L’Espagne, fer de lance de l’activisme anti-israélien en Europe

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La ville de Valence, en Espagne, a adopté une motion de boycott et de calomnie d’Israël proclamant la ville « zone libérée de l’apartheid israélien ». (Source de l’image : Ben Bender / Wikimedia Commons)

par Soeren Kern – Gatestone

 

L’activisme anti-israélien est devenu proliférant en Espagne du fait de l’arrivée de l’extrême gauche politique au pouvoir. L’Espagne est aujourd’hui l’État membre de l’UE le plus hostile à l’Etat juif.

L’association madrilène Action et Communication sur le Moyen Orient (ACOM), qui lutte contre le mouvement BDS en Espagne, a déclaré que la motion de Valence était antisémite et une incitation à la haine.

« La virulence de BDS en Espagne est accentuée par Podemos, un parti d’extrême-gauche « chaviste » financé par le Venezuela et l’Iran… En prenant le contrôle des principales villes espagnoles, Podemos a donné au mouvement anti-israélien accès à de multiples ressources économiques, humaines et organisationnelles… Podemos a produit plus de 90 motions anti-israéliennes en Espagne dans des circonscriptions qui couvrent au total plus de huit millions de personnes » – Ángel Más, président, ACOM.

Valence, la troisième plus grande ville d’Espagne, a approuvé une motion de boycott et de calomnie d’Israël qui ferait d’elle une « zone libérée de l’apartheid israélien ». Quelques jours auparavant, la Navarre, l’une des 17 communautés autonomes d’Espagne, a adopté une motion similaire. En tout, plus de 50 villes et régions espagnoles ont adopté des motions anti-israéliennes. L’activisme anti-israélien est devenu proliférant en Espagne du fait de l’arrivée au pouvoir de l’extrême gauche. L’Espagne est aujourd’hui l’État membre de l’UE le plus hostile à l’Etat juif.

La motion valenciennoise, présentée par le parti d’extrême gauche València en Comú, a été approuvée par le conseil municipal réuni en séance plénière le 31 mai 2018. Par cette motion, Valence s’engage à rompre tout contact économique ou culturel avec les entreprises ou des municipalités israéliennes et entend se positionner comme « une référence mondiale en matière de la solidarité avec les Palestiniens ».

La motion diffamatoire définit Israël comme un « régime d’apartheid », de « colonialisme », de « racisme », de « nettoyage ethnique », de « tyrannie » et de « génocide ».

La mesure qui affirme refléter la « dignité, la solidarité et la justice » de la population de Valence, a été présentée par Neus Fábregas Santana, un conseiller municipal dont le compte Twitter révèle une volonté obsessionnelle de diaboliser et délégitimer Israël.

Santana a noué une étroite collaboration avec BDS País Valencia, branche locale de BDS, un mouvement mondial de délégitimation d’Israël, la seule démocratie du Moyen-Orient.

BDS País Valencia diffuse actuellement un documentaire intitulé « Gazer les Arabes », qui accuse les Juifs d’Israël d’infliger aux Arabes de Gaza le traitement que les nazis ont infligé aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale en Allemagne.

Une activiste de BDS País Valencia, Mireia Biosca, a déclaré que la motion de Valence avait trois objectifs:

« Démanteler le mur de l’apartheid et favoriser le retour aux frontières de 1967 ; mettre fin à l’apartheid en Palestine et en Israël, et promouvoir le droit au retour. »

Biosca a également déclaré que BDS País Valencia ferait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher l’Eurovision de la chanson de se tenir en Israël en 2019 :

 

« La ligne est claire : agir pour que les Etats ne participent pas au festival et empêcher le festival d’avoir lieu à Jérusalem. Pour ma part, le boycott s’impose même si l’Eurovision a lieu à Tel Aviv… »

Une association madrilène, Action et Communication sur le Moyen Orient (ACOM), qui lutte contre le mouvement anti-Israël BDS en Espagne, a déclaré que la motion de Valence était antisémite et représentait une incitation à la haine. ACOM étudierait la possibilité d’une action en justice contre le Conseil municipal de Valence dont la motion viole la Constitution espagnole et encourage la discrimination fondée sur la religion, l’origine ethnique ou l’origine nationale :

 

« La motion est mensongère, manipulatrice et diffamatoire en ce qu’elle appelle la ville à adhérer formellement au mouvement BDS et à se déclarer « libre de l’apartheid israélien » (un euphémisme utilisé en Espagne pour Judenrein [libre de Juifs]. Un sympathisant de l’Etat juif qui souhaite participer aux activités sociales, politiques, économiques ou civiques de la municipalité se retrouve en position de devoir dénoncer publiquement la seule démocratie du Moyen-Orient…

« Nous avons informé la presse locale du caractère illégal de la campagne BDS, et avons communiqué sur des douzaines d’affaires ou les tribunaux espagnols ont donné raison à ACOM en raison de l’inconstitutionnalité des mesures d’exclusion. »

ACOM a déposé plus de vingt plaintes contre les conseils provinciaux et municipaux qui boycottent d’Israël.

L’essentiel de l’activité de BDS Espagne est portée par Podemos (« Nous Pouvons »), un parti néo-communiste fondé en mars 2014 pour protester contre les mesures d’austérité économique mises en place après la crise de la dette européenne. Podemos qui a recueilli plus de 20% des voix aux élections nationales du 20 décembre 2015 est, par ordre d’importance, le troisième parti du Parlement.

