Pour rappel, Sara Halimi a été retrouvée morte le 4 avril 2017, défenestrée – après avoir été battue semble-t-il – à son domicile à Paris par son voisin. Les divers témoignages évoquent clairement le motif antisémite de cet assassinat. L’enquête est toujours en cours.
L’émotion et la détermination de la communauté demeurent aussi fortes.
Après avoir défilé lors d’une marche blanche le 9 avril (Sarah Halimi z’l : une Marche Blanche de colère!©), ses membres devraient se retrouver nombreux aux chlochim de Sarah Halimi (les chlochim symbolisent la fin du deuil et interviennent en principe 30 jours après l’enterrement), qui auront lieu ce dimanche à 19 h, à la synagogue de la rue Pavée.
S’agissant de l’enquête, il semble que l’avocat Gilles-William Goldnadel ait été mandaté pour représenter la partie civile aux côtés de Me Buchinger.
Par ailleurs, « pour répondre à l’inquiétude légitime de la communauté », Francis Kalifat, président du CRIF, « a décidé de nous constituer partie civile afin d’avoir accès au dossier et de pouvoir vérifier ou infirmer les informations qui circulent sur les réseaux.
J’ai chargé Me David-Olivier Kaminsky de faire les démarches nécessaires et parallèlement je me suis entretenu aujourd’hui avec le fils de la victime.
Je pense que l’intervention du CRIF dans ce dossier, peut donner un coup d’accélérateur à la procédure et sortir cette affaire de la confidentialité dans laquelle elle est installée. »
De son côté, le Consistoire a décidé de se constituer partie civile dans cette enquête, a annoncé jeudi son président Joël Mergui, qui estime « plus que légitime de s’interroger sur le caractère antisémite du meurtre ».
« A la lumière des faits et des déclarations de témoins oculaires fiables (…), je viens de demander que le Consistoire central se constitue partie civile aux côtés de la famille, car il est fondamentale que la communauté juive ainsi que la famille aient une réponse », a déclaré Joël Mergui à i24NEWS. « Or en tant que partie civile, nous aurons accès au dossier et nous pourrons donc savoir de manière plus précise ce qu’il s’est exactement passé », a-t-il ajouté. [l’agresseur] « n’a cessé d’implorer Allah tout en massacrant sa voisine juive », projetée d’un balcon « aux cris répétés d’Allah Akbar ».
« Sarah Halimi était la seule femme juive de l’immeuble », a-t-il précisé.
D’après le récit fait par des proches aux enquêteurs, le suspect, domicilié chez ses parents dans la même résidence que la victime, était « dans un état second » depuis la veille au soir.
Avant de s’attaquer à Sara Halimi, le suspect était sous l’emprise de la drogue et a d’abord tenté de s’attaquer à une famille d’origine malienne habitant à l’étage du dessous, avait révélé Joël Mergui à i24NEWS.
Dans la nuit, il avait débarqué avec violence chez des amis de sa famille, récitant des prières, puis était passé par le balcon dans l’appartement mitoyen de la victime, a ajouté une source proche du dossier.
« Je refuse le facile prétexte de la folie pour un assassin qui a tenté de faire passer la défenestration de sa victime pour un suicide auprès des témoins impuissants à agir », a ajouté le président du Consistoire, qui dit avoir « toute confiance » dans le procureur Molins pour faire la lumière sur cette affaire. Source : I24 News
De son côté, Gil Taieb a rappelé :
« L’enquête sur l’assassinat de Sara Halimi met de plus en plus en évidence la barbarie de son meurtrier.
La haine antisémite ne pourra être occultée.
L’enquête avance et nous voyons se dessiner l’horreur.
Nous n’avons pas oublié Sara Halimi et nous restons attentif à l’enquête. »
Le député Meyer Habib a également fait un point pour rappeler sa détermination pour aller jusqu’au bout :
« LE MEURTRE DE SARA ATTAL HALIMI EST NON SEULEMENT UN ACTE ANTISÉMITE MAIS AUSSI BARBARE – STOP A CE SILENCE ASSOURDISSANT !
Ces derniers jours, je me suis entretenu à plusieurs reprises avec M. William Attal qui me tient informé de l’avancement de l’enquête relative au meurtre de sa sœur Sara Halimi, défenestrée parce que juive le 27 mars dernier rue Vaucouleurs dans le quartier de Belleville à Paris.
Très ému mais très digne, M. Attal, qui a eu accès au dossier judiciaire, m’a rapporté que l’enquête avait semble-t-il mis au jour des actes de torture et de barbarie commis avant la défenestration, et que je ne peux décemment détailler ici.
Je le remercie de sa confiance.
Par ailleurs, il semblerait que l’auteur, musulman – djihadiste ? – d’origine malienne, aurait crié « Allah Akbar » à deux reprises alors que la victime le suppliait d’arrêter.
M. Attal a évoqué la présence dans le dossier d’un enregistrement audio de plus de six minutes, qui a été réalisé pendant le crime par smartphone par Mr D., un voisin de confession juive.
Il m’a également affirmé que des policiers dépêchés sur place, avaient de manière incompréhensible, attendu de longues minutes avant de neutraliser l’auteur.
Peut-être cette hésitation à agir est-elle la conséquence de la mort d’un ressortissant chinois quelques jours plus tôt lors d’une interpellation par la BAC du 19ème arrondissement ?
Il m’a confirmé enfin que sa sœur ne cessait de lui faire part de la peur que lui inspirait l’individu, qui la traitait régulièrement de « sale juive ».
Le meurtre de Sara Halimi est un meurtre à caractère antisémite.
Pourquoi ce quasi-silence des médias qui rend ce crime plus insupportable encore, surtout quand on voit le tsunami qui a suivi l’affaire « Théo » ?
Je rappelle qu’en pleine instruction, le Président de la République, ainsi que plusieurs célébrités, étaient allés rendre visite à l’hôpital au dénommé Théo.
Là, rien …
Pourquoi la police a-t-elle mis si longtemps à intervenir ? Pourquoi les voisins n’ont-ils pas tenté de s’interposer ? Ces zones d’ombre devront être éclaircies.
Député de la Nation, je ne me tairai pas et ne tournerai pas la page.
C’est pourquoi j’ai demandé à la famille de mandater mon ami, l’avocat pénaliste Gilles-William Goldnadel pour représenter la partie civile aux côtés de Me Buchinger dans cette affaire. Ce qu’elle vient de faire.
Par ailleurs, ce matin, j’ai été reçu place Beauvau par le Ministre de l’Intérieur Matthias FEKL. Il m’a écouté avec beaucoup d’attention et de gravité. A ce stade, n’ayant pas eu accès au dossier, il n’a pu se prononcer sur le fond, notamment en ce qui concerne l’action – ou l’inaction ? – de la police. En tout état de cause, l’affaire est aujourd’hui en entre les mains de la Justice.
Je vais demander dès aujourd’hui un entretien avec le Procureur de la République pour évoquer cette affaire.
Je suis déterminé à tout faire pour que toute la vérité soit faite le plus vite possible.
Nous le devons, je le dois à la mémoire de cette femme extraordinaire, médecin, qui a consacré sa vie aux enfants et qui est partie à la veille de Pessa’h dans des circonstances tragiques, torturée et défenestrée en plein Paris en 2017. »
Nous reviendrons vers vous lorsque nous serons en possession de nouveaux éléments.
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