Alors, pour ce matin, c’est un nouveau mot d’ivrit que nous voudrions vous apprendre : le mot étroguer.
Vous le connaissez ? Ah bon. Mais avez-vous bien remarqué qu’il s’agit d’un verbe, et non point d’un nom commun. Vous ne le connaissez que quand il s’agit de désigner ce fruit exigé pour Souccoth, parmi les 4 végétaux à prendre en main, pas en temps que verbe, faire d’une personne un éthrog. Ça, c’est un nouveau mot – qui est dorénavant connu de tous dans le pays, et il est temps que vous le découvriez également. C’est pour cela que nous en parlons.
Il s’agit, surtout de la part des media, de personnes que ces derniers (vraiment derniers) décident de soutenir à tout prix, et d’en faire un fruit aussi précieux et autant à surveiller qu’un éthrog pour Souccoth, de sorte qu’il ne prenne aucun coup ni ne soit abîmé. Il est tellement cher (en tout cas, aux yeux de la presse locale) !
Dans le temps, cette expression a été employée une première fois sur Arik Sharon, le « buldozzer », qui était le soc de la charrue de la Droite, connu comme tel par l’ensemble de l’establishment local, et redouté à ce titre. Le jour où il a changé de cap, et a compris que s’il voulait être porté au sommet de la gloire, il devait jouer autrement, il a eu droit à partir de là à être déposé dans une boite lui garantissant tous les honneurs, et des précautions de éthrog, d’où ce terme. Pourquoi ? « Simplement » pour avoir décidé de déloger les Juifs s’étant installés dans la Bande de Gaza… De nos jours, on sait ce que cela a entrainé, tant pour ces gens que pour la sécurité de ceux qui vivent tout autour de cette région (qui, il faut le dire, ne vivaient pas tellement dans la tranquillité alors, mais cela était moins grave que ce qu’ils subissent de nos jours).
A l’heure actuelle, ce phénomène continue.
Dans les deux sens. Celui qui est concerné par cela est par exeple le député Shikli. On peut voir sur les réseaux 2 vidéos d’Amnon Abramovich sur Channel 12 sur ce personnage, avant et après le moment où il a abandonné la coalition. Abramovich sur Shikli d’avant : « Il respecte la Knesset et les électeurs, c’est un éducateur clair et un combattant. Un candidat dont on peut être fier. » Abramowitz cette semaine : « Shikli est un gars confus et immature, un homme avec une ignorance à la fois politique et militaire. Un homme avec un diagnostic négatif. »
Le journaliste Yoav Its’hak écrit : « Bennett, qui a trompé le public dans son ensemble, fait partie des personnalités qui tentent de calomnier Amichai Shikli, lequel pourtant ne fait que de vouloir simplement tenir ses promesses au public. De nombreux journalistes, dont Nahum Barnea, Amnon Abramovich et Yossi Werter, détruisent la profession de journaliste en défendant Bennett et en diffamant Shikli. »
David Hacham parle du problème des stocks de vaccins épuisés, et pourtant, le silence est parfait : pas de défaut, pas d’enquête et pas de questions difficiles. Tout est permis pour embrasser et caresser ce gouvernement.
Et pensez-vous que les média vont parler des manifestations à Raanana : des centaines de manifestants se sont rencontrés hier soir devant la maison de Naftali Bennett avec des pancartes : « Bennett est dangereux ». Il n’y a aucune mention de la manifestation à Vint et Walla.
Ou alors par rapport à Netaniahou : c’est Gideon Dokov qui parle dans « Globes ». Les faits sont clairs : Netanyahu a dit – choisissez-moi parce que nous avons besoin de plus de vaccins et je sais comment les apporter. Les média ont déclaré alors, ainsi que les concurrents de Netanyahu – c’est un non-sens, n’importe quel Premier ministre peut apporter des vaccins. La situation actuelle : Bennett est au pouvoir et non Netanyahu, il y a besoin de vaccins en Israël, et on n’en a pas. Faites l’interprétation vous-même.
Ariel Schnabel écrit pour sa part : « Il n’y a donc pas eu de Capitole (à savoir, de foules venant envahir la Knesset comme aux Etats Unis après l’éviction de Trump) après les élections. Et il n’y avait pas de Capitole lors de la prestation de serment au gouvernement. Il n’y avait pas non plus de Capitole lorsque Netanyahu a quitté Balfour. Ça, c’était quoi? Une intrigue fictive délirante et délirante contre un public qui respecte la démocratie mille fois plus que tous les critiques mentionnées, les média en tout premier lieu ».
Yinon Magal conlcut : « J’ai lu quelques journaux en fin de semaine, j’ai conclu : si Bibi est jugé pour une couverture sympathique, Bennett devra être condamné à la prison à perpétuité ! J’ai rassemblé pour vous quelques-uns des superlatifs que Bennett a reçus dans plusieurs colonnes de commentaires, je vous jure que c’est ce qu’ils ont écrit : « Il est heureux, content, et profite de tout instant. Calme, sûr de lui tout en faisant preuve de modestie. Souriant, faisant attention à faire planer autour de lui une bonne atmosphère, parlant juste et avec modestie, veut travailler, gardant son calme, et ne courant pas vers les médias – le nouveau Bennett. «
Et l’ancienne couverture médiatique reste donc fidèle à elle-même, juste elle va en sens inverse que ce qu’elle a fait du temps de Netaniahou, et contre lui. Mais elle est aussi fausse, voire plus, que celle d’avant.
Ah, oui, vous nous direz que si le mot est nouveau en ivrit, il couvre une réalité que l’on trouve dans de nombreux autres endroits dans le monde, en particulier aux USA – souvenez-vous de la campagne délirante à laquelle Trump a eu droit. C’est vrai, et c’est finalement le mouvement de foule que l’on trouve partout dans le monde de nos jours, les gens ne fonctionnant plus que par des apparences, que les média peuvent façonner de plus à leur guise, et selon leur propre préférence politique. Mais le fait de désigner ce phénomène par un nom, et une expression aussi évocatrice que celui de éthrog, peut tout de même permettre aux gens intelligents de comprendre ce qu’on veut d’eux et de se protéger de cette infection.
Refoua cheléma !