Pablo Iglesias, chef de Podemos, et son adjoint, Íñigo Errejón, ont joué les conseillers auprès du défunt président vénézuélien Hugo Chavez et ont été accusés d’avoir touché plus de 7 millions d’euros (8 millions de dollars) de Chavez pour financer leurs activités politiques en Espagne. Podemos a également été accusé d’avoir touché des fonds de la République islamique d’Iran.

Iglesias a un long historique d’antisémitisme : il a minimisé l’Holocauste comme relevant d’ « une décision bureaucratique et administrative »; comparé la bande de Gaza au ghetto de Varsovie ; et a traité de SS les garde-frontières espagnols chargés d’appréhender les immigrants illégaux.

Iglesias anime « Fort Apache », une émission de télévision diffusée par HispanTV, une chaîne du câble en langue espagnole contrôlée par le gouvernement iranien. Il a été accusé d’utiliser son spectacle pour diffuser des théories conspirationnistes et antisémites.

Dans un entretien diffusé le 7 juin sur RTVE, l’une des plus importantes chaîne de télévision et de radio du service public, Iglesias a déclaré qu’Israël était un pays « illégal » : « Nous devons agir plus fermement contre un Etat illégal comme Israël. Les politiques d’apartheid d’Israël sont illégales. »

València en Comú, le parti politique qui a parrainé la motion BDS à Valence, est une émanation locale de Podemos. La motion a reçu le soutien de Compromís, une coalition de partis communistes et nationalistes de gauche, ainsi que du Parti socialiste espagnol (PSOE) élu à la mairie de Madrid.

Les motions BDS ont également été approuvés à : Abrera, Alcoi, Alhaurín de la Torre, Artés, Badalona, ​​Barbera del Vallès, Barcelone, Benlloch, Campillos, Casares (Malaga), Castrillón, Castro del Río, Catarroja, Concentaina, Córdoba, Corvera, El Prat, Gijón, Gran Canaria, La Roda Llangreu, Los Corrales, Madrid, Mairena del Aljarafe, Molins de Rei, Montoro, Muro, Navalafuente, Navarre, Oleiros, Olesa de Montserrat, Onda, Pampelune, Petrer, Ripollet, Rivas-Vaciamadrid , Sabiñánigo, San Fernando, San Roque, Sant Adrià del Besòs, Sant Celíria, Sant Celoni, Santa Eulària (Ibiza), Sant Boi de Llobregat, Sant Feliu de Llobregat, Sant Pere de Ruidebitlles, Saint Jacques de Compostelle, Sant Quirze del Vallès, Séville, Telde, Terrassa, Trebujena, Vélév-Málaga, Viladamat, Viloria del Henar, Xeraco et Saragosse, entre autres.

Le président d’ACOM, Ángel Más, explique ainsi la dynamique du mouvement BDS en Espagne :

« Ces vieux bigots masquent la brutalité de leur action de délégitimation en jouant les victimes et en dissimulant leurs véritables intentions. Ils mobilisent la sympathie du public à coups de bons sentiments contre l’oppression et en organisant la solidarité avec les opprimés et les minorités souffrantes.

« BDS Espagne tire sa virulence actuelle de Podemos, un parti d’extrême gauche « chaviste » financé par le Venezuela et l’Iran. Podemos a remporté 25% des voix aux municipales espagnoles de 2015. Avant ces élections, BDS était une mosaïque de petits groupes marginaux focalisés sur le boycott académique et culturel d’Israël. Les fondateurs de Podemos ont été partie prenante de toutes les initiatives BDS pendant des années, et l’hostilité contre Israël est en tête de leurs priorités politiques.

« Quand Podemos a pris le contrôle des principales villes espagnoles, notamment Madrid, Barcelone, Saragosse et Cadix, le mouvement anti-Israël a eu accès à d’importantes ressources économiques, humaines et organisationnelles : quand ces groupes d’extrême gauche gèrent des institutions, ils ne font pas de différence entre leur propre agenda sectaire et l’agenda municipal ou régional.

« Les administrations locales (provinciales et municipales) ont rejoint officiellement le mouvement BDS et ont déclaré leurs territoires « libérés de l’apartheid israélien », c’est à dire Judenrein. Des autocollants « libérés de l’apartheid israélien » ont été distribués dans les magasins et les bureaux. Les entreprises publiques sont dans l’obligation de rompre toutes relations avec des firmes ou des particuliers israéliens et les citoyens espagnols suspectés d’être en lien ou même en sympathie avec l’Etat juif peuvent se voir demander de dénoncer publiquement Israël sous peine d’être exclu de la vie sociale, politique, économique et civique.

« Podemos a poussé à l’adoption de plus de 90 motions anti-israéliennes en Espagne dans circonscriptions qui couvrent au total plus de huit millions de personnes. Ils ont pour but de répandre une marée de haine sur la totalité du territoire espagnol au cours des prochains 18 mois. Il y a là une menace existentielle qui nous a obligés à agir…

« Ils ne reculent devant aucune forme de boycott, aussi ridicule soit-elle. Les groupes BDS manipulent avec soin l’information qui arrive aux décideurs politiques, ils dépensent d’importantes ressources en campagnes média et sont passés maîtres dans l’intoxication des réseaux sociaux. Les groupes pro-israéliens sont malheureusement à la traîne tant dans l’analyse que dans l’action. »

 

Soeren Kern est Senior Fellow de l’ Institut Gatestone de New York .

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