Le nazi Alois Brunner serait mort dans un cachot à Damas en 2001

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Le criminel de guerre nazi Alois Brunner, jugé responsable de l’assassinat de quelque 130.000 Juifs d’Europe durant la Seconde Guerre mondiale, est mort dans un cachot à Damas en décembre 2001 à l’âge de 89 ans, selon une enquête publiée mercredi par la revue XXI. La date et les circonstances de son décès restent entourées de mystère.

L’ancien SS d’origine autrichienne, né en 1912, avait été donné pour mort en 1992, notamment par l’historien Serge Klarsfeld. Mais en décembre 2014, le Centre Simon-Wiesenthal de Vienne avait affirmé que l’ex-nazi s’était éteint à Damas en 2010.

Alois Brunner avait aidé Hafez el-Assad, après sa prise du pouvoir, à mettre sur pied « un appareil répressif d’une rare efficacité », appareil qui s’érige sur un principe : tenir le pays par l’usage d’une terreur sans limites.

L’enquête de la revue XXI, réalisée par Hedi Aouidj et Mathieu Palain, est basée sur le récit de trois témoins, présentés comme d’anciens membres des services de sécurité syriens en charge de la protection de l’ancien nazi dont un, Abou Yaman, aujourd’hui réfugié en Jordanie, a accepté de s’exprimer sous son véritable nom.

Selon ces témoignages, l’ancien adjoint d’Adolf Eichmann et ancien responsable du camp de Drancy, a vécu les dernières années de sa vie enfermé dans un cachot au sous-sol d’une résidence habitée par des civils.

A sa mort qui s’est produite en décembre 2001, son corps, lavé selon le rite musulman, a été inhumé « en toute discrétion » au cimetière Al-Affif à Damas.

Resté nazi jusqu’à son dernier souffle, Alois Brunner qui se faisait appeler Abou Hossein, a vécu ses dernières années de façon misérable.

« Il était très fatigué, très malade. Il souffrait et criait beaucoup, tout le monde l’entendait », a raconté un des gardes se faisant appeler « Omar ». Pour manger, « il avait droit à une part de soldat, un truc infâme, un oeuf ou une patate, l’un ou l’autre (…). Il ne pouvait même pas se laver. »

« On est satisfait de savoir qu’il a mal vécu plutôt que mieux vécu », a réagi auprès de l’AFP Serge Klarsfeld. Cet avocat, dont le père, assassiné à Auschwitz, fut arrêté en septembre 1943 à Nice par un commando dirigé par Alois Brunner, s’était rendu à Damas en 1982 avec sa femme Beate pour y réclamer l’expulsion du chef nazi. En vain.

« Ce que raconte l’enquête de XXI est tout à fait vraisemblable. On voit qu’ils ont interrogé quelqu’un qui l’a connu de près », a estimé M. Klarsfeld qui regrette cependant que l’ancien SS n’ait pas pu être jugé autrement que par contumace à Paris, en mai 1954 puis de nouveau en mars 2001.

Selon l’enquête de XXI, le criminel de guerre nazi fut pratiquement assigné à résidence dans son appartement dans le quartier des ambassades à Damas à compter de 1989. A la fin des années 1990, Brunner est une nouvelle fois « déménagé », « pour des raisons de sécurité », au sous-sol d’un immeuble dont il ne sortira plus.

L’Orient Le Jour
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1 Commentaire

  1. Il y a quelque chose d’illogique dans cette nouvelle : si ce sinistre personnage a aidé et soutenu le régime syrien, pourquoi a-t-il été lui-même traité d’une telle manière, jeté dans un cachot etc ?

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