Cela n’est pas très courant : le journaliste Omri Meniv, à ‘Arouts 10, l’une des chaines d’informations israéliennes non religieuse, rapporte que divers anciens responsables de l’Education Nationale reconnaissent que les enfants orthodoxes sont mieux préparés à l’avenir que les autres : ils ont l’habitude de réfléchir aux fonds des problèmes. « Quiconque a étudié à la Yechiva est en mesure, en un rien de temps, de compléter ses connaissances en anglais et en mathématique ». Ce, sur le fond du débat concernant l’obligation que voulait imposer l’Education Nationale aux écoles orthodoxes d’au moins enseigner à leurs élèves la « liba », un programme minimaliste de connaissances profanes.
« On vient vous convaincre que si vous êtes bon en mathématiques, vous serez doué pour tout, mais cela fait déjà un siècle que cette sentence a été remise en question. On a choisi alors quelques cracs en math, et ils ne sont pas parvenus à prouver une quelconque supériorité dans quelque matière que cela soit », dixit Dr Yoram Herpez, spécialiste en éducation à Beth Berl. Il précise : « Le mythe veut qu’il faille des math pour réussir dans la vie, mais 99,99 des gens ne s’en servent pas. Pour ma part, je pense que l’étude de l’art est de loin plus importante ».
Dr Tswi Tsaméreth, qui fut le responsable de la direction pédagogique du Ministère de l’Education Nationale, abonde dans le même sens, déclarant ne plus rien savoir de ce qu’il a appris en mathématique, ni ne s’en servant encore.
Quant à Dr Chaï Kna’ani, lui aussi un ancien fonctionnaire supérieur à l’Education Nationale, il n’hésite pas à déclarer que les enfants orthodoxes, de par leurs études particulières, apprennent à analyser de fond en comble les textes abordés, donc s’habituent à penser, et après cela, en un temps très court, ils sont capables d’apprendre toute autre matière sans difficulté.
Un questionnaire a été présenté à une vingtaine d’élèves qui ont suivi leurs études secondaires dans des lycées non religieux n’a fait que confirmer cet état des lieux : les résultats ne sont pas très convaincants.
Quant à un ancien directeur de la direction pédagogique de ce Ministère, Dodik Pour, lui-même fondateur et membre d’un kibboutz attaché aux groupes de gauche les plus radicaux, avait pu nous dire que sa conclusion était que l’Education Nationale ne parvenait pas à égaler le niveau des enfants étudiant au ‘héder classique… Si même lui le disait…
Sauf mon respect à l’égard de l’auteur de cet article, toute personne ayant étudié à la Yechiva, n’est pas pour autant estampillée orthodoxe.
D’autre part, si une tournure d’esprit bien autrement aiguisée est notoirement reconnue y compris par des non-juifs à ceux qui ont vraiment étudié la Guemara (car c’est de cela qu’il s’agit et non de ‘Houmach, Moussar ou Halakha qui en sont des inclusions), ce n’est pas le prétendu non-usage des mathématiques déclaré par tel ou tel, qui rend celles-ci inutiles ; pas plus inutiles que leurs disciplines applicatives que sont la physique et l’astronomie …
Enfin, établir un comparatif entre l’étude de la Guemara à la Yechiva et celle des mathématiques, tendrait à ramener l’étude de la Guemara à un exercice purement technique ; ce qui serait vraiment appauvrissant.
Tout ceci rendant, me semble-t-il, cet article de fier étendard, sans véritable fondement.
Ce lecteur a parfaitement raison : passer par la Yechiva n’accorde pas forcément une estampille à toute épreuve. Mais en revanche, un jeune qui est passé par une institution franchement engagée de cet ordre et y a formé sa tête – est la plupart du temps garantie d’être prêt à de nombreuses autres branches de la vie.
Et qu’on nous permette de le croire : bien plus que d’autres jeunes.
C’est en tout cas ce que disent de nombreux responsables haut placés de l’éducation nationale en Israël. Nous renvoyons le lecteur à ces gens, pour discuter avec eux…
Je me permets une réponse rapide à EC : effectivement, le fait de ne plus se souvenir de formules algébriques ou de ne pas se servir du carré de l’hypoténuse dans la vie ne signifie pas que leur apprentissage aura été inutile. Au contraire, il est formateur d’une agilité intellectuelle, se révélant plus utile dans la vie que connaître la littérature ou la botanique.
Cependant, le but de cet article est tout simplement de démontrer de notre sainte Thora contient en elle toutes les autres matières, et qu’un cerveau formé à d’ardues Guémarot Rachi-Tossfot-Méfarchim ne pourra que trouver « facile » le reste. « Creuse la et creuse la encore, car tout y est inclus » nous dit Pirké Avot !