La compassion occidentale est une donnée essentielle du piège terroriste cynique du Hamas
Charles Rojzman
Il faut sans cesse le rappeler: derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire fondé sur la haine et le fanatisme religieux.
Depuis le début de la riposte israélienne aux attaques du Hamas du 7 octobre 2023, de nombreuses manifestations ont éclaté dans plusieurs villes de France et en particulier une manifestation samedi dernier qui a mobilisé aux côtés de la France insoumise des partis politiques de gauche et de nombreuses associations. Officiellement organisées en solidarité avec le peuple palestinien, ces manifestations ont souvent pris une tournure radicale.
Certains slogans scandés dans les cortèges — tels que « Israël assassin » ou « Gaza, Gaza » — traduisent une hostilité marquée envers l’État hébreu, voire une adhésion implicite à des discours islamistes. Ces démonstrations publiques, parfois teintées d’antisémitisme, illustrent une fracture idéologique de plus en plus visible au sein des sociétés occidentales. Dans ce contexte, il est crucial de comprendre les ressorts de la stratégie du Hamas et les effets qu’elle cherche à produire, tant au Proche-Orient que sur le sol européen.
Le 7 octobre 2023, le Hamas a perpétré des actes d’une brutalité méthodique et glaçante, mêlant massacres, viols et enlèvements. Ces atrocités, commises non seulement par ses combattants mais aussi par des membres de la société civile enrôlés ou radicalisés – y compris certains employés de l’UNRWA ou des habitants de Gaza – n’étaient pas de simples débordements de violence. Elles étaient stratégiquement calculées. Le Hamas savait pertinemment quelle serait la réponse d’Israël : une riposte militaire massive, implacable, qui ferait payer un prix important à la population gazaouie, hommes, femmes et enfants confondus.
Ce recours aux boucliers humains n’est pas seulement tactique. Il est idéologique. Il repose sur une lecture perverse de la guerre, dans laquelle la vie des innocents est instrumentalisée pour servir une cause politique et religieuse. Il vise à provoquer une indignation mondiale qui affaiblira la position d’Israël et, au-delà, celle de l’Occident. Car les islamistes, notamment ceux du Hamas, connaissent parfaitement les ressorts psychologiques de leurs adversaires : ils savent exploiter la vulnérabilité morale de l’Occident, son goût de la repentance, sa culture de la contrition héritée du christianisme. Comme l’écrivait Chesterton, ce sont là des « vertus chrétiennes devenues folles », retournées contre ceux qui les portent.
Les images d’enfants palestiniens sous les décombres, tout comme celles de migrants africains noyés en Méditerranée, deviennent alors des armes émotionnelles d’une redoutable efficacité. Elles touchent le cœur des opinions publiques occidentales, souvent promptes à condamner l’État démocratique en guerre et à absoudre, au nom de la souffrance, l’organisation terroriste qui l’a provoquée. Le cessez-le-feu, dans cette logique, n’est plus une pause humanitaire, mais un salut offert à une organisation qui proclame ouvertement son intention de répéter indéfiniment le 7 octobre, jusqu’à la disparition totale de « l’entité sioniste » et, avec elle, des Juifs de la région.
La question cruciale est donc la suivante : l’Occident saura-t-il ouvrir les yeux à temps ? Réalisera-t-il que derrière les larmes d’enfants et les ruines de Gaza se cache un projet totalitaire, fondé sur la haine, le fanatisme et la manipulation? Et comprendra-t-il qu’il ne peut espérer se préserver en cédant, en s’excusant, ou en condamnant ceux qui le défendent ?