C’est assez rare que les grands journaux israéliens laïcs parlent de l’anniversaire d’un enfant. Encore plus rare quand c’est un petit orthodoxe. Mais quand nous aurons précisé qu’il s’agit de Moichi Holzberg, le fils de ce couple remarquable de chlou’hé ‘Habad assassinés à Bombay voici huit ans, on comprendra…
Il avait été sauvé par sa nourrice, et a été élevé depuis lors par ses grands-parents, les Rosenberg. « Il tient à grandir comme un enfant normal, et non point comme un orphelin », raconte sa grand-mère.
« Roch ‘hodech Kisslev à venir, Moichi se rendra sur la tombe de ses parents au Har hazétim, la veille de son propre anniversaire, raconte son grand-père, mais il est un peu triste : son anniversaire tombe un vendredi, un jour d’étude raccourci, et donc au ‘héder, on ne pourra pas consacrer trop de temps à cette célébration… Mais nous lui avons garanti que le dimanche d’après, après les classes, nous organiserons quelque chose de plus important ». Un enfant comme les autres, normal.
La famille habite à ‘Afoula, où le grand-père, rabbi Chim’on, est chalia’h ‘Habad. La nourrice étrangère vit encore auprès d’eux. Moichi sait encore compter de un à dix en hindou, et la nourrice, par contre, si elle sait parler l’hébreu, Moichi lui corrige ses fautes, non sans éclater de rire. « Un enfant joyeux, un tantinet espiègle », dit-elle à son égard.
Voici un an, à la même occasion du décès tragique de ses parents, c’est à New York que ces anniversaires se sont passés. Moichi a été invité à dire des Tehilim devant des milliers de personnes. Cela lui a paru, auparavant, redoutable, mais finalement tout s’est bien passé, et il est parvenu à dire normalement ces psaumes en la mémoire de ses parents, devant tout le monde…
Moichi a demandé à son grand-père : « Mais pourquoi l’Eternel nous a-t-Il fait cela ? »
Rav Chim’on : « Je ne sais pas. Mais le fait que nous n’avons pas la réponse n’entrave en rien notre proximité à Hachem. Nous n’avons aucun doute que tout ce qui vient de Lui est fait pour le bien. »
