Netanyahou face à la Knesset : entre avancées sur les négociations et tensions politiques
Lors d’une séance marquée par des débats houleux, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est adressé lundi au plénum de la Knesset, dans le cadre de l’audience des « 40 signatures ». Il a évoqué les progrès réalisés dans les négociations pour le retour des otages enlevés, tout en soulignant l’incertitude sur leur aboutissement. « Nous continuerons à agir sans relâche jusqu’à ce que chaque otage soit ramené à la maison », a-t-il affirmé.
Les avancées des négociations : une pression militaire constante
Selon Netanyahou, trois facteurs expliquent les avancées dans les pourparlers : l’élimination de Yahya Sinwar, dirigeant influent du Hamas, l’isolement de ce dernier face à un soutien limité de ses alliés régionaux, et la pression militaire exercée dans la bande de Gaza. « Les efforts pour ramener nos proches sont au cœur de nos priorités », a-t-il insisté, tout en soulignant qu’il ne pouvait divulguer les détails des actions menées.
Tensions au sein de la coalition et accusations de l’opposition
La session plénière s’est rapidement transformée en un affrontement politique, avec des critiques acerbes de l’opposition, en particulier de Yaïr Lapid, leader de l’opposition, qui a accusé le gouvernement de cacher un projet de loi controversé sur la conscription. Selon Lapid, ce projet favoriserait « l’évasion massive » des obligations militaires, notamment pour les communautés orthodoxes. « Si ce document est adopté, nous pourrons dire adieu à l’idée de service partagé », a-t-il déclaré.
Au sein de la coalition, des frictions sont également apparues. Le ministre de la Justice Yariv Levin a quitté une réunion gouvernementale, en désaccord avec des propositions concernant le comité de sélection des juges. Une confrontation aurait éclaté entre Levin, Bezalel Smotrich et Gideon Sa’ar, témoignant des divisions internes.
Un message à l’international et sur le front intérieur
Le Premier ministre a profité de son discours pour réaffirmer la détermination d’Israël face à ses ennemis régionaux. Il a évoqué les récentes frappes contre des cibles stratégiques des Houthis et a promis une réponse implacable à toute menace. « Celui qui essaie de nous nuire sera frappé avec une force sans compromis », a-t-il averti.
Netanyahou a également insisté sur le rôle d’Israël dans la transformation géopolitique du Moyen-Orient. « Nous faisons s’effondrer une à une les branches terroristes iraniennes », a-t-il déclaré, tout en mettant en garde contre les conséquences de mettre fin aux combats prématurément.
Un débat sous haute tension
Yaïr Lapid n’a pas mâché ses mots en réponse au Premier ministre, l’accusant de mettre en péril la démocratie israélienne. « Nous ne vous laisserons pas détruire la démocratie sans réagir », a-t-il affirmé. Il a également critiqué la gestion de la guerre, accusant Netanyahou et son gouvernement d’encourager des politiques divisives au détriment de l’unité nationale.
Alors que le débat se poursuivait, d’autres dirigeants de partis ont pris la parole pour exposer leurs positions, tandis que le budget 2024 devait être soumis au vote en fin de journée. Ce climat tendu reflète une période de crise politique et sécuritaire pour Israël, avec des enjeux majeurs à la fois sur le front militaire et dans les coulisses du pouvoir.
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