Parachath Ki Tissa

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Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

Notre paracha traite en ses débuts de la mitsva du Ma’htsith Hachékel- la moitié du chékel. Ainsi il est dit : « Vous donnerez votre contribution (au sanctuaire) afin de recevoir l’expiation de la faute… »

En effet, nous sommes –d’après l’explication de Rachi- dans la deuxième année de la sortie d’Egypte, APRES la faute du Veau d’or. Et si les fins connaisseurs me rétorquent : c’est étonnant ce que dit le rav David Gold… voilà que la faute du veau est précisément décrite à la fin de notre Paracha –donc  après la Mitsva du Ma’htsith Hachékel ! La réponse qu’on apportera est qu’il existe bien des fois où la Tora ne respecte pas l’ordre chronologique des événements. En effet, la Tora n’est pas un livre décrivant l’histoire antique (ou pire encore, un vieux livre pour collectionneurs…) où toutes les années sont soigneusement épluchées… Nenni, c’est un livre d’enseignement pour l’homme: ce qu’attend Hachem de l’humanité ! Revenons donc aux premiers versets décrivant la Mitsva de la demi-pièce d’argent. C’est un prélèvement obligatoire pour les besoins du Sanctuaire. Rachi rapporte qu’il s’agissait en fait de trois catégories de prélèvements. Les Sages de mémoire bénite expliquent à partir d’une exégèse sur ce même verset qu’il fait allusion à trois catégories d’impôts. Le premier servait à réaliser les 100 socles d’argent massif qui permettait le soutien  des poutres qui formaient l’enceinte du Sanctuaire. Le second pour l’achat des sacrifices quotidiens (le sacrifice du Tamid du matin et de l’après midi) et le dernier c’était la contribution –cette fois volontaire- de la communauté juive pour l’édification du Temple.

Seulement Rachi rajoute une autre raison supplémentaire, c’est qu’après la faute du veau d’or, une grande épidémie sévit dans le campement juif provoquant de nombreuses victimes (à l’époque, le fait de mettre en quarantaine les personnes atteintes ne protégeait en rien les fauteurs…). Suite à ce sombre épisode, Hachem demandera à Moché Rabbénou de faire le décompte du peuple. L’allégorie qui est donnée par les Sages est assez saisissant : à l’image du berger qui compte son troupeau après le passage du loup dans la grange pour connaitre ce qu’il lui reste ! Or dénombrer un nombre d’individus n’est pas conseillé dans la Tora (cela amène le mauvais œil…) donc Moché se bornera à compter le nombre de pièces récolté pour connaitre la somme de personnes dans le campement.

Ces paroles de Tora seront étudiés pour l’élévation de l’âme de Haim Nahoum BEN Guitel (famille Kossman)  תנצבה 

A votre bon cœur, Messieurs Dames…

Rachi rapporte un Midrach, il enseigne que D’ a montré à Moché Rabbénou à quoi ressemblait la pièce du demi-chékel. Une pièce de feu est alors apparue sortant de dessous le trône divin. Le saint Alchikh Hakadoch pose une question. Pourquoi Hachem a-t-il eu besoin de montrer ce demi-chékel (qui est un volume d’argent), or Moché (qui était le roi du peuple) connaissait parfaitement sa valeur monétaire ? Donc qu’elle était la difficulté qu’a rencontré Moche Rabbénou au point que D’ eut  besoin de lui montrer une pièce de feu ? Le Alchikh répond que Moché avait un doute sur le fait qu’une simple pièce puisse amener l’expiation de la faute. On le sait, l’argent depuis l’aube des temps sert à acheter des biens de consommations, ses vacances et sorties etc… mais jamais, au grand jamais l’argent n’a servi au spirituel de l’homme ! C’était l’énigme que s’est posé Moché Rabbénou ! Donc la vision de la pièce qui sortait de dessous le trône divin venait signifier que le demi chékel provient de la même racine que les âmes du Clall Israël ! (On le sait, les âmes descendent du trône divin). Donc la petite pièce que les enfants d’Israël donnèrent pour le Sanctuaire et les sacrifices avaient un impact transcendant : dans les mondes supérieurs ! C’est du même niveau que les âmes juives !  Et effectivement l’étonnement de Moché est partagé jusque de nos jours encore  par une bonne partie du public. Car lorsque l’indigent de la communauté accoste le nanti en lui disant : « A votre bon cœur monsieur… ». Généralement l’argent donné  n’est pas perçu (par le donateur) comme un moyen de rédemption de sa personne mais plus tôt comme un trou dans l’équilibre parfois fragile des comptes familiaux. Or grâce à notre feuillet de cette semaine on aura compris que notre acte de générosité aura des impacts dans tous les mondes… Mieux encore, la Guemara fait  savoir qu’il existe au sein du peuple juif une famille maudite, celle d’Elie Hacohen. C’était le Cohen Gadol à l’époque du prophète Samuel dont les enfants se comportèrent mal (ils empêchaient la communauté d’offrir des sacrifices au Temple). La punition ne se fera pas attendre puisqu’Hachem jura que les descendants d’Elie, dorénavant, ne dépasseront pas l’âge de 20 ans ! Or la Guemara de Rocha Hachana 18 enseigne que deux grands Rabbanim descenderont de cette famille et vivront au-delà de 20 ans : Raba (40 ans) et Abaïé (60). La Guemara dévoile leurs secrets : la punition de la maison d’Elie ne s’effacera pas même grâce  aux sacrifices mais par l’étude de la Tora. Raba  s’est occupé de Tora, il vivra 40 années tandis qu’Abaïé étudiera la Thora ET s’occupera de générosité (l’aide au pauvre, l’orphelin, les Collelims et Yechivoth, etc…) et vivra 60 années ! Donc on voit que le ‘Hessed (conjugué avec l’étude de la Tora) a la capacité d’allonger les jours de l’homme !

