Les voies du Seigneur…

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Une agression salutaire…

Notre récit se déroule tard dans la soirée, dans la capitale habituellement animée de Londres, mais qui est paralysée par une tempête de neige qui s’est abattue sur la ville au moment de notre histoire. En conséquence, les habitants de la ville et les touristes sont retranchés chez eux ou à l’hôtel. On ne voit pas âme qui vive dans les rues recouvertes d’une bonne couche de neige pure, et seuls les lampadaires de la rue éclairent légèrement les rues.

Dans une demeure somptueuse réside R’ Its’hak G., un Juif qui, au départ, ne comptait pas parmi ceux qui fréquentaient les bancs du Beth Hamidrach, mais qui s’est renforcé récemment et a décidé de respecter toutes les Mitsvoth. Parmi ses engagements, figure sa bonne résolution de prier régulièrement en Miniyan. Il jette un œil à la montre, qui lui indique qu’il est très tard, et s’il désire prier en Miniyan, il doit se presser en direction de la synagogue centrale, où il pourra trouver le dernier Miniyan de la soirée…

Il enfile de grandes bottes et un manteau épais en fourrure, descend dans le parking souterrain et entre dans sa luxueuse voiture. Il sort dans la rue calme, étonné de se retrouver seul, très seul. Une obscurité l’enveloppe, pas une âme qui vive autour, pas même un animal de compagnie qui s’aventure dans le froid. Il essaie de conduire prudemment entre les amas de neige de côté, et il se heurte soudain à un barrage de neige improvisé, en face de chez lui…

Il découvre, à sa grande frayeur, qu’il n’est pas tout seul dans la rue : il aperçoit deux non-Juifs robustes qui ont improvisé ce barrage de neige, déterminés à le voler et à lui dérober sa voiture…

Il les regarde et se fige lorsque soudain, l’une de ses vitres se brise sous l’effet d’un puissant coup de poing, la porte s’ouvre et ils tentent de le faire sortir de force de la voiture. Il pense à la grande somme d’argent qu’il a en poche, et décide de se battre férocement contre eux, il ne se laissera pas facilement voler par ces bandits avides d’argent…Pendant une bonne heure, il lutte contre eux. Il les frappe et eux de leur côté, lui rendent les coups, et ils sont tout autant déterminés à lui dérober son argent et sa voiture…

De longues minutes qui lui semblèrent durer une éternité, s’écoulèrent, jusqu’à ce qu’il crie : « Au secours.» Son épouse, qui était à la maison, l’entendit crier, se précipita hors de la maison, mais terrifiée, n’osa pas s’approcher de la voiture où se trouvaient les deux bandits menaçants. Mais elle se joignit au concert de cris de son mari, en criant : « Au secours », ce qui alerta un voisin qui sortit dehors, puis un autre, qui commencèrent à s’approcher de la voiture. Les deux bandits abandonnèrent leur proie et prirent la fuite…

R’ Its’hak est bouleversé, réfléchissant à l’incident qu’il venait de vivre. Il souhaitait se rendre à une prière en Miniyan, comment était-il possible que son abnégation pour la prière l’ait conduit à vivre une agression aussi forte ? Il découvre que du sang coule de son épaule, et après réflexion, il se rend à l’hôpital pour des examens…

Le médecin des urgences examine son épaule blessée et ses os cassés suite à l’agression, et l’envoie faire des radios. Lorsque les résultats des radios arrivent chez le médecin, il écarquille les yeux et déclare : « Je vous envoie immédiatement au service de cardiologie pour un cathétérisme urgent ! »   

En cardiologie ? s’étonne R’ Its’hak. Il est vrai qu’il a vécu des moments terrifiants pour son cœur, mais ses blessures sont externes. Quel rapport avec le service cardiologique en pleine nuit ? Mais le médecin se contente de faire passer son lit dans le service de cardiologie. En route, il lui glisse : « Je ne sais pas pourquoi D’ aime tellement les Juifs, Il a orchestré un vol qui nous a fait découvrir dans ce sillage ce problème…»

R’ Its’hak est sous le choc, mais les médecins l’encouragent. Au terme du cathétérisme, le tableau s’éclaircit : dans les radios, le médecin a détecté que l’aorte principale était pratiquement bouchée ! R’ Its’hak n’avait rien senti, mais la radio avait dévoilé son état critique : il était sur le point de faire une crise cardiaque ! Comme il était arrivé à l’hôpital et que le médecin l’avait découvert à temps, il avait subi immédiatement un cathétérisme, ce qui lui avait permis d’être sain et sauf ! Dans le cas contraire, qui sait ce qui serait advenu…

Il se rend compte que l’enchaînement de ces événements était dû à son insistance pour prier en Miniyan. La tentative de vol dont il avait été la victime ne l’aurait pas conduite à l’hôpital. La prière en Miniyan est ce qui lui sauva la vie, et la possibilité de faire un cathétérisme à l’hôpital au moment opportun !

Ce récit, paru dans le feuillet Yabia Omer, nous dévoile quelque peu ce qui a lieu dans les mondes célestes, où l’on attend les prières des Bné Israël, préférablement récitées en Miniyan. Toute personne qui est scrupuleuse sur la récitation d’une prière en collectivité est toujours gagnante.  

Chers frères ! Nous sommes au mois d’Adar, dont les miracles et les prodiges sont le résultat d’un rassemblement des Juifs. Le moment est opportun pour adopter la conduite de R’ Its’hak, et décider de s’efforcer de prier toujours en collectivité, quelles que soient les conditions météorologiques, même lorsque le temps presse ou que cela est difficile pour nous. Plus nous respectons cet engagement et prions en collectivité, plus nous mériterons de voir que Hachem écoute nos prières et nous envoie des délivrances !

Paru sur Les perles de la paracha extraites des cours du rav Acher Kowalski chlita

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