Le premier ministre Benyamin Netanyahou a demandé mardi au ministre irlandais des affaires étrangères, Simon Coveney, en visite en Israël, pourquoi Dublin soutient des ONG opérant en Israël et dans les territoires.
Le bureau du premier ministre a publié une déclaration après la réunion avec Coveney, qui est arrivé lundi en Israël pour une visite de trois jours, disant que Netanyahou a demandé au ministre pourquoi l’Irlande aide des ONG qui visent la destruction d’Israël.
L’Irlande, via son programme de développement à l’étranger appelé Irish Aid, fournit des millions d’euros directement et indirectement aux ONG opérant en Israël, en Judée Samarie et à Gaza. Parmi les organisations qui reçoivent des fonds, des groupes d’extrême gauche comme al Haq, le centre palestinien pour les droits de l’homme (…), Yesh Din et Addameer.
La vice-ministre des affaires étrangères, Tzipi Hotovely, qui a également participé à la réunion, a déclaré qu’Israël avait demandé à l’Irlande de cesser de soutenir les organisations qui tentent de délégitimer Israël.
Coveney est devenu ministre des affaires étrangères de l’Irlande dans un réaménagement de cabinet le mois dernier, et, en parlant à une radio irlandaise avant d’arriver lundi, a déclaré qu’il attendait « d’entendre un éventail diversifié de vues, du gouvernement d’Israël et de l’autorité palestinienne, comme d’autres acteurs internationaux et non gouvernementaux. »
« Bien entendu, j’aurai aussi l’occasion de clarifier les préoccupations de l’Irlande concernant l’impact de l’occupation continue et le fait que, dans l’état actuel des choses, les perspectives d’un accord de paix global restent sombres, » a-t-il dit.
En avril, Netanyahou a refusé de rencontrer le ministre allemand des affaires étrangères, Sigmar Gabriel, après qu’il ait insisté pour rencontrer l’organisation d’extrême gauche Breaking the Silence. Netanyahou a ensuite déclaré qu’il ne rencontrerait pas de dirigeants étrangers qui rencontrent des organisations qui travaillent contre les soldats de Tsahal.
Après avoir accueilli l’indien Narendra Modi et le rwandais Paul Kagamé au cours des derniers jours, deux dirigeants qui n’ont pas concentré leur visite sur la question des palestiniens, Netanyahou est revenu sur terre lors de sa rencontre avec Coveney, qui portait principalement sur le conflit israélo-palestinien.
L’Irlande, aux côtés de la Suède, est considérée depuis des années par Jérusalem comme l’un des critiques les plus sévères d’Israël au sein de l’UE. Selon la déclaration du bureau du premier ministre, Netanyahou a « exprimé son insatisfaction à l’égard de la position traditionnelle de l’Irlande et a déclaré au ministre des affaires étrangères que son pays ne condamnait pas les palestiniens pour leur incitation et pour glorifier ceux qui commettent des attaques terroristes. »
Il a également noté que de nombreux pays européens ignorent le fond du problème israélo-palestinien, qui n’est pas les « colonies ou l’occupation », mais plutôt le refus des palestiniens de reconnaître l’Etat des Juifs. Hotovely a dit avoir précisé que dans tous les cas, pour tout futur accord, les implantations resteront. Suite à sa rencontre avec Netanyahou, Coveney a posté un tweet disant qu’il s’agissait d’une « bonne réunion de discussions directes », et qu’il a « soulevé des inquiétudes et écouté les points de vues israéliens. »
Lundi, il a eu une réunion sur le processus diplomatique avec l’envoyé américain Jason Greenblatt, duquel il a parlé dans un tweet comme étant un « gars impressionnant ».
Il doit rencontrer jeudi le dictateur de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le ministre des affaires étrangères de l’AP, Riad al-Maliki, à Ramallah.
Source www.juif.org