Autour de la table de Chabbath, n°400 Ki-Tavo
Ces paroles de Tora seront étudiées leyloui Nichmat de Mihal bath Tamar Teboul, bath Naftula Szabason.
Une refoua cheléma à une jeune maman : Rivka bath Yokhéved Yéhoudit parmi les malades du Clall Israël
Cette semaine j’ai la grande chance et le mérite d’écrire mon 400ème feuillet d’ « Autour de la Table du Chabbat ». C’est un grand mérite que Hachem me donne de semaines en semaines (à quelques exceptions près) depuis plus de huit ans déjà, de vous faire partager les connaissances en Tora que j’ai accumulées sur les bancs des Bathé Midrach et Collelim en Erets Israël. La Tora est un immense présent que Hachem a fait à son peuple et j’ai une grande reconnaissance vis-à-vis de Lui. Qu’Il m’offre les facultés et les possibilités matérielles de continuer à écrire ces paroles de Tora pour le plus grand bien de la collectivité. J’ai une Tefila (prière) : que ces paroles de Tora éclairent le plus grand nombre de mes lecteurs et que cela amène mon public à une meilleure application dans la Tora et les Mitsvoth. Une bénédiction de longue vie à ma mère Sima Bath Devora qui m’aide à la diffusion de ce bulletin.
Notre paracha traite dans ses débuts de la Mitsva des Bikourim (les prémices). A l’époque du Mikdach à Jérusalem, chaque année l’agriculteur devait amener une offrande végétale (les 7 espèces de fruits : les raisins, la datte, du blé, etc.) aux Cohanim de la garde (qui les mangeaient dans Jérusalem). Chaque propriétaire terrien devait prélever une petite partie de sa nouvelle récolte, les mettre dans un panier et venir jusqu’à Jérusalem (entre la fin de Souccoth et Hanouka). Arrivé au parvis du Temple, le fidèle faisait une déclaration puis un Cohen mettait ses mains sous le panier et ensemble ils faisaient un balancement (Tenoufa) du panier. Cette proclamation était faite à haute voix. C’était un remerciement à Hachem d’avoir permis d’amener cette nouvelle récolte poussant en Erets Israël (ce sont les versets de notre paracha 26.3). Cependant dans son récit, il rajoutait : « Au début mon aïeul à voulut faire perdre Ya’akov (il s’agit de Lavan qui a chercher à tuer Ya’akov) et le peuple est descendu en Egypte en petit nombre… Les Egyptiens nous ont maltraité…et non avons crié vers Hachem etc… » Le rav Gamliel Rabinowitch chlita demande : puisque tout le sujet des prémices est de remercier Hachem pour ses grands bienfaits, pourquoi a-t-on besoin de mentionner le passage de notre descente en Egypte ? C’est une page sombre de notre passé qu’on aurait dû oblitérer au moment de l’allégresse des prémices ?
La réponse qu’il propose est que la Tora vient nous apprendre qu’un homme doit être reconnaissant même lorsque les périodes de sa vie ont été difficiles. A l’image du roi David qui a été poursuivi par ses frères, puis par le roi Chaoul et aussi par son fils Avchalom. Pourtant il écrit dans les Tehilim : « La générosité (de Hachem) et Sa justice, je les chanterais« . La Guemara (Berakhoth 60 🙂 explique que David louait le Ciel pour tout : que ce soit pour ses bienfaits ou lorsque l’attribut de justice sévissait (ndlr, incroyable). Remercier Hachem lorsque tout va bien, c’est facile ! Mais lorsque tout ne tourne pas de la meilleure des manières, cela semble être impossible ! Malgré tout, notre paracha nous apprend que derrière la difficulté il y a la Providence divine qui organise les événements de notre vie. Donc c’est certain que le but final est pour notre plus grand bien, soit dans ce monde ci soit dans le monde à venir (le Paradis/Gan Eden après nos 120 ans). C’est l’enseignement des prémices : voir la Main généreuse de Hachem dans tous les événements.
