La décision du gouvernement français d’interdire la présence d’entreprises de défense israéliennes au prochain salon Eurosatory est un camouflet envers un allié clé et remet en cause les engagements de la France dans la lutte antiterroriste.
Sous la pression de mouvements pro-palestiniens, Paris a cédé à un activisme militant au mépris des intérêts stratégiques et économiques français. Israël est en première ligne pour combattre des groupes terroristes comme le Hamas qui menacent la sécurité régionale. En refusant d’accueillir les sociétés de défense israéliennes, reconnues mondialement pour leur expertise technologique, la France prive son propre secteur militaire d’opportunités de partenariats prometteurs.
Cette décision unilatérale est d’autant plus choquante qu’elle intervient alors qu’Israël mène une opération légitime pour protéger ses civils et libérer des otages aux mains des terroristes à Gaza. Au lieu de soutenir un pays ami dans cette guerre défensive, la France préfère récompenser les fauteurs de troubles en sacrifiant ses relations avec Israël.
On peut s’interroger sur la cohérence de cette politique, quand dans le même temps des dizaines d’entreprises chinoises, représentant un régime répressif hostile aux valeurs démocratiques, sont les bienvenues à Eurosatory. Une nouvelle fois, la France fait preuve d’un deux poids deux mesures condamnable envers Israël.
Cette décision dommageable fragilise les relations franco-israéliennes et envoie un signal inquiétant quant à la fiabilité de la France comme partenaire sécuritaire et industriel. Plutôt que de céder aux caprices d’activistes, Paris aurait été mieux avisé de réaffirmer son attachement à un proche allié en première ligne contre le fléau terroriste.
Les transferts d’équipements militaires de la France vers Israël représentent une part minime des exportations françaises de défense.
Selon les derniers chiffres disponibles pour l’année 2022, ces transferts ne représentaient que 0,2% du total des exportations d’armement françaises, soit environ 15 millions d’euros sur un total de 27 milliards d’euros.
Pour les biens dits à « double usage », c’est-à-dire pouvant avoir des applications civiles et militaires, les livraisons vers Israël s’élevaient à 34 millions d’euros, sur un total de 8,8 milliards d’euros pour la France.
Comme l’a souligné Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées, dans une interview au Parisien le 21 avril, ces licences d’exportation concernent « essentiellement des transferts de pièces détachées » et non des systèmes d’armes complets.
L’Allemagne est le deuxième partenaire militaire d’Israël. Une décision qui est aussi un signal aux Allemands alors qu’ils lancent une forte coopération industrielle avec Israël et les US, plutôt qu’avec la France et l’Europe, pour mettre en place un gigantesque « bouclier antimissiles européen ».
Le bouclier antimissile européen sera en grande partie basé sur le système antimissile israélien Arrow-3. Voici les points clés :
– L’Allemagne a signé un accord historique de 4 milliards de dollars avec Israël pour acquérir le système Arrow-3, développé par Israel Aerospace Industries (IAI) avec Boeing.
– Arrow-3 est un système antimissile exo-atmosphérique capable d’intercepter des missiles balistiques, y compris hypersoniques, à très haute altitude (plus de 100 km) et avec une portée allant jusqu’à 2400 km.
– Il constituera le volet supérieur du « Bouclier du ciel européen » (European Skyshield Initiative) lancé par l’Allemagne après l’invasion russe en Ukraine, aux côtés des systèmes américains Patriot (moyenne portée) et allemands IRIS-T (courte portée).
– 17 pays européens dont le Royaume-Uni ont rejoint cette initiative visant à mutualiser leurs défenses antimissiles face à la menace russe, mais la France et l’Italie s’en sont distanciées, plaidant pour des solutions européennes.
– L’Arrow-3 doit être opérationnel en Allemagne d’ici 2025 pour protéger son territoire ainsi que la Pologne, la Roumanie et les pays baltes.
Ainsi, malgré les réticences françaises, le système israélien Arrow-3 formera l’épine dorsale de la défense antimissile de l’Europe, apportant une capacité de très longue portée exo-atmosphérique inédite sur le continent.
On peut émettre l’hypothèse que cette décision intervient aussi après que 17 pays européens ont choisi récemment le système de défense antimissile israélien Arrow-3, renouvelant un cuisant revers pour l’offre concurrente franco-italienne. Certains responsables français auraient ainsi du mal à avaler la pilule, et profité des demandes d’organisations propalestiniennes pour frapper Israël en interdisant ses entreprises à Eurosatory 2024.