Omicron: comment est perçue la stratégie d’Israël en France

Omicron: comment est perçue la stratégie d’Israël en France

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Omicron: les stratégies sanitaires en Israël et en France

Quatrième dose de vaccin en Israël : avons-nous cinq mois de retard sur le pays hébreu?

Le gouvernement israélien a annoncé l’administration d’une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19 pour les personnes les plus fragiles. Le pays espère ainsi lutter contre l’arrivée du variant Omicron, alors que les contaminations repartent à la hausse.

« J’ai donné l’ordre de se préparer immédiatement pour le quatrième vaccin. Le monde suivra nos pas », a tweeté le Premier ministre israélien, Naftali Bennett. Mardi, il a annoncé que les Israéliens de plus de 60 ans, les personnes immunodéprimées et le personnel soignant auraient accès à une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19. Le gouvernement israélien espère ainsi lutter contre la propagation rapide du variant Omicron. Le ministère de la Santé a enregistré 1306 nouveaux cas de Corona depuis lundi, le chiffre le plus élevé depuis la fin du mois d’octobre. Le taux de résultats positifs de tests augmente de deux dixièmes, à 1,27% et le coefficient de contamination atteint 1,28.

Israël fait figure de pionnier dans le monde pour ce qui concerne la campagne de vaccination. Notre modèle vaccinal est-il similaire à celui de l’Etat hébreu ? Doit-on s’attendre à une quatrième dose dans les prochains mois ? Tour d’horizon.

Une première campagne extrêmement rapide

Israël a lancé sa campagne de vaccination massive contre le Covid-19 à la mi-décembre 2020. Deux mois après le début de celle-ci, le pays comptait la plus forte proportion de personnes vaccinées contre le Covid-19 au monde : près de 50% de la population. C’est d’Israël que venaient les premiers chiffres sur l’efficacité du vaccin : une étude publiée en février indiquait un taux d’efficacité de 46% après une première dose de Pfizer, de 92% après la seconde pour prévenir les infections. L’injection permettait d’éviter à 87% les hospitalisations et à 92% les cas graves.

La France a ouvert l’accès à la vaccination progressivement : fin décembre pour les publics les plus vulnérables, début février pour les professionnels de santé, puis les personnes âgées d’abord avant une ouverture à l’ensemble de la population adulte le 31 mai.

Si la France a lancé bien plus tard sa campagne de vaccination, elle a vite rattrapé Israël. Au 20 décembre, la France compte 72% de personnes totalement vaccinées contre le Covid-19, contre 63% en Israël.

Les premiers à constater la perte d’efficacité du vaccin

Dès le début de l’été, une remontée du nombre de contaminations est observée en Israël. La moitié de ces contaminations concernent des personnes complètement vaccinés. Les Israéliens sont les premiers à constater la perte d’efficacité du vaccin au fil des mois. Une remontée des contaminations qui ne sera remarquée que fin octobre en France.

Fin juillet, Israël autorise donc le recours à une troisième dose de vaccin pour les plus de 60 ans, avant de l’ouvrir à toutes les personnes âgées de plus de 12 ans à la fin du mois d’août. En octobre, des premiers résultats montrent que la troisième dose est efficace : le taux d’incidence pour les cas graves est de 126 chez les non-vaccinés, de 20 chez les doubles vaccinés contre seulement deux chez les triples. Au 20 décembre, 40% de la population israélienne a reçu une dose de rappel.

En France, la généralisation de la dose de rappel est décidée le 27 novembre pour toutes les personnes âgées de 18 ans et plus. Elle doit être administrée cinq mois après la dernière injection de vaccin.

La vaccination des enfants

Début novembre, Israël est confronté à ce que le Premier ministre qualifie de « vague des enfants ». La moitié des personnes contaminées sont des enfants. Le 10 novembre, le panel d’experts valide la vaccination des enfants de 5 à 11 ans avec Pfizer et des créneaux sont ouverts très rapidement.

En France, cette « vague des enfants » est aussi observée, avec une circulation active du virus dans les écoles. Ce mercredi, le ministre de la santé, Olivier Véran, a finalement annoncé sur BFMTV et RMC l’ouverture de la vaccination contre le Covid-19 à tous les enfants de 5 à 11 ans en France. Le gouvernement a obtenu l’aval du comité consultatif national d’éthique, de la Haute autorité de santé et du conseil d’orientation pour la stratégie vaccinale.

Vers une quatrième dose

Le ministre israélien de la santé, Nitzan Horowitz, déclare dès le 24 novembre qu’il n’est pas « déraisonnable de penser qu’une quatrième dose sera bientôt nécessaire ». Le 23 novembre, 9% des nouveaux cas diagnostiqués étaient des patients triplement vaccinés. Le 12 décembre, c’est un haut responsable du ministère israélien de la santé qui estime que « nous aurons besoin d’un quatrième vaccin » et qu’une décision sera bientôt prise à ce sujet. Il précise alors qu’il « est possible que la quatrième dose arrive en janvier ou en février. Si la maladie due à Omicron est plus bénigne que celle de la souche Delta, la quatrième dose ne sera proposée qu’aux adultes uniquement ».

Le 18 décembre, dans l’Express, Hervé Bercovier, professeur de microbiologie à l’Université hébraïque de Jérusalem explique que « le problème est que les gens âgés ont reçu leur booster dose au mois d’août, il y a 4 ou 5 mois et on ne sait pas pendant combien de temps elle sera efficace contre le nouveau variant Omicron (…). Le dilemme sera le suivant : soit une nouvelle formule du vaccin est disponible, soit la quatrième dose sera utilisée ».

Mardi, le Premier ministre israélien a donc finalement décidé de recourir à la quatrième dose, se réjouissant d’une « excellente nouvelle qui nous permettra de surmonter la vague Omicron qui est en train de submerger le monde ». Sur BFMTV, Cyrille Cohen, directeur du laboratoire d’immunothérapie à l’Université de Bar Ilan explique qu’une réduction de l’efficacité de la dose de rappel a été observée au bout de 3-4 mois mais que «c’est minime comparé à ce qu’on avait vu après la deuxième dose » et que la crainte d’Omicron a motivé la décision.

Les concertations se poursuivent mardi au sein du gouvernement et parmi les instances compétentes à propos de nouvelles mesures à prendre. Le Premier ministre souhaitait interdire aux enfants non-vaccinés de pénétrer dans les établissements scolaires ou supprimer les cours présentiels dans les villes « rouges » mais ses propositions ont été repoussées. En plus de mesures « d’encouragement » à la vaccination des enfants, le ministère de la Santé souhaite de nouvelles mesures parmi elles la limitation à 1000 personnes lors d’événements en plein air ou l’élargissement du cadre du Passeport vert à d’autres branches de l’économie, notamment les commerces de rues.

En France, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy a déclaré lors de son audition au Sénat le 8 décembre qu’il « est possible que nous ayons besoin à un moment donné d’une quatrième dose pour rappeler, et dans quel délai, je ne le sais pas encore ».

Jforum avec www.estrepublicain.fr et LPH

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