Netanyahou / Tsahal : qui pousse le plus à l’escalade

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Depuis le début des hostilités en 2023, des divergences notables ont émergé entre le Premier ministre Benjamin Netanyahou et les hauts responsables de l’appareil militaire israélien, façonnant la conduite de la guerre à Gaza et au Liban. Alors que l’armée plaidait souvent pour des actions offensives immédiates, Netanyahou semblait initialement réticent à l’escalade, avant d’adopter une position plus intransigeante à mesure que le conflit s’intensifiait.

Selon des sources militaires, les premiers mois du conflit ont été marqués par des tensions internes. Des responsables tels que Yoav Galant, alors ministre de la Défense, et Herzi Halevi, chef d’état-major de Tsahal, ont encouragé des actions rapides, notamment contre le Hezbollah en octobre 2023 et une offensive prolongée à Gaza. Cependant, Netanyahou aurait hésité, influencé par des considérations diplomatiques, notamment les relations avec les États-Unis. Cette prudence a conduit à des retards stratégiques, renforçant les frustrations au sein de l’armée.

Parmi les exemples marquants, Israël a reporté des frappes sur Khan Younis et Rafah, deux bastions stratégiques du Hamas, sous prétexte de préserver les négociations sur les otages. Ce choix a été critiqué par une partie des responsables militaires, qui voyaient dans ces délais une opportunité manquée de neutraliser rapidement les forces ennemies.

À mesure que la guerre avançait, le rapport de force s’est inversé. Alors que les hauts gradés de l’armée et des agences de sécurité, dont le Shin Bet et le Mossad, soutenaient de plus en plus l’idée d’un cessez-le-feu, Netanyahou a adopté une posture plus belliqueuse. Au printemps 2024, alors que des discussions sur un échange d’otages étaient sur la table, Netanyahou a bloqué les accords potentiels, préférant prolonger les opérations militaires.

Cette décision, bien que soutenue par certains membres de sa coalition, a été perçue par d’autres comme motivée par des calculs politiques.  À l’inverse, ses partisans estiment qu’il agissait pour garantir que le Hamas et le Hezbollah soient définitivement affaiblis avant toute trêve.

Au nord, les opérations contre le Hezbollah ont suivi une trajectoire similaire. Bien que les objectifs initiaux — sécuriser les villages frontaliers et réduire les capacités militaires du Hezbollah — aient été atteints dès la mi-octobre 2024, les combats se sont poursuivis. L’armée, convaincue d’avoir atteint une impasse stratégique, a plaidé pour un retrait progressif. Netanyahou, soutenu par son ministre de la Défense Israël Katz, a insisté pour prolonger la guerre, invoquant la nécessité d’un désarmement total du Hezbollah, un objectif jugé irréaliste par les experts militaires.

 

Au-delà des considérations militaires, les prolongations de ces conflits s’inscrivent dans un contexte politique complexe. Certains analystes estiment que Netanyahou pourrait attendre l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine pour négocier des conditions plus favorables. D’autres soulignent le coût diplomatique croissant de ces guerres prolongées, notamment en termes de soutien international.

Cette guerre, à la fois militaire et politique, reflète les tensions internes d’un gouvernement confronté à des défis complexes. Si Netanyahou a initialement été contraint par l’armée à adopter des actions plus agressives, il semble aujourd’hui déterminé à poursuivre une stratégie plus dure, malgré les réticences croissantes de ses propres responsables de défense.

 

La question reste ouverte : cette prolongation servira-t-elle les intérêts sécuritaires d’Israël ou accentuera-t-elle les divisions internes et les pressions internationales ? Les mois à venir seront cruciaux pour déterminer l’impact durable de ces choix sur la région et sur Israël.

 

L’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait marquer un tournant décisif. Avec son soutien inconditionnel, Israël pourra renforcer son avantage militaire et envisager des réponses radicales pour neutraliser ses ennemis aux frontières. Cette posture proactive est essentielle dans un contexte où Israël n’a jamais cherché à déclencher ces conflits, mais s’est trouvé confronté à l’agression de sept pays et organisations terroristes arabes qui ont juré sa disparition.

 

Certes, le prix à payer est lourd : des vies humaines perdues, des infrastructures détruites et un coût économique colossal. Mais face à des adversaires implacables, Israël n’a pas d’autre choix que de se battre pour sa survie. Sa détermination à résister, soutenue par des alliances stratégiques, reste le seul chemin pour assurer un avenir où la sécurité de ses citoyens ne sera plus un compromis, mais une réalité.

 

Jforum.fr

 

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