Dans le même esprit, il existe un Tossafoth (Berakhoth 3 « VéOmnam ») qui demande pour quelle raison la prière du Kaddish (qu’on dit à la synagogue) n’est pas dite en Lachon Hakodech (langue sainte) mais en araméen ? La première raison qu’il donne est que l’araméen est une langue que les anges du service Divin ne connaissent pas (voir Toss. Chabbath 12). Or, cette prière qui est dite lorsqu’il y a un quorum de dix fidèles est tellement élevée que si elle avait été dite en hébreu, les anges l’auraient jalousée ! Le rav Biderman rapporte une explication intéressante à ce sujet. Il enseigne qu’il n’existe pas de plus grande louange à Hachem que lorsque les hommes remercient et louent Hachem alors qu’ils se trouvent dans un monde plein de contradictions et de zones d’ombres. Le fait de proclamer à haute voix que Hachem est le Roi du monde et qu’Il dirige toute la création d’une volonté libre (ce qu’on dit dans le Kaddich), c’est une louange à laquelle les anges célestes ne peuvent pas accéder. En effet, dans les mondes spirituels, les choses sont d’une si grande clarté qu’il n’y pas de place à un quelconque doute sur la véracité de la Tora et la splendeur de Hachem. Les petitesses de la vie, les rancunes et les jalousies n’ont plus aucune importance et tout s’efface comme un château de sable qui est submergé par la vague… L’éclat et la splendeur de la vision de Hachem qui éclaire les myriades de mondes est tellement sublime que reconnaitre Hachem, là-haut, c’est moins fort encore que de reconnaitre sur terre qu’à midi on est en pleine journée ! Donc les anges n’ont aucun conflit à louer la grandeur de Hachem. Mais pour nous, c’est bien différent ! Il faudra s’éduquer (pour ceux qui n’ont pas reçu d’éducation dans ce domaine) pour voir la Main généreuse de Hachem derrière tous les événements de notre vie.
Quand la lumière jaillit des ténèbres
Cette semaine la paracha nous a appris à être reconnaissant (par les prémices). Il est certain que ce bon trait de caractère nous amènera à avoir d’autres horizons dans la vie, en particulier celui de l’honnêteté et de la droiture (car si on sait dire merci à son prochain pour tous ses bienfaits, nécessairement on aura une autre attitude dans de nombreux autres domaines).
Le sippour.
Il s’agit d’un riche commerçant de la Pologne d’avant-Guerre. Il s’appelle Efraïm Grunberg. Durant la guerre, il traversera les pires enfers sur terre mais en fin de compte, avec beaucoup de grâce du Ciel, il restera en vie et sera conduit à la fin de la guerre en Suède. Là-bas il reçut des soins médicaux et fut placé dans un des centres pour rescapés. Il recouvrit ses forces et finalement s’installa à Stockholm, capitale du pays. Rapidement il effectuera des recherches, et par grand miracle il retrouvera sa femme et ses enfants qu’il fera venir en Suède. Pour sa parnassa, subsistance, il s’installera comme réparateur de montres (ce qu’il savait déjà faire en Pologne). Cet homme était connu pour sa droiture et se fera une bonne clientèle. Une fois, dans son magasin, une femme « gentille » bourgeoise de la capitale, lui demanda de réparer sa montre, qu’elle plaça sur le comptoir : c’était une véritable pièce de collection ! La dame s’enquerra du montant de la réparation. Efraïm prit la montre en main et répondit : « Je suis obligé de l’ouvrir et de voir l’origine de la panne avant de donner mon prix ». La femme était suspicieuse, mais elle n’avait pas le choix. Elle dit : « Bon je reviens d’ici à deux heures. J’espère que tu pourras me donner un prix ». La femme sortit et notre Efraïm commença l’examen, et il ouvrit la montre. Au bout de deux heures notre dame rentra dans la boutique en demandant à combien il estimait le coût. Ephraïm lui dit : « J’ai ouvert la montre et de suite j’ai décelé la panne ! Donc je vous demande uniquement cela comme paiement… » Il s’agissait d’une somme modique ! La femme était interloquée. On était juste dans les années d’après-guerre, la pauvreté était le pain quotidien d’une bonne partie de la population, et le réparateur ne semblait vraiment pas riche. Efraïm devina l’étonnement de cette dame et dit simplement : « Vous savez je suis juif, et mon habitude est de ne jamais faire de vol ni d’entourloupe… J’ai rapidement décelé la panne donc je n’ai pas à demander une