quelqu’un qui veut manger du pain ne pourra pas en manger, il consommera uniquement de la Matsa.

On conclura que le Gaon de Vilna (Ma(assé Rav) chérissait beaucoup cette Mitsva de la Matsa et considérait par contre que même s’il n’existe pas d’obligation de manger de la Matsa les sept jours de fête, il reste que celui qui en mange accompli une Mitsva. Dans le langage des Yechivoth cela s’appelle  » Mitsva kiyoumith » c’est-à-dire que si tu en manges tu accomplis une Mitsva mais si tu n’en manges pas tu n’as pas fait d’infraction, à l’instar du Talit katan où il n’existe pas d’obligation de le porter sous ses vêtements, mais celui qui le porte accomplit une Mitsva.

Qui a vu le Roi ?

Le rav Felman zatsal rapporte une anecdote sensationnelle qui s’est déroulée il y a près de deux siècles en Russie. Cette histoire, il l’a entendue du rav Mikhael Feinstein qui était le gendre du rav Zeev de Brisk lui-même descendant des directeurs de la Yechiva de Volozin. L’histoire se déroule à l’époque du Tsar Nicolas 1er de Russie. Ce Tsar était connu pour sa grande haine envers le peuple juif comme quoi les choses ne changent guère sous d’autres cieux. Il est même rapportée une autre anecdote véritable, lorsque le Tsar était encore un jeune enfant à la cour royale de son père. Une fois est arrivée une délégation importante de Rabbanim pour rencontrer le Tsar. Alors que ces érudits en Tora se trouvaient dans une salle d’attente du palais, un jeune garçon, qui n’était alors que le prince héritier, entre dans la pièce et donne des coups aux Rabbanim de la délégation. Le rav Itsélé de Volozin scruta ce mauvais garçon et dit à ses collègues après son départ : « J’ai une tradition héritée de mon père, rabbi Haïm, qui l’a apprise de son maître le Gaon de Vilna que les descendants du peuple d’Amalek ont tels et tels caractères, et tous ces signes je les ai vu chez ce prince du royaume de Russie ». Et effectivement, ce jeune deviendra Nicolas 1er, l’Empereur de toutes les Russies et sera particulièrement mauvais pour la communauté. Il édictera un décret des plus terribles de l’histoire des communautés juives en Russie  : les cantonistes. Il s’agissait d’un décret des plus sordides, qui consistait à prendre de force tous les jeunes juifs de 7/8 ans et les embrigader dans l’armée du Tsar pour une période de 25 années. C’était un véritable kidnapping afin d’éloigner la nouvelle génération de toute pratique juive.

Cette histoire s’est déroulée donc lorsque Nicolas de triste mémoire était au pouvoir. Une fois sa haine encore plus exacerbée contre la communauté, il demanda à ses proches conseillers de venir dans le plus grand secret dans un de ses châteaux. Il présenta à ses conseillers un plan machiavélique à exécuter au plus tôt : la destruction de toutes les communautés juives du royaume. Il fallait concevoir ce plan en trois jours. Le roi avait donné des instructions précises, pour planifier un plan de destruction massive de tous les Juifs. Le Tsar donna trois jours à ses conseillers pour écrire un édit royal qui devait mettre fin à la présence juive en Russie. Comme ce plan devait rester sous le sceau du grand secret, le Tsar interdit à quiconque de sortir du palais royal, car après trois jours le Tsar devait revenir à minuit pour entériner l’acte officiel le signer et apposer son sceau. Le Tsar s’absenta, et les conseillers s’attelèrent à la tâche. Le troisième jour à 23 heures les trompettes de la garde du château sonnèrent, elles indiquaient que le roi venait de rentrer dans le palais. L’empereur Nicolas se rendit dans la salle du conseil et monta sur son trône. Il demanda à voir l’édit de la destruction de tous les Juifs, le ministre de l’armée lui tendit la lettre, et le roi lu l’édit qu’il allait signer, mais le tsar fit la grimace et dit : « C’est ridicule » et il déchira la lettre et la jeta au feu. Les conseillers et ministres étaient abasourdis, mais ne dirent pas un mot, puis le roi descendit du trône et il quitta le palais avec sa garde. Les conseillers étaient encore sous le choc : ils avaient travaillé d’arrache-pied pour mettre sur pied la destruction massive du peuple juif et c’est le tsar qui venait de tout arrêter. Puis de nouveau sur le coup de minuit, cette fois, les trompettes sonnèrent encore : c’est le roi qui arrive au palais, avec sa garde puis monte sur son trône. Il demande à ses conseillers l’édit de destruction. Les conseillers n’en crurent pas leurs oreilles, un des conseillers balbutie en disant : « Mais sa majesté vient juste de venir au palais et à déchirer elle-même l’édit « . Le Tsar eut un rictus de haine et de surprise sur son visage : « Qu’est-ce que tu dis  ? » Et le conseiller de répéter  : « Votre majesté est venue il y a à peine une heure et à détruit la lettre ». Le roi était en grande colère et dit : « C’est un mensonge, je ne suis pas venu, tu es passible de la peine de mort ». Alors, le ministre de l’armée s’exclama et dit : « Majesté, je le jure, ce conseiller à raison, il y a une heure votre majesté est venue au palais et a jeté au feu l’édit ». Le roi commença à réfléchir et il fit monter les soldats de la garde du palais pour savoir ce qui s’était passé. Les soldats russes confirmèrent que voici une heure sa majesté était venue avec son escadron dans le palais. C’était donc vrai. Le roi commença à prendre peur. Il réfléchit et dit qu’il abandonnait son projet contre la communauté juive, car il était certain que le Ciel était venu se mêler dans les affaires du royaume. Il quitta le palais royal et ne remit jamais son plan à exécution…

Cette histoire extraordinaire a été rapportée au rav de Volozin. Un jour il rencontra un des ministres russes et cette personnalité lui demanda  : » Est-ce que le rav a vu le D’ des Juifs ? Le rav répondit non car Hachem s’est dévoilé à Moché Rabbénou et au peuple juif lors de la traversée de la Mer Rouge et du don de la Tora et depuis aux prophètes. Le ministre, goy, lui dit : « Moi, j’ai vu votre D’ car j’étais présent lors de la réunion secrète et j’ai vu le roi venir à 23 heures et c’était le D’ d’Israël ». Comme le dit la Hagada de Pessa’h, à chaque génération se dresse contre nous, des tyrans qui veulent nous exterminer et c’est Toi Hakadoch Baroukh Hou qui nous en délivre, béni soit son Nom saint Pour TOUJOURS !

Hag Saméah pour tout le Clall Israel et à la semaine prochaine si D’ le veut.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.

David Gold – Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

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