On finira par une anecdote intéressante. Il existe une Yechiva très connue à Jérusalem, se nommant « Yéchiva Itri ». Son fondateur et Roch Yechiva s’appelait Mordéchai Eliphant zatsal. Cette homme parcourait le monde entier pour réunir les fonds nécessaires à son institution et parmi ses gros donateurs il y avait même un sénateur américain: Robert Empry qui était à l’époque un des conseillers du président Johnson. Lors d’une des visites de ce sénateur en Erets, il rencontrera le premier ministre de l’époque: Golda Meïr. Notre VIP américain était entouré de tout un staff de fonctionnaires et haut gradés d’Amérique (ainsi que son ami le Roch Yechiva d’Itri). Durant la discussion, le conseiller américain demandera : »I’ big your pardon… Pourquoi l’état d’Israël ne subventionne pas l’établissement religieux du rav Eliphant (à l’époque pas si lointaine, l’establishment socialiste de l’Etat hébreu ne voyait vraiment pas d’un bon œil les quelques Yechivoth qui parsemaient le nouveau pays…) ? » La réponse de madame le Premier ministre (qui devait être très similaire au discours frôlant l’antisémitisme de Liberman…) fut: » L’Etat d’Israël ne s’occupe pas de financer des institutions assez insignifiantes … ». Le Roch Yechiva rétorqua du tact au tact : « Alors pourquoi les Amériques soutiennent l’Etat d’Israel qui est important (au niveau de la qualité) mais tellement petit sur l’échelle de la planète !? De la même manière notre Yechiva est petite mais très importante pour l’ensemble de la communauté juive ! ». Goldal ainsi que tous les collaborateurs du gouvernement israélien restèrent bouches bées devant le conseiller américain ! A cogiter, au lendemain des élections mouvementées en terre sainte…

