A l’attention des directeurs de l’école Yavné de Manchester,
J’ai appris que les inspecteurs du ministère de l’Education avaient fait une visite dans votre établissement et émis une critique contre le respect des règles de pudeur au sein de l’école où étudient garçons et filles dans des classes séparées. Ils imposent des pressions pour instaurer dans le curriculum des matières incompatibles avec les valeurs du judaïsme. J’ai entendu que vous aviez des avocats argumentant que l’intervention de ces inspecteurs dans ces sujets s’inscrit en porte à faux avec la liberté de culte.
En conséquence, je tiens à vous envoyer mes encouragements, vous qui détenez la vérité : le respect des règles de la Kedoucha, la sainteté, est une partie indissociable de notre foi, et repose sur les fondements de la croyance dans le Créateur de l’univers.
Celui qui croit à l’existence d’un Créateur du monde Qui a créé le monde et tout ce qu’il renferme et leur a assigné un but, accepte les Mitsvot du Créateur, loué soit-Il, et refuse de se laisser attirer par les passions perverses qui s’inscrivent contre le but de la création, il sait qu’il a été créé avec des facultés intellectuelles pour dominer les passions de son cœur. Tout comme Rabbénou Israël, le Baal Chem Tov, enseignait au nom de Rabbi Saadia Gaon : le rôle essentiel de l’homme dans ce monde-ci consiste à briser ses traits de caractère négatifs et ses mauvaises habitudes.
En revanche, certains entretiennent l’idée que notre monde extraordinaire a été créé de lui-même, au hasard et sans aucun but. De même, ils pensent que l’homme n’est qu’un animal sophistiqué qui s’est développé à partir du singe, etc. : grâce à ce raisonnement, l’homme a toute licence de se conduire avec dépravation comme les animaux.
Nous avons observé dans toutes les générations que ceux qui ont renié l’existence du Maître du monde, comme les hommes de la génération du déluge et les habitants de Sdom, ou encore les Egyptiens et les Cananéens, ont forcé toutes les limites et ont plongé dans toutes les passions, jusqu’à ce que D’ les fasse mourir. En revanche, ceux qui étaient dotés d’un tant soit peu d’Emouna ont respecté certaines restrictions.
Nous avons également observé ce phénomène ces dernières années en Angleterre, dont les habitants respectaient un grand nombre de règles liées à la pudeur, et où existait un nombre important d’établissements scolaires séparés pour garçons et filles. Je me souviens des années où j’habitais à Londres il y a environ cinquante ans, lorsque les tendances de la mode ont commencé à virer vers l’indécence, un grand nombre d’habitants avaient alors protesté contre ce phénomène et exigé l’interdiction de publier des photos indécentes. Ils savaient que ces images ont la faculté de dominer leur esprit et leurs pensées. Nos Sages se sont exprimés à ce sujet dans le traité de ‘Houlin : les Bené Noa’h reçoivent un salaire lorsqu’ils s’abstiennent de participer à des abominations publiques.
Mais de nos jours, les propos de nos Sages à la fin du traité de Sota se réalisent : à l’approche de la venue du Machia’h, le pouvoir est dominé par l’athéisme, sans soulever d’opposition et les lieux de réunion se transforment en lieux de perversion. Les hérétiques se renforcent et obtiennent du pouvoir au gouvernement, sans soulever la moindre objection. Ils franchissent officiellement toutes les barrières de la décence. Dans le Zohar (Tikouné Zohar ‘Hadach), il est écrit que dans la dernière génération de l’exil, les hommes seront semblables à ceux de Spdome.
Le facteur le plus décisif dans cette détérioration, ce sont les outils technologiques de notre époque, qui font appel aux plus vils penchants. Ainsi, les hommes font abstraction de la vérité et sont attirés par l’hérésie, pour pouvoir assouvir leurs passions sans aucune honte. Nos Sages s’expriment également sur ce thème dans le traité de Sanhédrin : autrefois, les enfants d’Israël servaient un culte aux étoiles uniquement pour se permettre les relations interdites en public.
A cet égard, D’ nous a prescrit une mitsva : « Que vous ne vous égariez pas à la suite de votre cœur et de vos yeux. » Nos maîtres, dans le traité Berakhoth l’interprètent ainsi : « A la suite de votre cœur », c’est l’hérésie, « et de vos yeux », c’est la débauche. L’hérésie provient des passions du cœur : l’œil voit et le cœur désire la faute, cela conduit à l’hérésie et au rejet de la Tora et des mitsvoth.
Il nous incombe de de nous éloigner de tout ce qui éveille les pulsions et l’hérésie, afin de poursuivre l’accomplissement des mitsvoth, comme l’atteste la suite du verset : « Vous vous rappellerez ainsi et vous accomplirez tous Mes commandements. » Compte tenu du caractère impérieux de ce sujet, il a été institué de réciter ces versets dans la lecture du Chema récitée plusieurs fois par jour.
Mon vénérable ancêtre, rabbi Yits’hak Eizik de Kamarna, s’exprimait à ce sujet : lors de la guerre de Gog et Magog qui aura lieu avant la venue du Machia’h, une guerre spirituelle sera menée au cours de laquelle il faudra lutter contre l’hérésie qui sera largement présente dans le monde.
En conséquence, soyez forts et vaillants, ne vous laissez ni effrayer ni intimider par eux, car D’ Lui-même marche avec vous.
Puissiez-vous rester vigilants et poursuivre la séparation totale entre garçons et filles dans les établissements scolaires et le respect de toutes les lois de la pudeur, et vous pourrez ainsi poursuivre votre œuvre pédagogique visant à éduquer de bons élèves, comme je l’avais constaté lors de ma visite à Manchester, et vous serez un exemple à imiter pour les autres. Ainsi, tous les parents auront droit à beaucoup de satisfaction juive et de réussite, avec l’aide de D’.
Admour de Kalov