grande somme… ». La femme resta indécise, puis elle dira : « Voyez-vous, je suis dirigeante de plusieurs centres dentaires à Stockholm… Or, je vois que votre visage est marqué par toute la guerre… » En effet, Efraïm avait perdu ses dents dans les camps… Donc continua la bourgeoise, « Je tiens à ce que vous veniez vous faire soigner chez moi… ». Efraim accepta et finalement tous les vendredis matin, il se rendit dans sa clinique dentaire. Là-bas les meilleurs de ses dentistes seront dépêchés au chevet de notre réparateur pour lui faire des implants et des soins dentaires… Les soins prendront plusieurs semaines consécutives. Une des dernières fois, la dame se tenait auprès de notre patient en lui disant qu’elle respectait les Juifs et qu’elle se faisait un plaisir de prendre sa revanche sur les nazis… Efraïm lui demandait de quoi s’agissait-il ? Elle répondit que durant la guerre elle avait adopté deux jeunes filles juives qui étaient chez elle. » Efraïm demanda encore plus de précision. Effectivement il s’agissait de deux filles qui avaient perdu toute leur famille dans la tourmente et prochainement elles devaient se marier avec des proches parents de la dentiste ! Efraïm bondit de la chaise de soin ! Il demanda : « est-ce que je peux les rencontrer ? » La bourgeoise accepta volontiers. Le jour même, il se rendit chez la dame suédoise et les rencontra. Efraïm les aborda avec un grand et savoureux « Choulem Aléikhem! » et commença à leur parler dans un Yiddish tout « haïmich »/familier… Les jeunes filles étaient toutes bouleversées de voir un Juif religieux encore sur terre. Elles n’y croyaient pas de savoir qu’il existe encore des Juifs de par le monde ! Efraïm les rassurera en disant : « Sachez qu’il existe encore de nombreux Bené Israël sur terre, et je vous conjure de revenir à vos sources d’identités et de ne pas vous marier avec des Gentils… Si vous êtes d’accord je vous inscris dans un des camps pour jeunes filles qui existe en Suède pour vous apprendre la Tora et une éducation juive. Les filles dirent qu’elles sont à deux doigts de contracter des noces avec des Gentils de la capitale suédoise… Efraïm alla voir la bourgeoise et lui expliqua : « Si tu veux vraiment prendre ta revanche sur le mécréant Hitler, maudit soit son nom, Il faut absolument que tu laisses ces deux filles retrouver leur patrimoine spirituel et les laisser s’épanouir avec des jeunes filles qui leur ressemblent… » La dame réfléchit et dit : « Tu as raison, l’éducation qu’elles auraient dû recevoir dans leur maison est très importante pour leur développement. Je suis d’accord qu’elles partent dans un centre religieux ». Efraïm inscrivit les filles dans un centre pour rescapés de la ville de Lidinger en Suède qui était sous la direction du rav Bynianmin Zeev Yakovson et du rav Wolbe zatsal. Les deux filles restèrent deux années en Suède puis tout le groupe reçu des papiers pour monter en Erets Israël. C’est le rav Yakovson zatsal qui amènera les deux filles sous la ‘Houpa sous les cieux miséricordieux et toutes les deux fondèrent de magnifique famille en Terre bénie… Tout cela grâce à la droiture d’un simple homme, qui malgré toutes les atrocités, garda son honnêteté et sa conduite exemplaire, amena la délivrance à deux âmes juives et au final son comportement fit jaillir beaucoup de lumières.
Coin Halakha : On n’aura pas le droit Chabbath de rassembler deux morceaux de bois en les clouant ou en les imbriquant fermement car c’est assimilé à une construction (Ch. Ar 313.9). Et inversement, on ne pourra pas désassembler (ces deux morceaux). D’après cela, dans le cas où le manche de notre balai s’est dissocié en deux parties, on ne pourra pas le revisser. De plus, dans le cas où le balai ne s’est pas (encore) dissocié, on ne pourra pas planter un clou pour le renforcer.
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tous ceux qui sont intéressés à la publication de la 2ème saison du livre de « Au cours de la Paracha » peuvent prendre contact au tél : 06 60 13 90 95 ou en Erets 055 677 87 47
Une bénédiction à la famille Bengio (Lyon-Villeurbanne) et aux grands-parents famille Alabala à l’occasion de la naissance de leur fils (et petit-fils) ; qu’ils aient le mérite de le voir grandir dans la Tora et les Mitsvot et d’assister à sa ‘Houpa.