L’Iran réagit à la chute du régime Assad : « Nous les avions avertis à l’avance, on ne peut pas s’attendre à ce que nous combattions à leur place »

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En Iran, on tente de comprendre les conséquences de l’effondrement rapide du régime Assad. Les hauts responsables du régime essaient de justifier auprès de la population iranienne pourquoi les milliards de dollars investis dans l’établissement d’une ceinture de fer autour d’Israël se sont évaporés en seulement 14 mois. L’humiliation suprême est venue lorsque la Syrie a été conquise en une semaine et demie par des groupes rebelles désorganisés, défaisant une armée syrienne autrefois synonyme de puissance au Moyen-Orient.

Une atteinte à l’image de puissance de l’Iran

Au-delà de la perte directe et douloureuse des capacités militaires iraniennes dues à la chute du régime Assad, le fait que les Gardiens de la Révolution soient restés inactifs pendant les combats désespérés entre l’armée syrienne et les rebelles nuit gravement à la prétention de l’Iran de se présenter comme une puissance islamique chiite dominante.

La Syrie était un élément clé pour l’Iran, notamment en tant que corridor terrestre permettant le transfert d’armes au Hezbollah au Liban, et pour empêcher les avions israéliens de survoler le territoire syrien pour attaquer l’Iran. Jusqu’à récemment, la Syrie disposait d’un des systèmes de défense antimissile les plus avancés et denses au monde. Tout cela s’est effondré en très peu de temps.

Khamenei : une conspiration israélo-américaine

Hier soir, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s’est exprimé devant les caméras, exposant ses opinions sur les raisons de l’effondrement de l’axe du mal iranien. Il a imputé la chute d’Assad à une conspiration orchestrée par Israël et les États-Unis.

Khamenei a également essayé de minimiser l’impact du retrait des Gardiens de la Révolution de Syrie, affirmant que leur présence n’était destinée qu’à lutter contre Daech, dont il s’est attribué le mérite de la défaite. Il a souligné que les Gardiens de la Révolution n’étaient pas censés remplacer l’armée syrienne. Il a affirmé que si l’armée syrienne avait montré une plus grande résilience, les forces iraniennes auraient rejoint les combats pour les soutenir.

Les avertissements iraniens ignorés

Khamenei a également affirmé qu’il avait transmis des renseignements aux autorités syriennes plusieurs mois avant l’attaque des rebelles, mais que ces informations n’avaient pas été prises au sérieux. Selon lui, cette négligence a contribué à l’effondrement rapide du régime.

Un appel au changement stratégique

Le général Hossein Salami, commandant des Gardiens de la Révolution, a défendu le retrait des forces iraniennes de Syrie, le décrivant comme un acte de responsabilité. Répondant aux critiques, il a déclaré : « Certains s’attendent à ce que nous combattions à la place de l’armée syrienne. Est-il raisonnable que nous mobilisions tous nos Gardiens et nos forces Basij pour une guerre dans un autre pays, tandis que leur armée reste spectatrice ? »

Il a également appelé à un changement stratégique dans la lutte contre Israël, affirmant que les méthodes traditionnelles ne suffisent plus à gérer une réalité changeante.

Réaction au niveau international

Pour l’instant, l’Iran n’a pas réagi officiellement à la destruction de l’armée syrienne par les forces israéliennes en seulement 48 heures, mais elle a fermement condamné l’entrée des forces de Tsahal dans les zones de séparation en Syrie. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a appelé les Nations-Unies à condamner Israël pour cette action.

En dépit des pertes, le président du Parlement iranien, Mohammad Bagher Ghalibaf, a cherché à adopter un ton optimiste, affirmant que les forces de résistance, notamment le Hezbollah, s’adapteraient rapidement à la nouvelle réalité et deviendraient même plus fortes qu’auparavant. Il a également appelé à tirer les leçons de l’échec syrien, en soulignant l’importance de ne pas sous-estimer les ennemis et de rester vigilants face aux changements rapides dans la région.

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