Le conglomérat de médias sociaux Meta a récemment mis à jour ses politiques, renforçant sa position contre les discours déshumanisants et incitant à la violence envers les « sionistes ». Cette décision s’applique à ses plateformes principales, Facebook et Instagram, et marque un changement significatif dans la lutte contre l’antisémitisme en ligne.
Cette initiative de Meta fait suite à des consultations approfondies avec diverses parties prenantes mondiales. Jusqu’à présent, Meta considérait que les contenus ciblant les « sionistes » étaient principalement basés sur des opinions politiques et non sur des préjugés ethniques ou religieux. Ce changement de politique indique une réévaluation importante de cette position. Depuis septembre 2020, Meta reconnaît que certains termes peuvent servir de proxies pour attaquer des groupes protégés. L’utilisation des termes « sioniste » ou « Israël » pour cibler les Juifs n’était auparavant reconnue que dans des cas très limités, tels que des comparaisons déshumanisantes ou des attaques combinant les termes « Juifs » et « sionistes ».
Un exemple notable de l’application de cette politique remonte à 2013, lorsqu’un même antisémite sur Facebook comparait les Juifs à des rats, utilisant un drapeau israélien altéré. Cet incident avait conduit à une plainte officielle du Conseil exécutif de la communauté juive australienne, aboutissant à l’engagement de Facebook de supprimer ce type de contenu.
Cependant, des contenus attaquant les sionistes restaient souvent en ligne, sous le prétexte qu’ils visaient des opinions politiques spécifiques. Ce raisonnement s’est avéré inadapté, notamment lorsque ces attaques utilisaient des discours antisémites traditionnels. Avec l’augmentation de l’antisémitisme mondial depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, il est devenu crucial que des définitions plus larges et inclusives de l’antisémitisme, comme celle de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), soient adoptées globalement.
Des recherches récentes de l’Online Hate Prevention Institute et de l’Online Hate Task Force ont montré que la majorité des messages antisémites en ligne faisant référence au sionisme ou à Israël intègrent des théories du complot traditionnelles. Ces théories incluent des accusations de contrôle mondial par les sionistes ou Israël, des mythes sur des rituels sanglants, et d’autres récits démoniaques.
En mettant à jour ses politiques, Meta, dirigé par Mark Zuckerberg (notre photo), montre une volonté de reconnaître et de combattre l’antisémitisme sous toutes ses formes, qu’il cible explicitement les Juifs ou utilise le terme « sionistes » comme substitut.
Dans cette période difficile pour la communauté juive mondiale, il est impératif que tous s’unissent pour lutter contre l’antisémitisme et travaillent avec les plateformes et les autorités concernées afin d’assurer une protection efficace contre les discours de haine en ligne.
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