Un journaliste allemand qui a osé accorder une interview en direct à une chaîne de télévision israélienne a été arrêté par les services de renseignement libanais et interrogé pendant 12 heures. Après de longs interrogatoires, les yeux bandés et les mains menottées, il a été libéré. Aujourd’hui, après plusieurs semaines, il a révélé son arrestation.
JDN
La liberté de la presse au Liban est limitée mais refuse même de le reconnaître. Ce matin, le quotidien allemand Bild a révélé qu’un de ses journalistes, Paul Ronzheimer (notre photo), avait été arrêté et interrogé pendant 12 heures, un jour après l’élimination du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
Le journaliste arrêté au Liban a écrit ce matin que, lors de son séjour au Liban, sa capacité à rapporter les événements était extrêmement limitée, principalement en raison du contrôle du Hezbollah : « Outre le fait que nous avons été arrêtés, interrogés et même emprisonnés, il est actuellement très difficile pour de nombreux journalistes de rapporter des informations depuis des lieux d’importance réelle. »
Selon lui, le Hezbollah délivre très peu de permis aux journalistes étrangers pour travailler au Liban. Néanmoins, le journaliste a précisé qu’il continuerait à couvrir la guerre au Liban malgré son arrestation.
L’arrestation de Ronzheimer serait vraisemblablement liée à une interview qu’il avait donnée en direct depuis Beyrouth à la chaîne de télévision israélienne Kan 11. Il s’agissait d’un événement sans précédent depuis des dizaines d’années, où une interview en direct entre Israël et Beyrouth a eu lieu. Après la fin de l’interview avec la chaîne israélienne, des individus non identifiés sont venus chercher le journaliste et son équipe de tournage depuis leur chambre d’hôtel pour les emmener vers un lieu inconnu.
Ils ont été conduits pour un interrogatoire, les yeux bandés et les mains menottées. Après 12 longues heures d’interrogation, le journaliste a été libéré suite à l’intervention de l’ambassade d’Allemagne à Beyrouth. Il a attendu d’avoir quitté le Liban pour un lieu sûr avant de signaler son arrestation.
Hier, le journal libanais Al-Akhbar, proche du Hezbollah, a rapporté que les renseignements militaires libanais avaient arrêté deux jeunes hommes dans la banlieue sud de Beyrouth alors qu’ils filmaient un bâtiment dans la région.
Bravo à ce journaliste courageux qui fait son travail contrairement à d’autres qui relaient la propagande terroriste !