La Tsedaka qui a amené la fortune

Notre histoire véridique s’est déroulée il y a tout juste une dizaine d’années dans un quartier paisible de la grande ville de New York : Flatbouch/Brooklin. C’était un vendredi après-midi et Reb Jacob se trouvait dans sa voiture à l’arrêt. Seulement on pouvait discerner de grosses gouttes de sueurs qui perlaient sur son front ! En effet, il venait de recevoir le coup de fil d’un ami l’informant qu’il venait de perdre son investissement ! Or ce n’était pas la première fois qu’il faisait des mauvaises affaires, depuis plusieurs mois il perdait coup sur coup tous ses placements. Or Jacob n’est pas un homme qui aime les risques, il réfléchissait à deux fois avant de placer son argent dans n’importe quel business. Mais manque de Mazal/chance… il perdait alors à chaque fois ! Bien que cette dernière affaire devait être fructueuse à 90%; malgré tout ce sont les 10% restant qui auront le dernier mot ! Seulement les choses seront encore beaucoup plus corsées car il venait de perdre la dernière carte qu’il possédait ! Dorénavant il se retrouve sans le sou à l’approche du Chabath (pour un Business man, c’est extrêmement dur d’être sans le sou dans la poche !)… Il sait qu’à la maison l’attend sa femme et ses enfants pour qu’il ramène des courses pour le saint jour du Chabbath ; or il n’a rien pour faire des achats ! Cette fois les larmes coulent de ses yeux ! Il ne sait pas quoi faire : même sa carte bleue ne fonctionne plus car elle est largement au-dessous du crédit autorisé par la banque ! Qu’est-ce qu’il pourrait bien ramener ? Il réfléchit tout seul dans sa voiture, se remémorant tous ses efforts et son argent tombé dans le néant ! Jacob resta silencieux et pensif… Puis il ferma les yeux et leva son visage vers les cieux et fit une prière : » Ribon chel ‘Olam, Maitre du monde Qui nourrit toutes les créatures et donne la subsistance à toute Sa création ! Je t’assure, que si jamais Tu décidais de me sortir de mon impasse financière dans laquelle je me trouve, afin que je puisse vivre une vie honorable… Je te promets que dorénavant je serais ton envoyé fidèle pour toutes les causes sociales de la communauté ! Tout celui qui frappera à ma porte je l’aiderais pour ses courses (son super) et le soutiendrais… Maitre du Monde, je prends sur moi cette difficile œuvre que d’aider mon prochain ! Tout celui qui aurais une difficulté financière : ma maison sera grande ouverte, je m’y oblige !  » Après cette prière du fond du cœur, Jacob essuiera ses larmes et ressentira en lui des forces nouvelles émergées. Il répéta alors ces même paroles : » Dorénavant je veillerais à la subsistance de tout à chacun qui vient ! » Pour faire ses courses du Chabbath, il emprunta de l’argent à un des Gma’him (caisse d’aides) du quartier et rentrera à la maison avec de nouvelles forces… Le Chabbath se déroula dans la grande joie et la sérénitémalgré tous le revers de fortune… Le lendemain dimanche, Jacob arpenta les grandes rues de New York dans l’espoir de trouver une bonne occasion. Le jour même, une connaissance lui propose qu’il soit courtier dans une affaire immobilière. Jacob accepta et mit toute son énergie pour réaliser l’affaire. Et cette fois, la chance lui sourit… au bout de deux semaines il avait réalisé une magnifique plus- value ! Et pour la première fois depuis belle lurette, il se trouva devant son relevé bancaire qui marquait un super crédit ! Jacob le savait : c’était par le mérite de sa décision prise quelques temps auparavant… Or les choses continuèrent de plus belle ! La même semaine une autre opportunité se présenta, et notre homme toujours muni de son premier engouement réussit là où d’autres ont échoué ! Le résultat des deux affaires conjuguées fera devenir de Jacob un homme riche de la communauté. Mais notre homme n’est pas un homme qui oublia son vœu. Il écrivit alors un petit mot qu’il plaça à l’entrée de sa maison : » Tout celui qui a besoin d’une aide pour ses courses est le bienvenu ! » L’appel ne tomba pas dans les oreilles de sourds, très vite une foule d’indigents du quartier se tourneront vers notre Jacob. Et à chaque fois, il ne les laissa pas partir les mains vides ! A chacun il donna de l’argent liquide, pour d’autres un chèque et même les gens de sa maisonnée mettront la main à la pâte puisque sa femme ira jusqu’à donner du poulet sortit de son four ! Toute cette grande activité était effectuée dans la grande joie car Jacob savait que toute la clef de sa réussite dépendait de l’aide qu’il offrait aux pauvres ! Les années passèrent et les affaires de notre homme s’étendirent considérablement (il devint même  une des grandes fortunes de New York) tandis que son aide ne tarit pas non plus ! Heureux soit le Clall Israël ! Comme quoi, la Tsedaka n’appauvrit pas son homme!

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ veut   

David Gold (tel. De France: 00 972 55 677 87 47)

Pour tous ceux (ou celles) qui apprécient notre feuillet , on s’apprête avec l’aide d’Hachem de sortir un premier volume de « Autour de la table du Chabbat ». Cependant il reste à couvrir des dépenses d’impressions et de mises en page. Tous ceux qui aimeraient dédicacer le livre à la mémoire d’un proche ou  désirent nous soutenir; prière de contacter notre mail ou le téléphone déjà mentionné.

 

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