Le rav Chelomo Benézri a fait l’objet, en son temps, d’un procès, à la suite duquel il a été incarcéré en 2008 pour 4 années.
Né en 1961, il a été l’un des rabbanim de la Yechivath Or ha’Hayim, auprès du rav Reouven Elbaz, avant de se lancer dans la politique, dans le cadre du parti Schass. Il est élu à la Knesset en 1992, et devient président de ce groupe parlementaire. Il est réélu en 1996, et est nommé sous-ministre de la Santé dans le gouvernement de Benyamin Netanyahou. Il est réélu en 1999 et est nommé ministre de la Santé dans le gouvernement d’Ehud Barak.
Au cabinet d’Ariel Sharon en 2001, il devient ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, jusqu’au élections de 2003. En 2003, il est réélu. Le 29 mars 2006, le jour après les élections, il est inculpé par le bureau du Procureur de la République d’Israël Menachem Mazuz, à l’acceptation de pot-de-vin et de violation de la confiance du public. Le 1er avril 2008, il est reconnu coupable de corruption passive, abus de confiance, entrave à la justice et de complot. Le 27 avril 2008, un tribunal de district l’a condamné à 18 mois de prison. Il a démissionné de la Knesset le même jour et a été remplacé par Mazor Bahaina. Il a fait appel de la décision. Le 24 juin 2009, la Cour suprême a confirmé la décision et a prolongé sa peine de prison à 4 ans. À la prison de Maassiyahou à Ramlé, son compagnon de cellule était l’ancien président Moché Katsav.
Après sa libération, il s’est retiré de la vie publique, et s’est contenté d’œuvrer à la radio, et de publier divers ouvrages – dont l’un concernant le monde orthodoxe et l’armée, sur la base duquel nous avons fait paraitre le numéro 212 de la revue, version numérique.
Toutefois, au début de cette année, la personne qui l’a accusé de corruption, Moché Séla’, en une confrontation télévisée, a avoué avoir menti ! De la sorte, toute l’accusation montée contre le rav Benézri s’est effondrée.
Dans l’immédiat, le rav, faisant preuve d’une retenue remarquable, a déclaré ne pas chercher à se venger. Nous ne pouvons qu’apprécier une telle conduite, mais il nous a semblé qu’elle était déplacée : si le cas personnel du rav pouvait l’amener à prendre une telle décision, un tel scandale n’avait pas le droit d’être étouffé ! Nul doute qu’il fallait absolument que le cas soit présenté à la connaissance du public le plus large possible, afin de mettre fin à cette politique éhontée de menaces et mises en garde, puis de proposition de servir de témoins à charge, déchargés au passage des punitions prévues, le tout afin d’attaquer telle ou telle personne visée par les tribunaux. Par exemple ? Oh, il n’y a pas besoin d’aller loin : Biniamin Nethaniahou est ainsi menacé par 4 ou 5 témoins de cet ordre, ce qui, du reste, pour l’instant, n’a pas l’air d’aller très loin, mais c’est une autre affaire.
Finalement, ces temps-ci, le rav Bénezri a changé de position, et il exige une révision de son procès.
Le résultat ? Pas grand-chose, au point que le rav Ouri Maklev, au courant d’une réunion d’un comité parlementaire préposé à la surveillance des instances judiciaires du pays, a déclaré que l’affaire Bénézri aurait du provoquer un scandale énorme, mais rien ne s’est passé.
Il faut espérer que cela va changer.
Une petite question reste à poser : mais qui était-il intéressé à s’en prendre au rav Bénézri en son temps ? Moché Séla ? Cela semble peu probable…