Les Palestiniens de Washington refusent d’être « réduits au silence »

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Les employés de la mission diplomatique palestinienne à Washington ont promis mercredi, lors de leur dernier jour de travail, que la fermeture ordonnée par l’administration de Trump ne les réduirait pas au silence. « Ce n’est qu’un nouveau départ », a lancé l’un d’eux.

« C’est une tentative de vous faire taire, c’est un acte de censure », a protesté Hakam Takash, un des diplomates de la représentation de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), sorte d’ambassade des autorités palestiniennes aux Etats-Unis.

« Aujourd’hui, vous allez tous repartir en tant qu’ambassadeurs pour porter ce message, et vous allez montrer au monde que la voix des Palestiniens ne va pas être réduite au silence », a-t-il ajouté lors d’une petite manifestation organisée devant les bureaux de la mission. Il a ensuite dévissé symboliquement la plaque de la représentation diplomatique de la façade du bâtiment où elle se trouvait.

Médiation refusée

Le gouvernement américain a annoncé en septembre la fermeture de cette mission. Il accuse les dirigeants palestiniens de refuser de parler avec l’administration Trump et d’engager des négociations de paix avec Israël. Les bureaux avaient officiellement fermé le 13 septembre, dernier jour de présence de l’ambassadeur Hossam Zomlot, mais les employés avaient un mois, jusqu’à ce mercredi, pour clôturer leurs dossiers.

« Malheureusement, cette administration américaine a démontré, par une succession de mesures hostiles, qu’elle préfère dicter sa loi plutôt que coopérer, contraindre plutôt que négocier », a déploré le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés dans un communiqué lu par une ex-diplomate de l’ambassade. Et de réaffirmer que Washington ne pourrait jouer les médiateurs dans le conflit israélo-palestinien tant que sa politique ne changera pas.

La fermeture de la mission s’ajoute à de nombreuses mesures spectaculaires américaines à l’encontre des Palestiniens depuis le gel des contacts diplomatiques provoqué par la reconnaissance par Donald Trump, fin 2017, de Jérusalem comme capitale d’Israël. Washington a notamment coupé son aide financière bilatérale ainsi que ses contributions à l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens.

« En attente d’un retour »

Plusieurs représentants d’associations américaines proches de la cause palestinienne ont aussi pris la parole.

« Ce que nous sommes venus dire est assez simple », a expliqué James Zogby, président de l’Arab American Institute. « Vous pouvez fermer ces bureaux et vous pouvez faire taire nos voix, mais le peuple palestinien ne partira pas. Il va rester, sur ses terres, dans les camps en attente d’un retour, et nous, en tant que communauté, nous allons rester pour être sa voix, la voix du peuple palestinien ».

Source www.swissinfo.ch

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