Naïm Qassem succède à Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah dans un climat de tensions régionales
Suite à la mort de son leader emblématique, Hassan Nasrallah, tué lors d’une frappe israélienne, le Hezbollah libanais a annoncé la nomination de Naïm Qassem comme nouveau secrétaire général. La désignation de Qassem a été officialisée mardi par le conseil de la Choura, l’organe décisionnel de l’organisation chiite soutenue par l’Iran. Qassem, âgé de 71 ans, est un vétéran de l’organisation et a été longtemps le second de Nasrallah.
Figure influente du Hezbollah depuis des décennies, Naïm Qassem a rejoint le mouvement dès sa fondation en 1982, après avoir quitté le parti Amal durant la guerre civile libanaise. Il occupait le poste de chef adjoint depuis 1991, d’abord sous la direction d’Abbas al-Musawi, puis sous celle de Nasrallah à partir de 1992. Depuis la mort de Nasrallah, Qassem est apparu publiquement à plusieurs reprises pour réaffirmer la position du Hezbollah contre Israël, tout en appelant à un cessez-le-feu pour éviter de nouvelles escalades.
Malgré son engagement à poursuivre le soutien à Gaza et à défendre le Liban, Qassem a, selon certaines sources, quitté le territoire libanais pour l’Iran début octobre, où il résiderait actuellement. Cette information, relayée par le média Erem News basé aux Émirats arabes unis, alimente les spéculations sur une possible protection iranienne pour le nouveau dirigeant du Hezbollah.
La nomination de Qassem a suscité des réactions israéliennes. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, a publié sur X une photo de Qassem avec le commentaire « Le compte à rebours a commencé », insinuant que le nouveau leader pourrait connaître le même sort que ses prédécesseurs. Par ailleurs, le gouvernement israélien a indiqué que le démantèlement du Hezbollah est, selon lui, la seule issue viable pour stabiliser la région.
Depuis octobre 2023, les affrontements le long de la frontière israélo-libanaise se sont intensifiés, avec des attaques quasi-quotidiennes menées par le Hezbollah contre des localités israéliennes et des positions militaires. Ces violences ont conduit au déplacement de plus de 60 000 Israéliens résidant dans le nord du pays. D’après l’armée israélienne, les hostilités ont entraîné la mort de 32 civils israéliens et de 60 soldats. Le conflit a également causé la mort de plus de 2 000 combattants du Hezbollah et d’une centaine de membres d’autres groupes terroristes, ainsi que des centaines de civils libanais.
L’arrivée de Qassem à la tête du Hezbollah marque un tournant, mais l’avenir de l’organisation reste incertain face à une pression militaire israélienne accrue et aux appels internationaux à la paix. Dans un climat de forte tension, les perspectives d’une désescalade diplomatique demeurent floues.
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